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Le Camp Pro 3x3 de Bordeaux : un nouveau pas vers la professionnalisation

Par Guillaume Karli / FFBB|Aujourd'hui
Du F00449
© Tom Dufour
À Bordeaux, la Fédération Française de BasketBall (FFBB) organise, du 24 au 27 août, un camp inédit réunissant les principales équipes professionnelles françaises de 3x3 et leurs entraineurs. Une initiative qui illustre la volonté fédérale de structurer durablement la discipline, tout en accompagnant les clubs dans leur montée en compétence.

Structurer un écosystème professionnel

Depuis les Jeux Olympiques de Paris 2024, la FFBB a fait évoluer sa stratégie. « Notre enjeu est double : d’abord densifier le vivier de joueurs et de joueuses pour rendre les sélections les plus compétitives possibles, ensuite garantir la qualification olympique par le ranking », explique Max Brésolin, adjoint au Directeur Technique National de la FFBB. Le choix a été fait de ne plus se limiter à soutenir une seule équipe mais d’accompagner l’émergence de plusieurs structures professionnelles, autonomes et indépendantes.

Concrètement, cet accompagnement prend trois formes : un appui organisationnel et stratégique, un soutien technique grâce à la mise à disposition de coachs fédéraux et de compétences médicales, et enfin un accompagnement financier avec l’aide de l’Agence nationale du sport. « L’objectif, résume Max Brésolin, est de créer un environnement où les projets de clubs peuvent se structurer et s’élever, tout en servant la performance des Équipes de France. »

Un terrain d’expérimentation pour les entraineurs

Ce camp de Bordeaux a pour vocation de rassembler les meilleures équipes pro (Toulouse, Bordeaux, Ermont Senef, Elancourt), leurs joueurs et surtout leurs coachs. « C’est une chose qu’on attendait depuis longtemps, confie Karim Souchu, entraîneur des Bleus. En Serbie, les équipes s’entraînent ensemble quasiment toute l’année, ce qui les pousse vers le haut. En France, on était bloqués en s’entraînant toujours avec les mêmes. Ce camp permet de franchir un cap. »

Au-delà des oppositions entre équipes, l’intégration des coachs dans le dispositif était une première. Ils ont pu animer des séquences d’entraînement, confronter leurs méthodes, enrichir leurs pratiques. « Le rôle de l’entraîneur est essentiel, même si on ne le voit pas toujours pendant les matchs. Aucun projet d’équipe ne peut tenir sans un coach qui prépare, guide et analyse », insiste Souchu.

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Des bénéfices partagés pour les clubs

Pour les structures, l’intérêt est évident. Anatole Guérin, entraineur de Bordeaux 3x3, souligne l’importance de ces échanges : « On a peu de modèles dans le 3x3. Pouvoir observer les autres entraîneurs, partager nos idées, c’est essentiel pour progresser. Ce camp, c’est à la fois bénéfique pour les joueurs, dans l’intensité des oppositions, et pour nous dans notre construction d’entraîneurs. »

Olivier Marvillet, qui encadre Ermont Senef, insiste de son côté sur l’importance de créer une passerelle entre clubs et Équipe de France : « Ces rassemblements permettent aux techniciens de discuter, de pointer nos difficultés, de progresser sur certains aspects tactiques. Et c’est aussi un moyen de mieux suivre les joueurs qui évoluent entre club et sélection nationale. »

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Un modèle à pérenniser

En multipliant ces temps de travail collectif, la FFBB espère reproduire, à l’échelle française, les modèles d’efficacité observés à l’étranger. « Il faut que ça devienne un rendez-vous annuel, un outil durable. Plus il y aura d’équipes présentes, plus cela prouvera que la discipline avance », note Max Brésolin. L’objectif est de multiplier les temps de travail collectif, de favoriser l’émulation entre structures pro et Équipe de France, et de placer le 3x3 français au niveau des meilleures nations mondiales.

Dans cette optique, la FFBB devrait lancer rapidement un Pôle France d’Excellence 3x3. Ce dispositif innovant, inscrit dans le projet de performance fédérale 2025-2029, ne reposerait pas sur une structure unique mais sur un réseau de Creps partenaires capables d’accueillir ponctuellement joueurs et staffs dans des conditions optimales, sur le même modèle que le camp pro de Bordeaux. Quatre sites feraient partie du projet : Bordeaux, Toulouse, l’Île-de-France et l’INSEP, qui bénéficient tous d’installations modernes, avec notamment des terrains 3x3 hérités des Jeux de Paris 2024. 

Les bénéfices seront partagés : les équipes gagneront en professionnalisation et en compétitivité, tandis que la Fédération élargira son vivier et renforcera ses chances de qualification olympique. « C’est du donnant-donnant, conclut Souchu. La Fédération a besoin des équipes, les équipes ont besoin de la Fédération. Ce type de camp est une étape indispensable pour que le 3x3 français continue de grandir. »

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