Equipes de France jeunes

Talentueuses et affamées

Par Julien Guérineau|Il y a 1 jour
Eurobasket U18f 2024 1 8f Fra Lat Sarah Cisse
© FIBA
Championne d’Europe U18 l’été dernier et renforcée par deux éléments phares de la génération 2007, l’Équipe de France U19 aborde la Coupe du Monde avec les plus grandes ambitions.

Les U19 ne pourront pas se cacher et n’ont d’ailleurs aucune intention de le faire. "On a faim", résume leur entraîneur, Aurélie Bonnan. "Le mot d’ordre c’est la médaille d’or. C’est un objectif qui doit nous habiter. On ne sait pas si on y parviendra mais il faut se donner les moyens d’y arriver pour ne rien regretter." Celle qui guide Angers en Boulangère Wonderligue a découvert les Équipes de France jeunes l’an passé et réalisé un coup de maître en guidant les U18 jusqu’au titre européen. Elle a souhaité poursuivre avec la génération pour une compétition mondiale qui les amènera à Brno, en République Tchèque. "Au-delà du résultat je m’étais régalée avec mon staff et ce groupe. Nous avons vécu quelque chose d’incroyable. Ces filles m’ont réconcilié avec mon métier l’été dernier."


Un an plus tard, les championnes d’Europe ont continué d’évoluer et abordent la campagne avec ambition, malgré la perte de Sara Keboum, élément stabilisateur dans la raquette et victime d’une grave blessure au genou en janvier dernier alors qu’elle réalisait une saison particulièrement solide avec Aulnoye en LF2, et celle de Téa Cléante, la meneuse titulaire touchée en préparation. D’autres devront reprendre le flambeau et potentiellement deux éléments plus jeunes. Double médaillée d’or en U16 et MVP de l’Euro en 2023, Aïnoah Risacher a effectué le début de préparation avec l’Équipe de France A et passe déjà 14 minutes en moyenne sur les parquets de l’élite. Sarah Cisse, de son côté, faisait déjà partie de l’aventure des U18 et a confirmé tout son potentiel en étant élue meilleure jeune de LF2 avec le Pôle France. Les deux jeunes femmes auraient pu être alignées chez les U18 mais en l’absence de doublement c’est la compétition mondiale qui a été privilégiée. "Je remercie Vincent Bourdeau qui a été très à l’écoute", souligne Aurélie Bonnan qui confirme que dresser une liste de 18 pour lancer sa préparation n’a pas été une mince affaire. "J’ai des problèmes de riches mais quand il faudra jouer Sarah Strong en finale il faudra lui donner du répondant", sourit-elle.


Une boutade car la coach ne veut pas faire du duel potentiel avec les Américaines une conclusion logique de la Coupe du Monde. Le Canada, finaliste de la Coupe du Monde U17 ou l’Espagne (qui fait jouer deux U19 avec les A en préparation pour l’EuroBasket féminin) pourraient constituer de sérieuses menaces. D’autant plus que la catégorie a rarement souri aux Tricolores, qui n’ont remporté qu’une médaille en quinze éditions (l’argent en 2013), un paradoxe pour un basket français féminin qui collectionne les podiums chez les jeunes.


Les U19 voudront donc faire mentir l’histoire et devront retrouver la flamme qui les avait animées en 2024. Frustrées d’avoir perdu d’un souffle en finale un an plus tôt, les leaders de la génération 2006 avaient mis un point d’honneur à prendre leur revanche. C’est désormais une autre source de motivation qu’elles devront actionner. "Elles ont faim", prévient déjà Aurélie Bonnan. "On parlait de cette Coupe du Monde pendant l’année à chaque fois qu’on se croisait. Je l’ai vécu quand j’étais joueuse, ce sont des moments incroyables." Sur les parquets de La Boulangère Wonderligue, Aurélie Bonnan a pu constater avec satisfaction l’impact de Stella Colas (7,3 pts en 19’) ou Nell Angloma (5,8 pts en 19’) pour leur première saison chez les professionnelles tandis que Stella Kessler a largement contribué à la montée du Champagne Basket Féminine en LF2. Avec sept joueuses dorées en 2024 présentes dans l’effectif, la hiérarchie pourrait ne pas être bousculée, même si leur entraîneur prévient, "il y a des attentes mais tout le monde devra gagner sa place. On peut se dire que certaines sont incontournables mais elles devront montrer l’exemple. L’an passé on avait dominé sur l’intensité et le physique. Il faudra proposer autre chose."