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COUPE DU MONDE DE 3X3

Joseph Bissang, acteur et médiateur

30/06/2003
L’arbitre professionnel Joseph Bissang (à gauche sur notre photo) fait partie de la délégation française qui est venue à Caorle. Joueur de playground lui-même, il dirige pour la première fois un match de 3x3 lors de cette Coupe du monde. Il nous livre son point de vue sur cette innovation dans le monde du basket de rue.

Joseph, qu’est ce que l’arbitrage peut apporter au jeu de playground ?

Sur ce type d’événement, l’arbitrage est nécessaire puisqu’il y a un enjeu, un titre au bout et des récompenses. Les joueurs sont amenés à faire des fautes. Alors que sur un playground, disons classique, le seul enjeu est de frimer devant les potes, se montrer. Avec des arbitres qui gèrent la partie, les joueurs ont besoin de davantage de self-control. Ou bien, les fautes sont plus discrètes.

Dans ce cas, on assiste plus vraiment à un jeu de playground…

De toutes façons, hormis la France, ce ne sont pas vraiment des joueurs de playground qui sont là. Dans toutes les équipes, ce sont des joueurs de club. Ils se sont vite adapté à l’arbitrage. Ils font des fautes grossières et, si on ne siffle pas, ils en profitent et ils le referont plus tard. Je dirais qu’il s’agit d’un bon niveau de Nationale 1 ici.

A votre avis, cette Coupe du Monde va-t-elle se pérenniser ?

Il n’y a eu aucun incidents. Les joueurs ont fait preuve d’un fair-play exemplaire. De plus, on peut suivre cet événement sur internet (www.showtime.it) et sur la télévision italienne (en direct sur Télé Venezia, en différé sur TV Piu). Donc pourquoi pas ? Ça peut donner des idées aux fédérations et faire un sacré coup de pub au basket de rue.

Avez-vous connu des difficultés d’arbitrage dans cette compétition ?

Il y a eu des difficultés dans le sens où il y avait des niveaux différents d’arbitrage. Je raisonne en terme d’individu. Dans cette compétition, il y avait peu d’arbitres professionnels. Nous n’avons pas tous la même approche du jeu. Les joueurs ont dû s’adapter en fonction de qui les arbitrait.

Que retiendrez-vous de cette expérience ?

C’est sympathique de pouvoir venir sur ce genre d’évènements à l’issue d’une saison de Pro A bien chargée. Et puis c’est différent d’arbitrer du 3X3 sur un demi-terrain. C’est très plaisant d’être en extérieur en plus.

Vous êtes joueur de playground vous-même …

Oui, mais j’ai d’abord commencé par le club quand j’avais huit ans, à l’AS Bon Conseil. Puis, le temps passant, je me suis aussi mis à l’arbitrage. Mais, aujourd’hui, en semaine, dès que je le peux, je vais sur un playground et je vais retrouver des amis pour me défouler. Et ça m’éclate de voir mon fils d’un an et demi lancer le ballon.

Comment définir l’esprit playground ?

L’esprit playground, c’est Christian Mulumba. Ce sont des mecs qui viennent faire le show et qui montrent ce qu’ils savent faire. Ce sont des mecs qui jouent torse nu et qui suent avec des potes en montrant le maximum de beau jeu. C’est d’ailleurs souvent en rupture avec l’esprit club, et là ce n’est pas le cas de Christian.

Allez-vous tirer de cette compétition, de l’expérience supplémentaire ?

Pas vraiment puisque je suis également joueur de playground. Donc je savais déjà comment canaliser les joueurs puisque je comprends leurs réactions. C’est pour ça que tout s’est bien passé depuis le début de la compétition.

A l’issue de la finale, dont Joseph Bissang arbitrait la première manche, les Lituaniens sont venus féliciter l’officiel français. « Ils m’ont dit que si c’était moi qui arbitrait la finale, ils allaient gagner parce que je n’avais pas peur de siffler » rapporte l’intéressé. Un belle marque de reconnaissance pour ce grand professionnel que nous pourrons retrouver la saison prochaine sur les parquets de Pro A et de Ligue féminine. Ciao Bello !


Sur place à Caorle (Italie),
Alexandre CARLIER,
Service de Presse FFBB

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