Joseph Bissang, acteur et médiateur
Joseph, quest ce que larbitrage peut apporter au jeu de playground ?
Sur ce type dévénement, larbitrage est nécessaire puisquil y a un enjeu, un titre au bout et des récompenses. Les joueurs sont amenés à faire des fautes. Alors que sur un playground, disons classique, le seul enjeu est de frimer devant les potes, se montrer. Avec des arbitres qui gèrent la partie, les joueurs ont besoin de davantage de self-control. Ou bien, les fautes sont plus discrètes.
Dans ce cas, on assiste plus vraiment à un jeu de playground
De toutes façons, hormis la France, ce ne sont pas vraiment des joueurs de playground qui sont là. Dans toutes les équipes, ce sont des joueurs de club. Ils se sont vite adapté à larbitrage. Ils font des fautes grossières et, si on ne siffle pas, ils en profitent et ils le referont plus tard. Je dirais quil sagit dun bon niveau de Nationale 1 ici.
A votre avis, cette Coupe du Monde va-t-elle se pérenniser ?
Il ny a eu aucun incidents. Les joueurs ont fait preuve dun fair-play exemplaire. De plus, on peut suivre cet événement sur internet (www.showtime.it) et sur la télévision italienne (en direct sur Télé Venezia, en différé sur TV Piu). Donc pourquoi pas ? Ça peut donner des idées aux fédérations et faire un sacré coup de pub au basket de rue.
Avez-vous connu des difficultés darbitrage dans cette compétition ?
Il y a eu des difficultés dans le sens où il y avait des niveaux différents darbitrage. Je raisonne en terme dindividu. Dans cette compétition, il y avait peu darbitres professionnels. Nous navons pas tous la même approche du jeu. Les joueurs ont dû sadapter en fonction de qui les arbitrait.
Que retiendrez-vous de cette expérience ?
Cest sympathique de pouvoir venir sur ce genre dévènements à lissue dune saison de Pro A bien chargée. Et puis cest différent darbitrer du 3X3 sur un demi-terrain. Cest très plaisant dêtre en extérieur en plus.
Vous êtes joueur de playground vous-même
Oui, mais jai dabord commencé par le club quand javais huit ans, à lAS Bon Conseil. Puis, le temps passant, je me suis aussi mis à larbitrage. Mais, aujourdhui, en semaine, dès que je le peux, je vais sur un playground et je vais retrouver des amis pour me défouler. Et ça méclate de voir mon fils dun an et demi lancer le ballon.
Comment définir lesprit playground ?
Lesprit playground, cest Christian Mulumba. Ce sont des mecs qui viennent faire le show et qui montrent ce quils savent faire. Ce sont des mecs qui jouent torse nu et qui suent avec des potes en montrant le maximum de beau jeu. Cest dailleurs souvent en rupture avec lesprit club, et là ce nest pas le cas de Christian.
Allez-vous tirer de cette compétition, de lexpérience supplémentaire ?
Pas vraiment puisque je suis également joueur de playground. Donc je savais déjà comment canaliser les joueurs puisque je comprends leurs réactions. Cest pour ça que tout sest bien passé depuis le début de la compétition.
A lissue de la finale, dont Joseph Bissang arbitrait la première manche, les Lituaniens sont venus féliciter lofficiel français. « Ils mont dit que si cétait moi qui arbitrait la finale, ils allaient gagner parce que je navais pas peur de siffler » rapporte lintéressé. Un belle marque de reconnaissance pour ce grand professionnel que nous pourrons retrouver la saison prochaine sur les parquets de Pro A et de Ligue féminine. Ciao Bello !
Sur place à Caorle (Italie),
Alexandre CARLIER,
Service de Presse FFBB