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Equipe de France 3x3 U18

Evan Boisdur : "Ma première marseillaise je m’en souviendrais toute ma vie"

Crédit photo : FOJE
Nelly Sellah - 04/08/2023
Pour sa première sélection national Evan Boisdur (17 ans, 1,85cm) vient de décrocher la médaille de bronze au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne (FOJE) et fait parti de la short-list pour disputer la Coupe du Monde U18.

À seulement 17 ans tu viens de remporter un titre de Champion de France U18 avec le BCM Gravelines-Dunkerque et une médaille de bronze au Festival Olymique de la Jeunesse Européenne (FOJE) avec l’Équipe de France 3x3 U18, comment te sens-tu ?

Je suis très content, j’ai un peu le sentiment du devoir accompli. À Gravelines, on savait que l’on pouvait faire quelque chose de bien tous les ingrédients étaient réunis puis on l’a fait. Puis je termine ma saison en apothéose avec ma première sélection en Équipe de France U18 qui est conclue par une médaille de bronze au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne (FOJE). Cette sélection vient vraiment récompenser ma saison, j’en suis très fière.

Avec du recul, tu t’attendais à vivre tout cela ?

Comme tout le monde j’avais des objectifs en début de saison, mais je ne pensais pas que tout allait s’enchainer comme ça, c’est vraiment cool. J’ai été surpris d’être appelé en Équipe de France 3x3, c’est toujours une surprise très agréable.

Quels étaient tes objectifs et tes attentes chez les Bleuets ?

Je me suis dit que si j’étais sélectionné ce n’était pas pour rien, je voulais vraiment faire ma place dans l’équipe. Forcément on aurait aimé avoir une médaille d’une autre couleur, mais malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu. Maintenant, on se concentre sur la Coupe du Monde qui approche très rapidement (30 août-3 septembre).

L’Équipe de France 3x3 était un objectif ?

C’est vrai que j’y avais déjà pensé et une fois que j’avais pris part au premier Fast Track c’était devenu un véritable objectif. Je me suis dit que c’était une expérience bénéfique, qu’il fallait que je me donne à 100%.

Lors des premiers fast Track vous étiez 20 joueurs à être présélectionnés. Selon toi, qu'est-ce qui a fait la différence ?

Je pense que j’ai des qualités qui sont un peu en adéquations avec le 3x3, puis avec les gars on s’est tout de suite bien entendu. C’est très important d’avoir une bonne cohésion dans cette discipline. Je pense aussi que les coachs ont vu mon envie et ma détermination et la manière dont je m’investissais, tout cela réunis m’a donné l’opportunité de faire partie de cette équipe U18.

Tu es né en Guadeloupe, tu as commencé le basket là-bas, c'est d'ailleurs là où tu as fait tes premiers open 3x3. Comment tu as découvert la discipline ?

Mon tout premier tournoi 3x3 c’étaient les Jeux de la Caraïbe, une compétition relativement similaire au FOJE mais à une moindre échelle. Représenter mon Île (Guadeloupe) était déjà une véritable fierté. Ce qui m’a plu c’est l’engouement qu’il y a dans ce genre de match, tout le monde te soutiens et puis affronter d’autres nations c’est totalement différent. L’ambiance avec les coéquipiers c’est génial, on est que quatre donc on crée de véritables amitiés sur et en dehors du terrain. Cela m’a donné envie de continuer, c’était un avant-goût de l’Équipe de France en quelque sorte.

Tu peux nous parler un petit peu de la démocratisation du 3x3 en Guadeloupe ?

Franchement ça se développe à vitesse grand V. Depuis quelques années il y a un tournoi national qui a été créé qui s’appelle le 3x3 Basket Tour, il y a différentes étapes un peu partout en Guadeloupe tout comme la Superleague 3X3 FFBB avec une finale qui rassemble les meilleures équipes de la saison. C’est de bon augure pour le futur, la Guadeloupe c’est un bon vivier de joueur de 3X3.

Ton premier match en bleu restera un moment gravé dans ta mémoire ?

Oh que oui, c’était vraiment très touchant, ma première marseillaise je m’en souviendrais toute ma vie. Je n’aurai jamais pu imaginer vivre de telles émotions, il faut vraiment le vivre pour s’en rendre compte. Quand j’y pensais, il y avait un peu de stress et de la pression, mais de la bonne pression. J’étais surtout excité et impatient à l’idée de représenter mon pays.

Le FOJE c’est un peu un avant-goût des Jeux Olympiques, comment était l’ambiance au sein de la délégation française et dans le village ?

L’ambiance est très conviviale. Peu importe les sports on était tous ensemble, tout le monde échangeait avec tout le monde, c’était très intéressant. J’ai aussi découvert des sports que je ne connaissais pas. Entre les différentes nations on s’échangeait des pin’s, c’était vraiment une expérience très enrichissante humainement parlant, j’ai beaucoup appris durant ces quelques jours.

A l'issue de la première journée vous perdez Felix De Almeida sur blessure, vous finissez la compétition à 3. Comment avez-vous vécu ce moment ?

Effectivement, on perd Felix sur le dernier match de poule, un match que l’on gagne difficilement en prolongation. Au début il était difficile de mesurer la gravité de sa blessure, mais après le match quand on a su ça a vraiment été compliqué. Felix c’est un peu le maestro c’est lui qui va donner les directives et qui va temporiser le jeu. On ne s’est pas laissé abattre on voulait vraiment se donner à fond pour lui, montrer qu’à trois sur le terrain on était quand même quatre et que l’on avait le niveau pour décrocher une médaille. On est resté très concentrés, on s’est tous battu et on a réussi à terminer troisième.

As-tu des regrets sur la demi-finale perdue face à la Serbie (21-16) ?

Honnêtement oui. Je pense que l’on s’est laissé emporter par nos émotions, on n’a pu eu le recul nécessaire pour pouvoir vraiment contrôler ce que l’on faisait. À posteriori en ayant regardé à plusieurs reprises le match, on tenait le match jusqu’aux 3-4 dernières minutes. Même à quatre ça aurait compliqué, les Serbes sont vraiment des adversaires redoutables, ils possèdent un jeu très physique. Nous à l’inverse on avait besoin de développer notre jeu et justement c’est Felix la pièce essentielle dans ce domaine. Si on avait mieux géré nos émotions les Serbes auraient peut-être craqué, maintenant l’objectif c’est la Coupe du Monde. On a appris de cette défaite et j’espère que cela nous servira dans le futur.

Après cette défaite, vous jouez l’Estonie que vous aviez battu en ouverture (19-12) pour une place sur le podium. Comment vous avez abordé ce match ?

Sur le premier match on avait fait une forte entrée en matière en montrant que l’on était meilleur. Mais là on était trois, on savait que ça allait être plus difficile. On savait que si on voulait se rendre le match facile il fallait que l’on fonctionne ensemble. On a su garder la tête froide et bien appréhender le match pour être performant et obtenir cette victoire avant la fin du temps imparti (21-15). Nous étions tous très content, les Estoniens tenaient bons mais on n’a pas perdu notre objectif et c’est ce qui a fait la différence. Tout s’est joué à l’envie et à la détermination.

Pour ta première sélection tu rapportes dans ta valise la médaille de bronze, c’est un soulagement ?

J’étais très content de moi mais surtout de mes coéquipiers avec lesquels on a partagé des moments inoubliables. Ce n’est pas forcément le résultat escompté, on aspirait à mieux mais une médaille ça ne se refuse pas bien au contraire. C’est un peu une victoire au goût amer, qui a un goût de mission inachevée.

L'année dernière, tes prédécesseurs (Loïs, Loïc, Rudy et Mathis), ont remporté le Mondial, l’objectif est de marcher sur leurs pas ?

Évidemment, quand on voit leur parcours on ne peut être qu’admiratif, ça nous fait un peu rêver. Puis on se dit, si eux l’on fait pourquoi pas nous !