Au premier dîner des délégations arrivées à Riga vendredi soir, Isaïa Cordinier a longuement enlacé son désormais ex-coéquipier à la Virtus Bologne, Tornike Shengelia, le leader incontournable de la Géorgie. Champions d’Italie ensemble il y a quelques semaines, les deux hommes seront opposés dimanche après-midi pour la première rencontre en compétition internationale entre les deux pays, après trois matches amicaux tous remportés par les Bleus en 2008, 2013 et 2015.
À mi-chemin entre l'Europe et l'Asie, le petit pays du Caucase (3,7 millions d’habitants) a toujours produit des basketteurs de qualité. Plusieurs ont rejoint le staff comme l’ancien dijonnais Viktor Sanikidze, désormais Président de la Fédération ou Nikoloz Tskitishvili, cinquième choix de la draft 2002. Leurs successeurs se nomment aujourd’hui Goga Bitadze (18,3 pts et 6,8 rbds à l’EuroBasket) et Sandro Mamukelashvili (14,2 pts, 6,2 rbds, 3,2 pds), deux NBAers qui ont assumé leur statut pour permettre à leur équipe de passer le cap du premier tour grâce à un succès de prestige sur l’Espagne en ouverture de la compétition. "Ils ont des rôles qui ne sont pas ceux qu’ils ont en NBA. En équipe nationale, on sent des joueurs qui se transcendent, se surpassent. Presque habités", souligne Frédéric Fauthoux.
L’entraîneur des Bleus qui balayait en conférence de presse un statut de favori pour ne parler que de l’approche de son groupe qu’il souhaite voir inchangé. "Nous sommes venus ici avec un esprit d’outsider et nous devons aborder le match de la même façon. On essaye de rester sur ce qu’on a commencé à construire. On a fait un bon premier tour. On a vu l’équipe progresser et des joueurs gagner en maturité." Un passage par Katowice conclu sur une première place de poule malgré le revers face à Israël. "On préfère tout gagner mais c’est toujours bon de subir des défaites", estime Frédéric Fauthoux. "Pour les joueurs, le staff. On descend de notre nuage. Il ne faut pas se bercer d’illusions en pensant qu’on va automatiquement gagner en rentrant sur le terrain." Dimanche après-midi, l’Équipe de France n’aura pas le droit à l’erreur, sous peine de prendre prématurément l’avion pour Paris en début de semaine.
Les difficultés de la Turquie (face à la Suède) et de l’Allemagne (contre le Portugal pendant trois quart-temps) pour décrocher leur place en quarts de finale ont pu servir de mise en garde avant de retrouver une équipe dont la force intérieure est prépondérante malgré la naturalisation de l’Américain de Vitoria Kamar Baldwin. "Ce sont deux équipes qui jouent complètement différemment au basket", analyse Frédéric Fauthoux. "La France avec une défense intense, un jeu de relance. La Géorgie propose un jeu sur demi-terrain, avec du post-up et un groupe très expérimenté." De l'expérience, certes, mais des rotations limitées à huit joueurs qui pourraient ne pas tenir la distance face à l'intensité défensive des Bleus.