Equipes de France jeunes

Une belle histoire à écrire

16 août 2024
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L’Équipe de France U16 féminine va s'appuyer sur l’expérience d’Emma Broliron et Kathy-Emma Otto lors du championnat d’Europe de la catégorie, en Hongrie.

L’Espagne n’est plus la bête noire de l’Équipe de France, à tout le moins chez les U16 féminines. En effet, les jeunes tricolores restent sur deux succès face à leurs homologues ibériques lors des deux dernières finales de l’Euro U16. En 2022, la très forte génération des 2006 s’était imposé 65-61 au Portugal. L’an passé, malgré une avalanche de forfaits, les 2007 emmenées par Ainhoa Risacher (MVP de la compétition) ont doublé la mise (67-63). Parmi les championnes d’Europe en titre figuraient deux 2008. La meneuse Emma Broliron, 14 ans au moment de l’Euro, a subjugué par sa précocité, son audace et sa lucidité lors des matchs couperets. Kathy-Emma Otto a démontré une bonne efficacité au rebond.

Broliron et Otto vont doubler cet été. Elles ont fait partie de l'aventure U17 à la Coupe du Monde au Mexique. Après un break d’une quinzaine de jours, elles ont rejoint les U16 lors du dernier bloc de leur préparation au Temple-sur-Lot, avant de s’envoler pour Miskolc, ville hôte du championnat d’Europe. "L’objectif n’est pas de les cramer alors on a bien calibré leur charge, notamment le nombre de matchs qu’elles ont fait en préparation. On a travaillé dessus avec Arnaud (Guppillotte, sélectionneur des U17) et le staff des préparateurs physiques depuis un petit moment", souligne Vincent Bourdeau. 

Le sélectionneur entame un nouveau cycle après avoir accompagné les 2005 lors des trois dernières campagnes. En tant qu’assistant des juniors du Pôle France, il ne part pas dans l’inconnu avec cette génération. Sept joueuses évoluent dans la structure du bois de Vincennes. "J’en ai vu évoluer au quotidien avec les cadettes. D’autres ont fait les camps nationaux, les tests d’entrée. On a eu aussi quelques petites surprises sur la fin de saison."

Pour le sélectionneur, cette génération présente une belle densité et possède quelques belles armes offensives : "Thelma Leray a un côté intéressant dans la création, le jeu de passes. Louane Foirest peut avoir son importance sur l’aspect scoring. Astrid Courbot peut avoir un fort impact, on va voir comment elle va se remettre en route après une demi-saison blanche à cause de son dos." Il note aussi un "volume moins important dans le secteur intérieur" que sur les autres postes de jeu. Cette moindre densité à l’intérieur pourrait profiter à Kendra Bissa, 14 ans. La joueuse de Marne-la-Vallée sort d’une fin de saison "plus que concluante" avec la sélection d’Ile-de-France et a réussi des tests d’entrée "très positifs" au Pôle France : "C’est une véritable poste 5, avec une dimension athlétique rare et de la puissance. Elle n’a pas beaucoup de basket derrière elle mais elle compense par énormément d’énergie, d’engagement et une certaine efficacité. L’âge ne compte pas, c’est la performance."

Point important, hormis Emma Broliron et Kathy-Emma Otto, ces jeunes joueuses vont connaître leur première grande compétition internationale. Le seul repère, pour certaines d’entre elles, est le Tournoi de l’Amitié disputé en Grèce l’année dernière. "Cela reste trois matchs en trois jours. Là, on passe à sept matchs en neuf jours, avec des matchs couperets. C’est une autre approche sur la dimension mentale. Il y a la gestion des émotions, des moments clés, l’appréhension d’une compétition. Il faut apprendre à rebondir de journée en journée parce qu’on remet tout à zéro le lendemain."

Pour Vincent Bourdeau, l’influence du duo Broliron-Otto ira bien au-delà du basket. Leur expérience à la Coupe du Monde U17 sera très précieuse à la fois pour elles et pour leurs coéquipières : "L’intérêt de vivre une compétition d’un niveau aussi élevé qu’une Coupe du Monde, c’est qu’elles en retirent de l’expérience et qu’elles puissent le transmettre à leurs camarades. C’est une plus-value sur le plan basket mais surtout sur les pièges à éviter. Cela n’a pas de prix." Les U16 sont-elles parées pour ramener l’or de Hongrie et poursuivre la série en cours ? "L’objectif a minima est d’atteindre une médaille, mais je suis prudent car c’est tellement dépendant de l’opposition qu’on ne connaît pas en U16. Elles ont leur histoire à écrire."