Vous vous étiez déclaré intéressé par le poste d’entraîneur de l’Équipe de France. Comment s’y prépare-t-on ?
Oui on y pense fortement. Quand on devient joueur professionnel, le rêve c’est de jouer en Équipe de France. Quand on commence à entraîner au plus haut niveau, c’est également le cas. Donc on s’y prépare. Et quand on y arrive ce n’est plus un rêve, ce sont des responsabilités. Ça devient tout autre chose. On représente le basket français.
A quel point est-ce particulier de succéder à un entraîneur resté 15 ans à la tête de l’Équipe de France ?
C’est un gros chapitre en effet. C’est quelque chose d’important parce que Vincent a écrit avec son staff de très belles histoires. Il va falloir être à la hauteur de l’héritage, le faire fructifier. Cela doit être l’objectif de tout. Je suis sûr que nous aurons une discussion avec Vincent pour avoir un retour d’expérience. Lui succéder est quelque chose qu’il ne faut pas prendre à la légère.
Comment aviez-vous abordé votre candidature à la tête des Bleus ? Qu’avez-vous mis en avant ?
J’avais présenté une vision de comment on pouvait aborder l’avenir. J’avais proposé un document. Un peu comme une bouteille à la mer au cas où il aurait pu se passer quelque chose. J’ai la chance d’être connu dans le monde du basket. On connaît mes points forts… mes points faibles. Cela a pu jouer en ma faveur. Mais bien évidemment il faut avoir des idées.
A quel point ce que vous pouvez transmettre vient de votre passé de joueur ?
Je pense que ça y contribue. Le management tient une grosse part dans le coaching et c’est vrai que d’avoir été dans des vestiaires, d’avoir participé à des compétitions, d’avoir parlé à de grands joueurs, je pense que c’est un atout dans le sport de très haut niveau. On comprend les réactions, on les anticipe. Moi, ça m’aide énormément au quotidien, je m’appuie beaucoup sur ça. On vit des choses en tant que joueur qu’on ne peut pas apprendre de l’extérieur. Peut-être peut-on avoir un coup d’avance sur ce plan.
Entre votre passage à l’ASVEL et la gestion de Zaccharie Risacher à la JL Bourg, les échanges avec la NBA vous ont-ils beaucoup servi dans votre évolution comme entraîneur ?
Oui énormément. Cela a commencé à Levallois avec Louis Labeyrie qui avait été drafté par les Knicks. Vincent Poirier y a explosé et du monde venait le voir jouer. L’étape de l’ASVEL a été hyper importante. Notre accord avec Tony Parker venait de là. J’avais vraiment envie de côtoyer les joueurs comme Fall, Yabusele, Okobo, Wembanyama, Strazel. Pour faire du très haut niveau, il fallait côtoyer très vite ces joueurs. L’année dernière l’expérience autour de ce qu’on a fait avec Zaccharie Risacher a été très enrichissante, la responsabilité auprès d’un jeune et son entourage pour en faire le joueur le meilleur possible. Les échanges avec les scouts NBA, des GM, ces relations sont très importantes pour l’avenir.
Assistant avec les U16 (Ntilikina), les U20 (Yabusele, Lessort, Luwawu), entraîneur de Vincent Poirier, de Victor Wembanyama, vous avez des connexions avec de nombreux internationaux…
Je ne sais pas si c’est un avantage mais j’ai un vrai lien avec beaucoup de joueurs. J’essaye de mettre beaucoup d’humain dans ce que je fais. Donc je crée des relations. Mais ça ne veut pas dire copains. Il faut que je connaisse les joueurs, qui ils sont vraiment pour les manager du mieux possible.
Comment vous projetez-vous aujourd’hui avec une équipe médaillée d’argent olympique et une jeune génération qui collectionne les médailles dans les différentes catégories d’âge ?
Les U19 je ne les vois pas être Champions du Monde ou olympiques demain. Par contre des U19-U20 accompagnés par des joueurs d’expérience, pourquoi pas. Il faut que l’on créé un style de jeu pour gagner les trophées que l’on souhaite gagner. On parle d’une génération ambitieuse, pétrie de talent mais on ne sait pas comment elle va évoluer. J’ai envie de croire que cette génération va tout exploser partout mais on va aussi être patient. Il va falloir que les joueurs d’expérience soient leaders pour gagner.