Israël a longtemps été un grand tourmenteur du basket français. Miki Berkowitz, Tal Brody, Doron Jamchi, Nadav Henefeld, Oded Kattash, les passionnés d’histoire ont les références de ces joueurs d’exception qui ont maltraité les défenses tricolores depuis les années 70. Historiquement, les Bleus ont un bilan tout juste positif (21 victoires – 18 défaites) contre un adversaire qui a toujours été fidèle à sa réputation d’empêcheur de tourner en rond. Et le cru israélien 2025 en possède toutes les caractéristiques.
L’équipe d’Ariel Beit-Halahmy, le coach qui a mené son pays à deux titres européens consécutifs avec les U20 en 2018 et 2019, s’appuie précisément sur quelques membres de cette génération dorée dont la pépite reste Deni Avdija, ancien coéquipier de Bilal Coulibaly aux Wizards, devenu l’un des ailiers les plus complets de NBA avec les Portland Trailblazers (16,9 pts, 7,3 rbds, 3,9 pds). Celui-ci a brillé contre l’Islande (20 pts) et la Pologne (23 pts) contre laquelle il aura eu le shoot de la victoire au bout des doigts. Avec quatre titulaires à plus de 30 minutes de temps de jeu, Israël a confirmé que sa profondeur de banc était limitée, tout le contraire d’une Équipe de France dont le meilleur scoreur est différent à chaque sortie. "Notre hiérarchie est collective et le cinq majeur ne veut presque pas dire grand-chose", note Frédéric Fauthoux. "J’espère avoir mis le groupe en confiance. On a besoin que tous les joueurs soient impliqués du début à la fin. Si tous les joueurs sont performants dans le temps de jeu qui leur est imparti, je pense qu’on sera plus dur à lire par rapport aux équipes qui voudront nous scouter."
Rentrés à 20h15 à leur hôtel samedi soir, les Bleus ont priorisé soins et repos pour remettre le couvercle quelques heures plus tard, conscients que leur performance contre la Slovénie n’aura de valeur que si elle est suivie d’un succès qui leur assurerait de jouer pour la première place de la poule contre la Pologne, elle aussi invaincue. "Ce match je l’ai déjà oublié", souriait Sylvain Francisco avant d’aller dîner. "Il faut savoir passer à autre chose. Faire des soins, dormir assez tôt. Et c’est le plus dur. Tu as l’adrénaline du match et la plupart du temps tu dors à 3-4 heures du matin. Mais tu es obligé d’être prêt pour le lendemain. Il faut rester serein et être prêt mentalement."
Au matin le staff technique a cependant appris qu’il devrait se passer d’Alexandre Sarr (alerte musculaire au mollet) qui sera ménagé contre Israël, réduisant un peu plus la rotation intérieure tricolore contre "une équipe pas facile à jouer", prévient Frédéric Fauthoux. Un nouvel obstacle pour les jeunes Bleus. "Tout ce qu’on a acquis samedi il faut le garder pour l’avenir", prévient leur entraîneur. "Ce sont ces situations qui doivent nous faire évoluer en tant que groupe Il faut valider le match de la Slovénie contre Israël, sinon ça n’aura servi à rien."