Équipe de France masculine

Frédéric Fauthoux : "cela fait mal"

Par Julien Guérineau|Aujourd'hui
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Frédéric Fauthoux est revenu devant la presse sur les raisons de l'échec des Bleus en huitièmes de finale, entre maladresse aux tirs et des premières minutes ratées dans l'intensité.

Qu’a-t-il manqué à l’Équipe de France ce soir ?

L’entame de match n’a pas été dans ce qu’on attendait dans l’intensité. C’est la première fois depuis le début de la compétition qu’on a laissé autant de pénétrations. C’est une grosse déception parce qu’on ne s’est pas mis dans l’intensité nécessaire pour faire un match de cette importance. On court derrière le score en permanence. Les Géorgiens ont marqué des tirs de très haut niveau à la fin des 24 secondes. Ils étaient dans le rythme, en confiance et nous n’avons jamais réussi à avoir cette confiance. Nos joueurs ne trichent pas. Ils ont donné ce qui était nécessaire. Ils voulaient. Durant toute la compétition je trouve que les gars se sont accrochés, avec l’état d’esprit qu’il fallait. Mais le basket il faut mettre le ballon dans le cercle. La Géorgie a mis 80 points avec des paniers au buzzer régulièrement ou des fautes. Les tirs ouverts on ne les a pas mis. 

Comment expliquez-vous la terrible maladresse à trois-points ?

Il faut aussi poser la question aux joueurs. On essaye de les mettre en confiance, de les rassurer. Je prends ma part de responsabilité. La responsabilité du staff est aussi importante que celle des joueurs. On se pose des questions après chaque match. J’aurais pu mettre dans le confort certains joueurs plus tôt, faire des choix plus forts plus tôt. Ils ont été faits sur certains matches et cela a bien marché. Je ne pense pas que le fait de partir avec quatre intérieurs était trop risqué. Ce n’est pas là qu’on a pêché. Quand on regarde la Finlande, la Lituanie, l’Italie et d’autres, combien ont-ils d’intérieurs ? En France on fait la différence parce qu’on a des joueurs que les autres nations n’ont pas. C’est là que nous sommes très forts. Quand on ne peut pas les utiliser on redevient une nation comme les autres. Et on doit changer ce que l’on fait depuis quelques temps. Ce soir on domine le rebond, on ne se fait pas trop enfoncer sur les post-up à part sur quelques séquences par Shengelia. Le choix était pesé, mesuré. Il faut admettre qu’il nous a manqué un petit brin de chance. On se pose 1000 questions. Nous avons eu deux matches plus faciles avec de l’écart. La Géorgie sort d’un groupe à la vie à la mort à chaque match. Peut-être ont-ils construit un collectif et un groupe plus solide dans la difficulté que nous ? 

Estimez-vous que les absences ont pesé ?

Il a fallu rééquilibrer l’équipe après le match à Athènes. Nous avons toujours été en train de reconstruire et jusqu’au bout avec Alexandre Sarr qui nous quitte alors qu’il venait de faire son meilleur match. Tout ça accumulé, c’était peut-être trop dur pour nous tous. Les forfaits en cours de route ont été difficiles. On construisait quelque chose de sympa. De là à aller très loin je ne sais pas… Mais ils nous font mal. Quand on demande de hiérarchiser tôt je suis d’accord mais il faut avoir tout le monde pour profiter des semaines qu’on a eues. Ensuite il y a l’inexpérience de la gestion émotionnelle de ces matches. Mais les gars ont mouillé le maillot et je suis déçu pour le basket français. On voulait mieux faire et j’espère qu’on se servira de ça pour être meilleurs sur les prochaines compétitions.

Quel a été votre sentiment en fin de match ?

A 30 secondes de la fin, j’ai ressenti de la déception. Des regrets. Cela fait mal. Je connais l’attente de tous ceux qui aiment le basket chez nous. Je souffre pour eux. Je pense à tous ces bénévoles qui aiment le basket, les professionnels qui aiment le basket. C’est un échec qu’il faudra assumer.