Les dernières journées des phases de poule des compétitions internationales donnent toujours lieu à d’innombrables calculs et de plans sur la comète. Qui croiser, quand, comment, qui essayer d’éviter en quarts de finale ? Frédéric Fauthoux avait balayé cette perspective, d’autant plus que les Bleus n’avaient pas toutes les cartes en main pour décider de leur classement dans la poule D. Premiers, deuxièmes, troisièmes ou quatrièmes, toutes les options étaient encore envisageables.
Loin de la fièvre de dimanche soir, la Spodek Arena avait retrouvé une atmosphère bonnet de nuit mardi, tout juste animée par les 2000 supporters islandais qui ont avalé près de 4000 kilomètres pour un dernier hymne repris a capella. Un soutien inconditionnel qui n’a pas pesé lourd face à des Bleus en mode punition et avec la ferme intention de ne pas faire durer le plaisir. En dix minutes, l’affaire était pliée : 36 points à 15/20 aux tirs dans le premier quart-temps et une Islande totalement débordée par la vitesse, la puissance et les qualités athlétiques de son adversaire. Guerschon Yabusele et Mouhammadou Jaiteh choisissaient la manière forte pour s’imposer dos au panier. Puis les extérieurs prenaient le relais, tout en douceur, entre interceptions et shoots soyeux de loin.
Le duel virait à la démonstration et permettait à tout l’effectif de s’exprimer. Zaccharie Risacher retrouvait ses marques à longue distance (3/3 à la pause), Théo Maledon transperçait la défense pour conclure ou servir ses coéquipiers, tandis que Jaylen Hoard et Elie Okobo conservaient l’efficacité affichée depuis le début de la compétition. Une combinaison insoluble pour les hommes de Craig Pedersen. -10, -20, -30, -40, le tableau de marque s’affolait et on commençait à sortir les livres d’histoire pour dérouler les plus gros cartons offensifs de l’histoire tricolore.
La cause entendue, le reste de la rencontre n’était qu’une question de distribution du temps de jeu et d’un sérieux affiché jusqu’au bout. Nadir Hifi, non entré en jeu en première mi-temps, sprintait hors des vestiaires pour s’échauffer et, à son image, toutes les rotations françaises profitaient d’une soirée tranquille pour faire le plein de confiance.
Mercredi, la victoire de la Turquie sur la Serbie, grandissime favorite mais frappée de plein fouet par les blessures, a bousculé les prévisions. Serbie et Allemagne se retrouvent désormais dans la même partie de tableau, celle qu'ont rejoint les Bleus. Si ces derniers franchissaient l’obstacle des huitièmes de finale, ils seraient sans doute opposés aux Serbes de Nikola Jokic.