Suivez les guides

Le cas de Nathan Soliman est à part dans le paysage du basket français. Né en 2009, l’ailier du Pôle France a déjà disputé un Euro U16 (2023) et une Coupe du Monde U17 (2024) avec deux ans d’avance. Cet été, il a donc fallu trancher quant à l’équipe avec laquelle il serait aligné. Et c’est finalement avec les U16 que Soliman s’exprimera, avec un objectif clairement affiché. "Cela s’est décidé en fin de saison", précise son entraîneur, Nicolas Absalon. "Même si je suis au quotidien au Pôle France ce n’est pas quelque chose qu’on a abordé pendant la saison. Nathan avait envie de montrer qu’il pouvait être dominant dans sa génération sur une compétition internationale." Phénomène de précocité, celui qui vaut déjà 10,1 points et 4,9 rebonds de moyenne en Nationale 1, n’a, paradoxalement, jamais eu l’occasion d’évoluer au milieu de joueurs de son âge. Il sera logiquement la principale attraction de la compétition en compagnie d’Aaron Towo-Nansi, qui a également opté pour les U16. "On sait qu’ils vont être au-dessus du lot. Ils ont prouvé leur talent par le passé", admet Nicolas Absalon.

L’été dernier, le meneur choletais avait été l’âme des U16 champions d’Europe (8,6 pts, 5,0 pds, 2,7 ints) et le joueur le plus utilisé. Un an plus tard, ce petit gabarit à la vitesse diabolique et au caractère bien trempé a le profil idéal du leader de groupe. Et dans des collectifs tricolores habituellement très équilibrés, la hiérarchie semble cette fois parfaitement établie, chose encore plus rare en U16. "On s’interroge sur les formes de jeu à mettre en place pour exploiter leurs qualités de scoring mais aussi de passeurs", prévient Nicolas Absalon. "Le grand intérêt c’est que Nathan et Aaron vont faire briller les autres."

Profitant du statut de ces deux éléments, le staff technique tricolore les a dispensés du premier stage de préparation à la fin du mois de juin dans le cadre de l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) et qui a permis une première revue d’effectif. Pertinent pour une génération qualifiée de "très dense sur les postes extérieurs" et sur laquelle leur entraîneur a longuement travaillé au fil de la saison pour dégager des candidats au-delà des joueurs du Pôle France : "j’ai eu beaucoup d’échanges avec les coaches de centre de formation. Les coaches sont très réactifs dans leur volonté de donner des informations sur leurs joueurs. Ils m’envoient leur match, leurs impressions. Un lien de confiance s’est créé. Par la suite nous avons dressé une liste de 40 noms qui s’est réduite au fil des semaines et des entretiens téléphoniques avec les candidats pour cerner leur motivation et leur vision de l’Équipe de France."

Si les 2009 succède à une formation qui remporté le titre, Nicolas Absalon n’a aucunement l’intention de leur imposer une quelconque pression autour de cet héritage. "Je ne parle que rarement du passé. Ça ne les concerne pas. Et la recette d’une année n’est pas celle de l’année d’après." Les nouveaux venus vont donc écrire leur propre histoire avec un profil d’équipe sans grand traditionnel mais avec beaucoup de taille sur les postes 3/4. Nathan Soliman est ainsi capable de tenir tous les rôles, de meneur à pivot et le joueur les plus en vue chez les U18 Élite du PFBB, Messi Yangala (15,7 pts) dépasse les deux mètres avec une mobilité remarquable.

La troupe a du talent à revendre et si ses joueurs sont encore en phase de réglages quant à leur futur positionnement sur le terrain, l’Euro U16 se jouera sur l’efficacité immédiate. "A un Euro, nous ne sommes pas sur la formation mais sur la performance avec la volonté de mettre les joueurs en valeur sur leurs points forts", détaille Nicolas Absalon. "Nous aurons des rotations sur tous les postes et avec des profils différents. Cela permettra d’avoir beaucoup d’options et je l’espère déstabiliser nos adversaires