Propre. Très propre. 10 points et 3 rebonds à 80% de réussite face au Monténégro. 8 points et 5 rebonds à 100% de réussite contre la Grande-Bretagne. Le tout en 15 et 14 minutes. Installé dans le cinq majeur par Frédéric Fauthoux, Bilal Coulibaly a vite repris ses marques en équipe nationale. A 21 ans, l’ailier des Wizards est l’un des représentants d’une nouvelle génération qui doit mener l’Équipe de France dans les années à venir. Mais il a également derrière lui l’expérience d’une première campagne olympique et une solide deuxième saison NBA avec les Washington Wizards (12,3 pts, 5,0 rbds, 3,4 pds).
Un statut légèrement différent de ses compagnons d’âge et qu’il assume avec autorité depuis le début de la préparation. "Je peux leur montrer les bases : comment on travaille, comment on communique. Nando De Colo et Nicolas Batum nous ont bien appris et j’aimerais bien leur retranscrire. Ils écoutent en plus. Et ils ont intérêt !", sourit-il. Une confiance affichée malgré une longue période sans match. Le 11 mars dernier, une violente chute contre les Raptors avait mis un terme prématuré à son exercice américain. Presque cinq mois plus tard, ses qualités athlétiques sont intactes et l’ancien élève du centre de formation de Boulogne-Levallois évolue toujours à des hauteurs stratosphériques. Avec des instructions claires pour exploiter ces forces : "Freddy me demande d’être agressif quand j’ai la balle, de ne pas réfléchir quand je prends un rebond et de pousser le ballon pour créer pour moi ou les autres."
Utilisé avec parcimonie lors des Jeux (2,4 pts en 11’), Coulibaly a conservé de Paris 2024 une médaille d’argent "bien au chaud à Washington" et une envie de franchir un palier dans la prise de responsabilités. "J’ai progressé dans la montée de balle, la confiance, la création", juge-t-il. "J’ai cette envie de montrer que je peux jouer, que je peux être sur le terrain. Les Jeux c’était un apprentissage. J’ai compris que chacun avait son temps, son moment. Je n’ai pas beaucoup joué et pourtant j’ai joué en finale (21 minutes)."
Se présentant comme "un homme différent" le Wizard a débuté sa mue en Équipe de France au milieu d’une armée de phénomènes athlétiques qui doivent encore pleinement exploiter cet avantage concurrentiel. "Il y a de grands athlètes NBA mais EuroLeague également. Tout le monde voltige, c’est un kiff. C’est pour ça qu’on essaye de jouer très vite et d’être très physiques défensivement. On peut presque tout switcher sur les postes 2 à 5." A Barcelone, la semaine prochaine, les Bleus auront l'occasion de le tester face au vice et à la maîtrise des champions d'Europe espagnols.