Equipe de France féminine
Vous commencez la saison avec deux victoires face à deux adversaires solides du championnat. Comment jugez vous ces premiers matches ? Quelles sont les ambitions du club ?
Je suis vraiment super fière de l’équipe par rapport à ces deux premières victoires contre deux gros du championnat. Je ne savais pas trop où on se situait après la présaison. On avait fait des belles choses, on en avait d’autres sur lesquelles on devait encore travailler. Physiquement on avait encore pas mal de petits pépins. Je ne dirais pas que c’est une surprise non plus d’avoir gagné ces deux matches, je savais qu’on était capable de faire de belles choses. Après, il ne faut pas s’enflammer non plus, on sait très bien que la saison est très longue, mais je suis très satisfaite de ce qu’on peut montrer. Ça veut dire qu’on est capable de rivaliser avec tout le monde, on va continuer à progresser et se mettre encore plus en forme physique. On a envie de remporter un titre cette saison pour le club, peu importe lequel, qu’il soit européen, la Coupe de France ou le championnat. On veut gagner quelque chose, comme on essaie de le faire depuis quelques années. Ce serait une belle récompense pour tout le monde et le club, qui s’est bien restructuré et qui a de belles ambitions.
Dimanche, vous avez joué devant plus de 8000 spectateurs. Qu'est-ce que cela vous évoque ?
Cet évènement est une grande réussite, pas seulement pour le club, la ville ou la région. Mais surtout pour le basket et le sport féminin en général. Je suis très fière que le club ait réussi à mettre au point un tel évènement, et qu’on ait répondu sur le terrain en s’imposant (ndlr, victoire 75-70 contre Villeneuve d’Ascq). La salle était pleine ou presque. J’espère qu’on a donné envie aux gens de revenir voir du basket féminin. À la fin, ils nous ont remercié pour le spectacle qu’on a pu offrir et les émotions qu’on leur a procurées, et ça c’est la plus belle des réussites. Il y a beaucoup d’internationales qui s’expatrient de notre championnat, mais La Boulangère Wonderligue reste attractive. Le match a été très serré et intéressant, les gens ont adoré. C’est un beau spectacle, une victoire de tout le monde pour promouvoir le sport et le basket féminin. Que ce soit nous ou quelqu’un d’autre, j’espère qu’on aura l’occasion de réitérer ce genre d’événement, ça tire vers le haut et c’est comme ça qu’on continuera à faire grandir le sport féminin.
Vous entamez votre 16ème saison dans l’élite, et faites partie des joueuses les plus fidèles du championnat. Pensiez-vous en arriver là ?
Franchement je me suis fait la réflexion en début de saison, j’avais essayé de compter mon nombre de saisons. Je croyais que c’était la quinzième, pas la seizième (rires). Je ne pensais forcément jamais en arriver jusque-là. Le temps est passé très vite, j’ai du mal à réaliser que je fais partie des vieilles et des anciennes. Dans ma tête, je me sens toujours aussi bien. J’aime toujours autant ce que je fais, j’ai l’impression que ma première saison était hier. Je suis juste très fière de ça, et chanceuse de pouvoir être encore à ce niveau et dans cette ligue. Et de pouvoir continuer à performer, aider mon équipe, et prendre toujours autant de plaisir. Je ne sais pas jusqu’où j’irai, mais en tout cas, je profite de chaque instant et de la chance d’entamer une seizième saison.
Votre expérience est aussi un atout en Équipe de France où vous vous êtes imposée tardivement. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ce n’était pas être pessimiste, mais j’avais perdu espoir de revenir en Équipe de France, et encore moins d’avoir un rôle de cadre comme je peux l’avoir maintenant. C’est un peu inexplicable pour moi, je profite de cela, je me donne au maximum. Je ne triche pas et j’essaie d’être moi-même, comme je l’ai toujours fait. En tout cas, je suis vraiment très heureuse et reconnaissante de cela, et j’espère pouvoir aider autant que je le peux l’Équipe de France avec mon expérience et mon énergie. Dès que j’aurai la chance d’être convoquée et porter ce maillot bleu, je me donnerai toujours à fond.
Après l'argent olympique à domicile à Paris 2024, le retour a été dur un an après avec la quatrième place à l'Euro. Comment analysez-vous cela ?
Bien évidemment que le résultat a été brutal cet été, un an après l’été idyllique de 2024. Ça a été très difficile à encaisser honnêtement. Après c’est la dure réalité du sport, des fois il faut prendre des claques pour se relever et se remettre en question. Ça ne fait jamais du bien, mais il faut le prendre positivement pour essayer d’avance et que ça ne se reproduise plus. On verra sur les prochaines échéances notre force de réaction. Il faut qu’on analyse ça un peu collectivement, qu’on se dise certaines choses, et qu’on le tourne positivement maintenant que la pilule est plus ou moins passée. L’Équipe de France a un grand standing, et le fait de ne pas ramener de médaille, c’est un échec. Espérons que ça nous serve pour ne plus vouloir revivre ce genre de désillusions, et bien évidemment ça nous donne la rage de vaincre pour ce qui arrive. On se rend compte aussi combien c’est difficile de gagner, il ne faut pas banaliser les victoires et les médailles qu’on a pu avoir. Le reste des équipes progresse aussi, elles ont envie de nous battre. La France en Europe et dans le Monde est une grande nation du basket, et tout le monde a envie de la battre. J’ai grandement confiance dans l’équipe pour repartir à la guerre tous ensemble, et je sais que tout le monde veut rectifier le tir et ramener des médailles pour le basket français.