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FIBA 3X3 NATIONS LEAGUE

Mathys Kangudia : "Mes coéquipiers sont comme des frères"

Julien Bacot/FFBB
Nelly Sellah - 11/09/2023
Champion du Monde U18 et récent finaliste de l’Open de France 3x3 Superleague FFBB, Mathys Kangudia (19 ans, 1.88cm) se prépare à disputer la phase finale de la Nation League U21 en Mongolie.

A seulement 18 ans, tu viens de vivre une saison bien chargée, entre un titre de champion du monde U18, une seconde place à l’Open de France et étapes de la Nation League. Tu réalises un peu la saison que tu viens de faire même si elle n'est pas totalement terminée ? 

Je commence progressivement à réaliser ce qui m’arrive. Je me rends compte des résultats de mon travail, cela montre mes efforts. Toutes ces échéances sont vraiment arrivées au fur et à mesure, je suis arrivé au championnat du monde avec un statut un peu particulier. Initialement, je n’étais pas sur la liste, j’étais remplacent et puis à la suite d’une blessure, j’ai été appelé. Au début, je ne savais pas à quoi m’attendre, je n'aurai jamais pensé rapporter une médaille et encore moins en or. Mais après tu te prends au jeu, c’était une expérience incroyable et inattendue. 

Après ce titre mondial, vous avez fait le choix de reconduire l’équipe sur la saison 3x3 superleague FFBB, tu peux nous en dire plus ? 

C’était vraiment une volonté de reformer l’équipe championne du monde, on est vraiment très soudé avec les garçons et le staff. Mes coéquipiers sont comme des frères. A l’Open de France, Loïs Grasshof n’a pas pu se joindre à nous alors on a décidé de faire appel à Sahel Mourhi qui évoluait avec moi à Nantes. Sahel n’avait jamais fait de 3x3 auparavant, mais c’est un joueur au profil similaire de Loïs. Il s’est très rapidement adapté et puis la machine était lancée. Je pense que notre équipe a été notre point fort durant toute la compétition. Avoir gardé ce groupe soudé nous a permis de faire la différence sur certains matches. 

Tu peux nous parler du parcours de Next Gen Sud à l’ODF, notamment de tes deux buzzers décisifs ? 

Cette année a été notre première saison sur le circuit Superleague 3X3 FFBB et donc notre premier ODF. Je n’avais pas pu prendre part aux différents stops. Avec l’équipe, on est montée en puissance au fur et à mesure des matches. Le dernier match de poule face à Courtside Timalerie était un match à la mort subite. Toute la partie a été très disputée. En prolongation, il marque en premier alors on n’avait pas le choix. Il fallait prendre un shoot à longue distance pour l’emporter. Et c’est ce que l’on a fait, Rudy prend le rebond la défense sort fort sur lui, il me fait la passe je shoot et ça rentre, c’était incroyable personne ne s’attendait à un tel scénario. Pareil en quart, face au Drag’s Poitiers qui avaient terminé premier de la saison régulière et qui faisaient partis des favoris de la compétition. On va en prolongation, il marque en premier. Je prends l’écran de Rudy, mais les drags sortent au-dessus. Il me reste que très peu de secondes avant la fin de la possession, je ne réfléchis pas, je prends le tir avec un peu de pression et puis là, je marque avec la planche et on se qualifie pour la suite de la compétition. Certains diront que mon shoot, c’est de la chance, mais s’il est rentré c’est qu’il le devait (rires).  

Sur le premier buzzer, tu laisses exploser ta joie, tu peux nous raconter comment tu l’as vécu ? 

Dans l’équipe de Courtside, il y avait des joueurs professionnels, notamment Anthony Racine que j’avais pu affronter cette saison en 5x5. Il m’avait vraiment mis dans la difficulté, alors je devais me rattraper. Après le panier, j’étais tellement content. Certes, je n’ai pas réussi à le bloquer totalement car il a marqué. Mais me confronter à des joueurs professionnels, c’est toujours très intéressant pour voir les axes sur lesquels je dois travailler. 

En finale, vous perdez face à la Team Versailles, que retiens-tu de ce match, as-tu des regrets ? 

Je ne vais pas mentir, oui il y a des regrets quand on arrive en finale ce n’est jamais pour perdre. Avec l’équipe, on s’est mis zéro pression, on a fait un parcours plus que remarquable, on ne s’attendait pas du tout à en arriver là. Notre objectif était de sortir des phases de poules, alors disputer la finale ce n’était que du plus, même si on voulait gagner. On a affronté Versailles, qui est une équipe expérimentée. La plupart des joueurs viennent de disputer le championnat d’Europe, ce sont un peu des modèles pour nous, on essaye de marcher sur leurs pas.  

A la fin de la finale, Lucas Dussoulier disait que vous les aviez bien challengés et qu’ils vous avaient eu à l’expérience, que penses-tu de ses paroles ? 

C’est quelque chose d’extrêmement flatteur, surtout d’un joueur comme Lucas Dussoulier qui est vraiment expérimenté dans la discipline. Ça fait plaisir d’avoir de la reconnaissance de la part de figure française de la discipline, puis cela nous donne encore plus de déterminations et de motivations pour améliorer notre jeu et progresser. 

Outre l’Open de France, tu as également participé à quatre stops de la Nation League, tu peux nous parler de cette compétition et de ton expérience ? 

La Nation League, c’est une compétition au niveau très relevé, on a rencontré des équipes que l’on avait déjà affronté l’an dernier au mondial. Nous avons ainsi pu voir les différentes évolutions de chacun. Cela a été bénéfique pour nous d’avoir joué contre des joueurs plus âgés. Notamment, sur la Superleague, surtout au niveau de l’impact physique et tactique de nos adversaires. Sur les quatre stops auquel j’ai participé, on en remporte trois et sur le dernier on termine à la seconde place, ce qui nous a permis de nous qualifier pour les phases finales en Mongolie (13-15 septembre). Cette phase finale réuni les meilleures équipes de chaque continent, la concurrence va être rude mais on va tout donner pour représenter notre pays. 

Penses-tu que vos différentes expériences vous ont fortement aidé pour cette première phase de la compétition ? 

Évidemment, je pense que cela nous a aidé, ça a été notre point fort sur toute la compétition surtout face à des équipes plus fortes techniquement. On se connait par cœur, on est capable d’anticiper le jeu de nos partenaires sur le terrain. On n’est pas seulement pote sur le terrain mais aussi en dehors notre complémentarité fait la différence. 

Tes objectifs pour ces finales en Mongolie ?

 On veut vraiment aller le plus loin possible. L’objectif c’est de gagner, on veut toujours finir premier, même si on sait que cela va être compliqué. Tout le monde va se donner à fond. A la Coupe du Monde personne ne pensait que nous allions être champion et pourtant on l’a fait. Alors là nous avons un statut à honorer