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Dans le dernier carré !

20/07/2007
La France aime les matches à enjeu et l’a de nouveau démontré en quarts de finale du Mondial des moins de 19 ans en dominant largement l’Espagne (100-83). Elle retrouvera les Etats-Unis lors d’une demi-finale explosive samedi à 20h30.

Il y a un an, la France avait éliminé l’Espagne lors des demi-finales du Championnat d’Europe. Cette fois c’est en quarts que les deux formations qui se connaissent par cœur s’étaient données rendez-vous.

Les Bleuets attaquent la rencontre de la meilleure des manières avec une agressivité vers le cercle qui leur permet de s’offrir des paniers faciles. Antoine Diot mène la charge pour signer un 8-2 en un peu plus de deux minutes. Les Espagnols semblent sonnés avec deux air-ball pour commencer. Mais leurs trois leaders vont vite reprendre les affaires en main. Xavi Forcada se balade dans la défense tricolore pour réveiller ses troupes qui paye vite un lourd tribut aux fautes. Victor Claver et Quim Colom se joignent au festin et la triplette se fend de 22 des 25 points espagnols lors du premier quart-temps. Heureusement que Ludovic Vaty se montre particulièrement inspiré dans le jeu dos au panier pour maintenir les siens dans la course (23-25). Nicolas Batum, de son côté, n’a même pas tenté le moindre tir.

C’est Adrien Moerman qui va servir de locomotive offensive. Quand il se concentre sur ses points forts, le Roannais peut s’avérer d’une efficacité redoutable. Toujours bien placé, il constitue une cible toujours en mouvement pour ses coéquipiers. Ses coéquipiers distribuent les caviars et le champion de France ne gâche rien. Mais l’Espagne s’accroche et un missile de Colom rappelle à tous que ce groupe n’a plus grand-chose à avoir avec celui balayé 79-43 il y a moins d’un mois au Temple sur Lot (38-38). La zone press mise en place par Richard Billant va cependant finir par porter ses fruits en provoquant quelques balles perdues et un zeste d’énervement qui vaut aux Espagnols une sévère faute technique. Antoine Diot sur un nuage n’en demandait pas tant et va mettre le feu aux poudres. Passes lasers, pénétrations décisives, tirs à trois-points, le meneur du Centre Fédéral redevient celui qui avait été élu en 2005 MVP de l’Euro cadets. Un 11-0 éclair donne de l’air à la France. A la pause Diot a compilé 15 points, 5 rebonds, 7 passes (53-44).

Et le show Diot se poursuit au retour des vestiaires. Totalement déchaîné le futur manceau semble monté sur ressorts. Il intercepte, arrache des rebonds et alors qu’il n’avait réussie que 2/7 à 6,25 m depuis le début du Mondial, refait mouche à longue distance. Les Espagnols sont totalement étouffés et seul Forcada parvient péniblement à inscrire des points alors que ses collègues paraissent pétrifiés à l’idée de s’approcher du cercle. Un nouveau bon passage du ramasse miettes Moerman et la France a quasiment doublé son avance lors du quart-temps (73-56).

Le coach espagnol lance alors une escouade qui va durcir les débats. Une tactique qui porte un moment ses fruits mais les fautes tombent rapidement. Les Bleuets capitalisent aux lancers-francs et un dunk d’Alexis Ajinca met un terme à cette période de flottement (80-63,34e). La France a le match en main et ne va plus le lâcher malgré quelques balles perdues sur le pressing de la dernière chance lancé par les Espagnols.

Antoine Diot, 27 points, 7 rebonds, 7 passes
"J'ai simplement eu des opportunités ce soir grâce au gros travail des intérieurs et je les ai saisies. En plus ça débloque de réussir deux lay-ups main gauche d'entrée dont un difficile sur Claver. Je me suis libéré notamment sur le tir extérieur. Ensuite j'étais en confiance, je me sentais chaud. C'était difficile de jouer une équipe que nous avions battue trois fois en préparation. On sait que l'Espagne est une équipe revancharde avec des joueurs qui ont des cojones. Mais nous avons toujours prouvé que nous étions là pour les matches importants."

Richard Billant
"Demain nous rejouons les Etats-Unis. Nous avions été réellement surpris par leur agressivité. Les joueurs ne sont pas habitués à voir des adversaires défendre dans notre short. Maintenant cet effet de surprise aura disparu. On sait qu'il faudra mieux jouer sans ballon, poser de meilleurs écrans. Pour les battre de toutes façons, il faudra réaliser un match parfait."

Les autres matches
Etats-Unis bat Argentine 112-86
Les Américains ont rapidement fait le trou (+18) et n'ont jamais tremblé malgré un belle deuxième mi-temps des Sud-Américains revenus à -11 avant qu'une faute suivie d'une technique ne mettent un terme à leurs espoirs. Patrick Beverley ne cesse d'impressionner (20 pts, 6 rbds, 4 pds) tandis que la vedette Michael Beasley commence à pointer le bout de ses baskets. Qui pourra arrêter les boys de Jerry Wainwright ?

Brésil bat Australie 73-72
C'est une gigantesque surprise qu'a créé le Brésil en éliminant le grand favori pour le titre mondial dans un final au suspense insoutenable. Les Australiens ont lourdement payé le déchet aux lancers-francs (23/38) et leur première mi-temps catastrophique. Bien revenus ils ont cru l'emporter sur un dunk d'Ogilvy à la suite d'un système parfaitement exécuté à six secondes du buzzer. Assez de temps pour Caue pour aller insrire un panier près du cercle.

Serbie bat Turquie 94-56
Malgré la blessure à la main lors du dernier match de poule de Marko Keselj, le talentueux ailier de Gérone (out pour le reste du tournoi), le rouleau compresseur serbe a pulvérisé la Turquie. Le secteur intérieur s’est de nouveau révélé injouable pour les hommes au croissant. Privés de demi-finales au dernier Euro, les Serbes ont corrigé le tir devant un parterre de personnalités : Sasha Djordjevic, Zeljko Obradovic, Predrag Danilovic, Dusan Ivkovic.

Demi-finales
Serbie-Brésil (18h00)
France-Etats-Unis (20h30)

Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Novi Sad (Serbie)