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Preview LFB - Saison 2023/2024

"Rebâtir un collectif et démarrer un nouveau cycle"

Romuald Yernaux, entraîneur des Flammes Carolo
Léo Gouttenoire - 06/09/2023
Beaucoup de départs et un début de préparation compliqué, Charleville Mézières a connu un été mouvementé. En transition et avec des objectifs sur le long terme, le club s’appuiera cette année sur des joueuses à potentiels qui ont beaucoup de choses à montrer. Le coach Romuald Yernaux fait le point à quelques jours du début du championnat.
La nouvelle saison commence dans quelques semaines, comment se passe la préparation jusque-là ? 
C’est un peu compliqué car on n’a pas toutes les joueuses à disposition. Certaines sont présentes, d’autres doivent partir pour le 3x3, certaines reviennent petit à petit. Mais j’ai envie de dire que c’est un peu tous les ans pareil. C’est délicat de mettre des choses en place dans ces conditions. Le plus dur, c’est vraiment la gestion du physique dans une équipe qui ne travaille pas de façon homogène. 
 
Il y a eu beaucoup de mouvements cet été, une dizaine de départs et 6 arrivées. Parlez-nous un peu de ces recrues et de ce qu’elles vont apporter à cet effectif. 
Le but, c’était de garder une notion d’expérience et des filles qui soient ancrées aux valeurs du basket qu’on veut proposer. Amel Bouderra, Sara Chevaugeon et Aby Gaye sont restées dans cette optique-là. Le choix était aussi de recruter des joueuses françaises talentueuses. C’est pour ça qu’on a engagé Coline Franchelin sur le poste 1, Noémie Brochant sur le poste 2/3 et Kadiatou Sissoko sur le poste 4/3. Je considère qu’elles ont un vrai potentiel pour évoluer à très haut niveau. On a aussi axé notre recrutement sur des filles qui n’étaient pas forcément hyper connues mais plutôt sur des joueuses qui ont des choses à montrer. On voulait moins dépendre des joueuses étrangères et trouver des filles complémentaires et peut être moins individualistes. Les deux seules recrues étrangères sont Jasmine Walker et Lauren Scherf. La première va avoir la lourde tâche de compenser le duo Milic-Fraser quand ces deux joueuses jouaient sur le poste 4. La seconde sera une joueuse altruiste sur le poste 5. Elle a le profil parfait pour développer un basket collectif.
 
La dernière en date, Adut Bulgak, arrive pour pallier l’absence d’Aby Gaye, blessée ? 
Oui tout à fait, Aby va être absente à minima jusqu’au 15 novembre. On va essayer de protéger l’équipe en emmenant une pièce supplémentaire. Le contrat d’Adut se terminera en décembre.
 
En tant que coach comment gère t-on tous ces changements ? La préparation doit être d’autant plus importante pour créer de la cohésion et des automatismes. 
Ce qui favorisera la cohésion et l’alchimie de l’équipe, c’est de voir si les gens sont concernés par le projet du club. Aujourd’hui, pas mal d’équipes doivent se renouveler parce qu’il y a beaucoup de filles qui sont auto-centrées sur leurs intérêts personnels et qui ne sont pas dans une dynamique de projet. Et ce projet individuel est à la fois sportif et financier. Je le respecte mais c’est à cause de ça qu’on doit gérer tous ces changements d’année en année.
 
Toujours au niveau des mouvements, vous allez accueillir aussi une nouvelle assistante, Ljubica Drjlaca. Que va-t-elle apporter, elle aussi, à l’effectif ? 
Je suis convaincu que c’est en allant chercher des compétences qu’on arrivera à progresser. Elle va amener de la complémentarité et aussi une culture différente. C’est un profil féminin, serbe... Le choix est humain et stratégique. C’est aussi une façon pour moi de réfléchir à l’avenir des Flammes Carolo sur la partie staff professionnel.
 
Si on revient quelques mois en arrière, vous êtes éliminés contre Lyon en quarts de finale. Comment abordez-vous la saison à venir ? 
Il y a des moments où il faut savoir dire qu’on repart sur un nouveau cycle et qu’on essaye de rebâtir un collectif. Il faut être ambitieux tout en restant cohérent et patient avec les gens qui se sont engagés. Plusieurs joueuses ont signé des contrats de trois ans. On n’a pas d’objectif one shot mais plutôt sur le moyen terme. Il faut s’adapter par rapport à ça. Dans le contexte économique actuel, il faut surtout être capable de pérenniser un club à haut niveau. 
 
Quels seraient selon vous les points forts de votre équipe cette année ? 
On devra être féroce en défense. C’est une équipe mobile avec de l’énergie donc il faudra les faire jouer sur un basket punchy. Les filles vont jouer collectivement et pas individuellement. Mais à contrario, c’est peut-être ça qui nous manquera un moment donné pour faire des différences. Mais c’est comme ça que le club s’est construit, avec des joueuses PPM – qui ne payent pas de mine - (rires) mais qui font des grandes choses collectivement et c’est ce qu’on va essayer de faire cette année. 
 
Charleville-Mézières débutera son championnat le 23 septembre avec la réception de Charnay.