Une question d’équilibre

Après de nombreuses années dans des grands clubs d’Euroligue, pourquoi la saison dernière vous avez décidé de revenir à Tarbes, votre premier club en France ?
Le projet à Tarbes est très séduisant. Ce qui est intéressant c’est ce que l’on a réussi à montrer la saison passée avec un effectif hyper jeune et moi au milieu et surtout 100% français. Avec le travail de François Gomez qu’il fait sur la formation, c’était un pari de partir avec cette équipe là sans étrangère. On peut voir que les filles ont complètement adhéré au projet et les valeurs que l’on y a développé tout au long de l’année sont plutôt pour moi source de satisfaction. Evidemment, j’aurai aimé faire plus, qu’on fasse les playoffs mais la saison, tout le monde l’a vu, de la 5e à la 10e place jusqu’à la dernière journée se tenaient. C’est aussi la richesse de notre championnat et ça ne passe pas pour nous cette année mais c’est encourageant pour tout le travail et la vision qui a été celle de François et celle du club. Travailler sur la jeunesse, mais de la jeunesse qualitative.

Avec ces jeunes joueuses vous êtes dans un nouveau rôle, la transmission ?
Transmettre, ça a toujours fait partie de moi, de ma personnalité. J’ai beaucoup voyagé donc forcément j’ai vu beaucoup de cultures différentes, j’essaye toujours d’apporter ma vision et mon analyse sur le terrain. Pouvoir l’envisager dans un autre rôle, avec des filles qui commencent leur carrière, ça été un challenge plutôt très excitant. Ça me conforte dans l’idée de vouloir faire ce métier plus tard. Penser que l’on a des compétences c’est bien, mais pouvoir les mettre en pratique et les matérialiser ces quand même mieux. Ce projet m’a permis de déjà mettre un pied à l’étrier dans le milieu en conseillant et en drivant les filles toute l’année.

Est-ce que les jeunes internationales comme Marie Pardon ou Carla Leite, vous sollicite pour se préparer à l’Equipe de France ?
Carla a beaucoup d’appréhension et tant mieux ça veut dire que ça lui tient à cœur et qu’elle ne s’en fou pas. Elle a envie de bien faire, mais comme je lui ai dit reste toi-même. Ça ne sert à rien d’anticiper, de vouloir, de prévoir. En tout cas, c’est ma vision des choses. Il faut être soi-même pour donner sa meilleure version et après il faut accepter qu’on puisse être pris, ou pas d’ailleurs. Il faut qu’elles soient elles-mêmes, se donner à fond et tout le reste ce ne sont que des apprentissages, des étapes… Si tout se passe bien, elle a une marge de progression qui es juste exponentielle et qu’elle aura le temps de concrétiser tout ça dans le futur. Ce sont des petites marches, qu’elle met en place pour construire sa carrière. Il faut l’aborder comme ça.

Isabelle Yaboucou en bref
Née le 21 avril 1986 à Godomey (Bénin)

Pivot
147 sélections et 1306 points en Équipe de France de 2007 à 2016
- 1 Jeux Olympiques
- 5 Championnats d’Europe

Carrière :
2000-2003 : Cotonou (Bénin)
2003-2010 : Tarbes
2010-2011 : Schio (Italie)
2011-2012 : Valence (Espagne)
2012-2013 : Spartak Moscou (Russie)
2013-2014 : Fenerbahçe Istanbul (Turquie)
2014-2015 : Heilongjiang (Chine) puis Schio (Italie)
2015-2018 : Schio (Italie)
2019-2022 : Bourges
2022-… : Tarbes

Palmarès en Equipe de France
Championne d’Europe 2009
Médaille d’argent aux JO 2012
Médaille d’argent à l’Euro 2013, 2015
Médaille de bronze à l’Euro 2011
Médaille de bronze à la Coupe du Monde U21 en 2007
Médaille de bronze à l’Euro U20 2006

Palmarès en club :
Euroligue : 2012
Championne de France : 2010, 2022
Championne d’Italie : 2011, 2015, 2016, 2018
Championne d’Espagne : 2012
Championne de France NF3 : 2005
Coupe d’Italie : 2011, 2015, 2016, 2018
Coupe de France U18 : 2004

Distinctions individuelles :
Elue dans le meilleur 5 de l’Euro : 2013
MVP de l’Euro U20 : 2006
MVP championnat italien : 2018
MVP LFB : 2009, 2010
MVP Coupe d’Italie : 2018
Elue dans le meilleur 5 de LFB : 2022
Chevalier de l’ordre du mérite : 2013
Trophée du Club des Internationaux : 2020