Équipe de France masculine

Rien à Jaiteh

Par Julien Guérineau|Aujourd'hui
250904 Edf Poland Game Al 28
© Armand Lenoir/FFBB
13 points et 6 rebonds en 19 minutes. Contre l’Islande, Mouhammadou Jaiteh a parfaitement lancé les Bleus qui connaissent l’importance de leur seul pivot encore valide.

L’Islande avait résisté à tous ses adversaires depuis le début de l’EuroBasket et son gigantesque pivot Tryggvi Hlinason imposé sa taille dans la raquette. Jeudi après-midi, le suspense n’aura pas duré, l’Équipe de France réalisant un début de rencontre supersonique. Au cœur de cette démonstration de force, le doyen des Bleus, Mouhammadou Jaiteh, auteur de 8 points à 4/4 en trois minutes.

Une rentabilité remarquable pour le pivot monégasque, propulsé menace intérieure numéro un de la sélection après une cascade de forfaits et de blessures. Dix ans après sa seule compétition internationale, l’EuroBasket 2015 à domicile, dans le rôle d’un jeune rookie de 20 ans en plein apprentissage, Jaiteh s’attendait à un nouveau statut en rejoignant les Bleus, qu’il n’avait plus retrouvés depuis l’été 2022 : "Je ressens davantage de responsabilités. Et certaines attentes. Mais je suis à un stade de ma carrière, et de ma vie, parfait pour répondre à un tel challenge. Je suis plus excité qu’autre chose... En 2015 c’était exceptionnel. J’étais au premier rang pour observer le contenu de la compétition et toute la difficulté d’un EuroBasket."

Auteur d’une saison solide avec Monaco en EuroLeague, excellent au Final Four face à Olympiakos, le Pantinois, en partance pour Dubaï, tente d’assumer d’inattendues responsabilités internationales et de gommer certaines imperfections dans la finition (68,0% de réussite malgré tout) et aux lancers-francs notamment (5/12 depuis le début de la compétition). Sur le chemin de la conférence de presse, c’est d’ailleurs sur ce sujet que Frédéric Fauthoux lui distillait quelques conseils. Un coach conscient de l’importance de ses 2,08 m dans une raquette dépeuplée. "Je l’avais déjà trouvé très précieux dans les autres matches", estime-t-il. "Il est costaud, il tient les gros pivots d’en face, on n’est pas dominés au rebond. Un match comme ça est très bon pour sa confiance. L’équipe l’a bien trouvé et il a su en profiter."

Le joueur ne disait rien d’autre, ravi d’un rôle qu’il était difficile d’imaginer il y a quelques mois. "Ça fait du bien de trouver certains repères, un certain flow avant les phases éliminatoires. Mais j’ai toujours ressenti la confiance du coach depuis le début de la préparation. Je sais que c’est important que j’impacte le jeu offensivement comme défensivement. Tout le monde le sait." Sa méthode ? Basique. "Me rendre disponible et lire le jeu." Pour placer sa panoplie de tirs crochet et terminer en puissance les fixations de ses arrières. "La force de cette équipe c’est qu’il est difficile de dire qui va se mettre en avant", sourit-il, soulignant la "fierté et le plaisir", de reporter le maillot bleu.