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Coupe du Monde U19

Les U19 à l’assaut du Monde

FIBA
Julien Guérineau - 23/06/2023
La génération 2004 regorge de talents. Au point que quatre de ses représentants ont été sélectionnés à la draft NBA . Les U19 devront donc se réinventer pour espérer obtenir un résultat à la Coupe du Monde qui débute samedi.

Victor Wembanyama, Rayan Rupert, Sidy Cissoko, Bilal Coulibaly. Un quatuor de rêve qui, sur le papier, pourrait participer à la Coupe du Monde U19. Mais les quatre pépites tricolores ont été draftées jeudi soir et c’est donc sans elle que l’Equipe de France aborde la Coupe du Monde, à Debrecen en Hongrie. Pour n’importe quel autre pays en dehors des Etats-Unis, de tels forfaits signeraient la fin de toute ambition de podium. Mais la France dispose d’un réservoir important, particulièrement cette année d'âge et Lamine Kebe se veut philosophe avant d’aborder la compétition. "Il y a deux facettes. Déjà on est très contents pour eux. C’est un objectif pour lequel ils ont beaucoup travaillé", estime l’entraîneur tricolore. "L’autre c’est que l’on doit s’adapter parce que ce sont des garçons incontournables. D’autres joueurs pourront s’exprimer et se montrer avec des responsabilités plus importantes." Si la présence de Wembanyama n’a jamais été envisagée, lui qui a déjà participé, avec deux ans d’avance, à la compétition mondiale en 2021 (finaliste face aux Etats-Unis), et celles de Rupert et Cissoko semblaient improbables compte tenu de leur parcours en Australie et avec la Team Ignite en G-League, l’absence probable de Coulibaly, révélation de la saison en Betclic Elite est plus inattendue.

A l’été dernier, la génération 2004 s’était imaginée triomphante et dominatrice à l’Euro U18. Sa sortie de piste en quart de finale avait constitué une immense déception et la confirmation que l’accumulation de talents n’est pas toujours synonyme de succès collectifs. La problématique s’annonce différente 12 mois plus tard. "Par la force des choses cela va peut-être équilibrer le groupe. Mais j’aurais préféré avoir Rayan, Sidy ou Bilal avec moi, je ne vais pas me réjouir de leur absence !", sourit Lamine Kebe. C’est la moitié de l’équipe qui avait finalement décroché la cinquième place qualificative pour le Mondial qui a été modifiée. Une nouveauté qui s’ajoute à la problématique d’une compétition programmée début juin. En début de préparation, seuls 11 des 18 joueurs convoqués étaient ainsi disponibles. "Le bon signe c’est qu’ils sont avec leur club et qu’ils jouent", positive Lamine Kebe qui suivait donc avec attention le calendrier des playoffs de Betclic Elite et de Pro B pour déterminer les dates d’arrivée de ses ouailles.

Parmi elles trois éléments nés en 2005 pourraient avoir un impact monumental sur la campagne des U19. Responsabilisé cette saison dans la rotation de l’ASVEL en championnat comme en Euroleague, Zaccharie Risacher est annoncé dans les premiers choix de la draft 2024 par les sites spécialisés. Le fils de l’ancien international Stéphane a choisi de quitter le club rhodanien pour voir son rôle augmenter à la rentrée avec la JL Bourg. Il sera dans un premier temps attendu comme un leader avec l’équipe nationale. Alexandre Sarr est pressenti très haut à la draft 2024 et présente un potentiel rare pour un grand gabarit, alors qu’il s’apprête à s’envoler pour l’Australie à la rentrée.Son coéquipier à la Coupe du Monde U17 l’été dernier, Noah Penda, est aussi à classer parmi les incontournables. Après avoir quitté le Pôle France avec un an d’avance, sa maturité physique et sa polyvalence lui ont permis de s’installer en Pro B avec Vichy. C’est dans la division qu’a particulièrement brillé Melvin Ajinça, élu meilleur jeune de la saison et dont l’apport aura été capital dans la réussite de Saint-Quentin, promu en Betclic Elite. Du fait des absences, l’ailier gaucher est attendu comme l’un des principaux pourvoyeurs de points de l’équipe nationale.

"Il y en a encore beaucoup de talent", estime Lamine Kebe, qui ne cache pas cependant que de nombreuses incertitudes entourent son groupe. "Je n’imaginais pas un tel renouvellement. Nous sommes un peu victime du succès de notre formation. Nos forts joueurs sont de plus en plus recherchés par la NBA. Mais notre vivier permet de rester compétitif." A condition cependant que les éléments qui brillent dans le championnat espoirs soient en capacité à hausser leur niveau de jeu dans un contexte mondiale largement plus relevé et que la principale menace intérieure de l’équipe se remette d’une saison quasi blanche. "Des garçons arriveront revanchards mais il y a des interrogations sur le basket et leur niveau physique", nuance ainsi Lamine Kebe. Zacharie Perrin, redoutable dans la raquette à l’Euro U18, avait ensuite fait le choix de partir pour les Etats-Unis. Mais après quelques semaines en pre-school puis à l’université d’Illinois, il était rentré en France. Sans club ce n’est qu’en fin de saison qu’il avais repris les entraînements collectifs à Antibes.

En dépit de ces points d’interrogation, Lamine Kebe veut croire à la compétitivité de ses troupes. "Cette année l’arrivée de certains joueurs va nous permettre d’être plus performant défensivement", souligne-t-il. Et si la France est passée du statut de favori à celui d’outsider, c’est une fibre sur laquelle voudra jouer le staff technique. "La déception de l’année dernière est toujours présente. Et les joueurs qui disputeront la Coupe du Monde voudront montrer que s’ils sont là, ce n’est pas par hasard."

Le rendez-vous mondial débute samedi soir à 19h30 face à la Chine.

Le site de la compétition : FIBA World Cup U19