Il a été aux premières loges pour assister à l’évolution de Leila Lacan. Au Pôle France, qu’il fréquente toujours assidûment après y avoir entraîné de longues années, Jean-Aimé Toupane a vu grandir la jeune aveyronnaise. Très vite présentée comme le prospect féminin de sa génération, leader des sélections nationales de jeunes, elle n’a pas tardé à être lancée dans le grand bain par un entraîneur qui n’a jamais fait de l’âge un critère handicapant.
Alors qu’elle n’avait pas encore fêté ses 19 ans, elle avait ainsi connu sa première sélection à l’occasion de la préparation à l’EuroBasket 2023, parvenant même à gagner sa place dans l’effectif. Un an plus tard, Leila Lacan a débuté sur la plus belle des scènes, les Jeux Olympiques, sans montrer la moindre trace de doutes ou d’hésitation (7 points et 4 passes en 18 minutes). "Ça m’a fait plaisir de voir autant de monde, ça m’a donné de l’énergie et de la joie. J’avais envie de sourire. Certaines peuvent réagir différemment mais moi ça m’a boosté."
Absente du dernier TQO sur blessure, la jeune femme a regagné sa place pour Paris 2024 grâce à un profil rare. Une combo-guard 1,81 m capable d’alterner sur les deux postes extérieurs, vraie créatrice et qui a su élever son niveau défensif pour se mettre au diapason d’une équipe qui a battu un record olympique en ne concédant que deux points lors du deuxième quart-temps face au Canada. "On sait que c’est une de nos clés, notre identité", estime-t-elle. "Je suis très contente qu’on ait battu un record. Peut-être qu’au prochain match on encaissera qu’un point. Le but quand on entre sur le terrain c’est d’impacter. Il faut casser des gueules entre guillemets."
Une approche qui a porté ses fruits avec un surréaliste 22-0 en forme de K.-O. anticipé. "Ce soir je trouve que j’ai un peu manqué d’agressivité sur la montée de balle. Mais j’ai pris confiance sur ma défense tout terrain cette année. Et nous sommes le premier rideau donc ça commence avec nous. Le 22-0 je ne l’ai même pas remarqué. Tu le sens quand une équipe prend le dessus mais on a simplement enchaîné les possessions sans faire attention. A la mi-temps j’ai bugué quand j’ai vu qu’elles avaient mis 20 points."
Sans faire de bruit, Lacan a signé la troisième évaluation de son équipe derrière la leader Gabby Williams et la remarquable Marième Badiane. Le signe d’une assurance en hausse et d’une place grandissante dans la hiérarchie des meneuses. "A ma première fenêtre j’avais été un peu timide. Je suis quelqu’un de réservée au départ. Mais je me sens de mieux en mieux dans le groupe, je suis soutenue, encouragée." Et efficace pour une Équipe de France bien lancée dans sa course au podium.