Interview Basketball - Magazine
Déjà passée par l’USOM lors de ses années cadettes, Lucile Jérôme ne s’imaginait pas y revenir dès 2023 pour compléter le banc d’une équipe taillée pour jouer les premiers rôles en LF2. "Je suis revenue grâce à Morgan Debrosse qui m’a proposé de le rejoindre après notre saison commune à Ifs. Il m’a énormément fait travailler et progresser en NF1, je savais qu’il croyait en moi." Tout juste auréolée d’un titre de championne d’Europe avec les U20, la jeune femme avait alors surfé sur sa première campagne dorée en sélection pour transformer le rôle qui lui était promis en club. "Je m’attendais à être remplaçante sur le poste 2 tout en jouant un peu à la mène mais il n’était pas prévu que j’obtienne autant de responsabilités", explique-t-elle. Le culot de son basket en témoigne, l’arrière sait saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. "J’ai eu l’occasion de jouer beaucoup au poste 1, la transition s’est très bien passée." Propulsée dans le cinq majeur en cours d’exercice, la néo-professionnelle a parfaitement rentabilisé ses minutes (25 en moyenne) en s’impliquant dans tous les secteurs (9,3 points, 3,8 rebonds et 3,7 passes). "J’ai essayé d’apporter ce que je fais depuis que je joue au basket à savoir du scoring, un peu de folie et de la défense. J’aime le jeu rapide en première intention et les actions spectaculaires : shooter avec un stepback, célébrer après un panier avec la faute, rester le plus longtemps possible dans les airs…"
Du haut de ses 20 ans, elle a su mûrir ses prises de risque pour assumer la mène de l’USOM. "Il faut beaucoup plus réfléchir qu’au poste 2 où je devais essentiellement recevoir le ballon pour apporter du scoring. En tant que meneuse, je dois cibler les joueuses qui sont en réussite et choisir le bon timing pour distribuer le ballon. Marine Johannès était vraiment mon modèle quand j’étais plus jeune mais depuis que j’évolue sur le poste 1, je m’inspire de joueuses comme Marine Fauthoux ou Carla Leite." Au-delà d’observer ses pairs, la révélation de l’année a travaillé d’arrache-pied cet été en enchaînant les séances individuelles avec son coach et les stages en équipe de France 3x3. "Pour cette nouvelle saison, je me suis aussi fixée des objectifs avec mon préparateur mental." Davantage scoutée, la tricolore met un point d’honneur à prendre soin du ballon (3,2 perdus la saison dernière). "C’était l’axe de progression prioritaire." Aujourd’hui scoreuse (13,8 points) et passeuse (5,4 passes) n°1 de Mondeville, Lucile Jérôme impressionne par sa capacité à punir ses adversaires selon la physionomie des rencontres. "Il y a encore deux ans, j’étais vraiment focus sur le scoring mais aujourd’hui, j’adore créer les décalages pour servir une copine qui est ouverte." Moins de 18 mois après ses débuts en deuxième division, celle qui affiche la 7e évaluation de la ligue (17,4) voit déjà plus loin. "J’ai travaillé dur pour être dans cette situation. Je savais que j’étais capable de ce genre de performances mais je ne pensais pas que j’aurais la chance de le prouver aussi tôt. Maintenant, mon ambition est de contribuer à ramener l’USOM au sein de La Boulangère Wonderligue "
Crédit : Simon Abraham / FFBB