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Raphaël Wilson : "Il y avait la volonté de jouer ensemble et de construire quelque chose"

Crédit photo : FIBA
Tom Thuillier - 16/10/2023
Débarqué à Lausanne cet été, Raphaël Wilson (34 ans, 1,96m)a fait son grand retour sur la scène internationale 3x3. Entre sa participation à l'Open de France, ses premières victoires d'étapes sur le World Tour et une fin de saison chargée tour d'horizon d'un come back bien orchestré.

Au début de l'été tu as rejoint l'équipe de Lausanne, la principale équipe Suisse et un habitué du FIBA 3x3 World Tour. Comment s'est passé ta signature là-bas ?

Cela fait trois quatre ans que je discutais avec Lausanne pour qu’on joue ensemble. J’étais encore beaucoup dans le 5x5 et je n’avais pas forcément l’envie d’arrêter pour faire que du 3x3 toute la saison. Finalement cette année j’en ai reparlé avec Gilles Martin (n°2 suisse) et je me suis dit que c’était une bonne opportunité. J’ai joué contre Gilles lorsque j’étais en Suisse il y a au moins dix ans et depuis ce temps-là on se donne des nouvelles. Au final le projet de Lausanne m’allait parfaitement parce que je pouvais allier ma vie familiale, professionnelle et sportive donc c’était parfait.

Comment vous fonctionnez avec les autres joueurs pour gérer vos déplacements et les entrainements ?

On a fait un camp d’entrainement à Lausanne car ils ont leur propre infrastructure là-bas. C’était un stage d’une semaine fin juillet, après on s’arrange toujours pour arriver plus tôt lors des étapes qu’on dispute pour pouvoir s’entrainer. Le fait de connaître les personnes avec qui tu joues c’est super important. Il y a des liens présents et ça se voit dans le jeu, même si on a peu de vécu en début de saison il y avait quand même la volonté de jouer ensemble et de construire quelque chose. C’est important de bien s’entourer parce que le 3x3 ce n’est pas que du basket, c’est aussi des expériences de vie qu’on pourrait avoir ensemble. Je pense que c’est pour ça que ça se passe aussi bien avec Lausanne c’est qu’on est tous sur la même longueur d’onde.

L’équipe de Lausanne est en pleine confiance puisque vous avez remporté l’étape de Sansar (Mongolie) et Capivari de Baixo (Brésil). On peut dire que la saison se passe bien sportivement ?

C’est génial ! C’est la première fois en sept ans que Lausanne remporte un Challenger et côté Français à part les joueurs de Paris et Kevin Corre aucun joueur français n’a remporté de tournoi sur le World Tour.  Pour moi c’est incroyable d’avoir arrêté, de revenir avec une équipe étrangère, de prendre du plaisir et en plus d’avoir les victoires.

Avec Kevin Corre et Dominique Gentil à Jeddah plus toi à Lausanne, la France n’a jamais compté autant d’expatriés dans le 3x3. Est-ce qu’on pourrait voir de plus en plus de joueur Français signer à l’étranger dans les années futures ?
Plus le temps passe, plus le 3x3 se professionnalisme. Il y a un vrai marché des transferts, on l’a vu cet été avec le départ de joueurs majeurs comme Karlis Lasmanis, Nauris Miezis, Dimeo                Dimeo van der Horst ou Thibaut Vervoot vers la Chine. Forcément l’aspect financier est important pour des joueurs qui sont déjà dans le 3x3 mais ça pourrait attirer des joueurs de 5x5 également. Quand on a connu le 5x5 toute sa carrière ça fait bizarre de se projeter en disant que j’arrête totalement le basket traditionnel pour me consacrer au 3x3. J’avais un peu d’appréhension mais au final je me dis que j’aurais dû faire ce choix bien avant.

L’équipe française référence en 3x3 c’est évidemment Paris qui a disputé 18 Challenger et 5 Master cette saison sur le circuit international. Qu’est ce que tu penses de cette première équipe pro française ?

C’est super ! C’est une initiative géniale même si c’est vrai qu’on aurait aimé voir ça plus tôt. C’est sûre que c’est plus facile à dire qu’à faire quand on prend tous les aspects en compte pour faire tourner une équipe sur le World Tour. Malgré tout on voit que la Serbie a 6-7 équipes qui tournent au plus haut niveau, c’est pour ça qu’ils sont aussi fort dans cette discipline et qu’ils ont autant de points. Il faudrait qu’on arrive à avoir des équipes privées qui participent à de grands tournois et permettent à la France de gagner des points au ranking, pas seulement Paris.

De plus en plus d’équipes se structurent comme Poitiers, Bordeaux Ballistik, Next Gen ou Ermont ont disputé des étapes du circuit international de niveau Challenger. Tu penses qu’un jour une équipe française pourra s’aligner sur une saison complète du World Tour ?

Ce serait génial de voir des équipes françaises tourner sur le World Tour. On avait essayé il y a quelques années avec Lyon, on a essayé d’avoir quelques sponsors mais aujourd’hui l’aspect financier c’est le nerf de la guerre. Il y a pas mal de déplacement sur des tournois lointains, il faut parfois acheter des Wildcard pour disputer des étapes… Malgré tout c’est un budget beaucoup plus petit budget qu’une équipe de 5x5. Je pense que les équipes de 3x3 privées françaises peuvent potentiellement avoir une carte à jouer. D’autant plus quand on sait qu’en France niveau basket on a la capacité d‘avoir des joueurs plus qu’intéressant en 3x3.

Aujourd’hui tu es classé au 13ème rang français et 146ème mondial. Le classement individuel c’est quelque chose que tu regardes ?

C’est une satisfaction car ça me rétabli dans le 3x3 français et mondial mais l’important c’est que je prenne du plaisir avant tout. Les dernières saisons en 5x5 c’était les montagnes russes pour moi en termes de plaisir de jeu et là je me vois vraiment perdurer dans cette discipline. J’espère remporter d’autres titre en Challenger mais aussi un Master.

Tes succès avec Lausanne participent également à la montée en puissance de la France au classement mondial car à titre individuel tes points sont pris en compte au ranking mondial. C’est une fierté pour toi ?

Même si actuellement je ne suis plus en Équipe de France je vais tout faire pour aider le pays afin de se qualifier pour d’éventuels compétitions internationales comme les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde ou la Coupe d’Europe. C’est une aide un peu facile car c’est en jouant que je permets à la France de gagner des points mais autant joindre l’utile à l’agréable comme on dit.

Tu étais sur tous les fronts cet été puisque tu as participé au circuit Superleague à l’échelle française avec l’équipe de Next Step. Tu peux nous raconter ta saison ?

Il y avait un tournoi Open Start à Toulon dans la salle du Hyères Toulon Var (HTV) donc j’ai fait le tour d’horizon de tous les tournois qui se déroulait dans le sud ou la région lyonnaise. J’ai fait une équipe avec des potes du HTV qui étaient intéressé pour faire plusieurs Open Plus durant l’été notamment maxime gene qui me parlait régulièrement de 3x3 et qui avait envi de jouer quelques tournois. On s’est qualifié pour l’étape de Bouc Bel Air en gagnant le tournoi de Toulon où on remporte notre première victoire. Ensuite on passe par les qualifications à l’étape de Dijon qu’on finit par gagner aussi, avec une équipe de Next Step remaniée avant de remporter l’étape d’Avignon. C’était agréable de retrouver plein de têtes sur le circuit.

Grâce à vos trois victoires d’étapes vous vous qualifiez pour la grande finale nationale à Rennes. Qu’est-ce que tu retiens de cet Open de France 3x3 FFBB 2023 ?

La fin de l’évènement a été un peu gâché par la météo. La qualité de jeu était là, on perd en demi-finale contre Versailles (21-17) mais je suis super fier des gars et de ce qu’on a fait. Il y en avait deux et demi qui ne savait pas jouer au 3x3 en début de saison et on perd de 4 points contre des joueurs qui sont en Équipe de France. Le contrat est largement rempli. On a pris beaucoup de plaisir, pour la plupart ça fait 2 ans qu’on jouait ensemble au HTV et jouer dans une autre forme de jeu c’était super intéressant.

C’était ta 7ème participation à l’Open de France, une longévité incroyable. Que penses-tu du niveau global du circuit Superleague ?

J’avais arrêté pendant 2 ans mais je remarque que le nombre d’étape a augmenté déjà. Il y a plus de bonnes équipes mais moins de gros joueurs à mon sens. Il y a quelques années on avait des joueurs comme Amara Sy, Andrew Albicy, Jo Passave Ducteil, Angelo Tsagarakis, Antoine Eito, Nobel Bougnou-Colo… Aujourd’hui le niveau global du circuit a augmenté, c’est-à-dire que sur l’Open de France tout le monde peut taper tout le monde et ça s’est vu cette année.

Quelles sont les prochaines étapes pour toi et Lausanne ?

On va disputer le Master de Chengdu en Chine (21-22 octobre) puis le Master d’Abu Dhabi (28-29 octobre) auquel je ne participe pas et je reviendrai pour le Challenger de Goa en Inde (1-2 novembre). On va également participer au Master de Wuxi (4-5 novembre) grâce à notre victoire lors de l’étape au Brésil un peu plus tôt cette année. La suite de la saison dépendra de nos résultats.