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Interview - Basketball Magazine

"Distribuer le jeu, c'est ce que j'aime faire"

Hervé Sioncke - ASA Aulnoye Basket
Jérémy Barbier - 28/02/2024
Meilleure passeuse du championnat, la meneuse Hélène Jakovljevic (1,77 m, 23 ans) exprime pleinement son sens du jeu à la direction d’une formation qui se bat pour le titre cette saison.

Vu de l’extérieur, on a l’impression que vous avez trouvé un bel équilibre à Aulnoye…

C’est ma deuxième saison, j’ai la confiance du staff et de mes coéquipières donc les conditions sont réunies pour que je m’épanouisse. À mon arrivée, je voulais retrouver de la confiance car même si ma dernière saison à Toulouse s’est terminée sur un titre, ça n’a pas été toujours facile individuellement. Je cherchais du temps de jeu et comme les résultats suivent, je ne suis pas mécontente d’être venue à Aulnoye.

Vous êtes actuellement la passeuse n°1 du championnat. Considérez-vous que cette quatrième saison en LF2 est la plus aboutie de votre jeune carrière ?

Clairement, tant sur le plan comptable qu’au niveau de mon ressenti sur le terrain. Distribuer le jeu, c’est ce que j’aime faire. Mettre en valeur mes coéquipières, régaler tout le monde, c’est ma force principale. Ça se voit dans les stats donc c’est très bien.

Quitte parfois à vous sacrifier au niveau du scoring ?

Par rapport à la physionomie de l’équipe avec de grosses scoreuses à mes côtés, ce n’est pas un sacrifice de moins scorer. Et quand le panier est ouvert, je n’hésite plus. C’est aussi un cap que j’ai réussi à passer ici.

Vous avez significativement augmenté vos statistiques à la passe (5,2 en 2022-2023 contre 8,2 cette saison). Comment expliquer cette progression ?

Je suis simplement très bien entourée. Deux de mes coéquipières sont dans le top 10 des scoreuses du championnat, nous avons des shooteuses, des driveuses… le danger vient de partout. Sur le terrain, je sais à qui donner la balle et dans quelle position. Nous avons une équipe faite pour courir, c’est simple de lâcher les ballons devant.

Comment s’entraîne-t-on à devenir une meilleure passeuse ?

J’ai toujours regardé beaucoup de basket, surtout l’Euroleague. J’adore Milos Teodosic qui est un génie de la passe. J’essaie de m’inspirer de certains joueurs et ça explique peut-être que je lis mieux certaines situations. En toute honnêteté, j’ai rarement travaillé la passe car ça a toujours été naturel.

Depuis une lourde défaite en ouverture à Toulouse (75-105), votre équipe a enchaîné les victoires. À quel point ce revers inaugural a conditionné la suite de votre saison ?

Cette défaite a fait mal à tout le monde. La préparation avait été compliquée, notre joueuse étrangère est arrivée deux semaines avant le premier match, nous savions que ce n’était pas le niveau réel de notre équipe. Nous ne voulions pas prendre d’autres fessées de ce genre. Nous avons très bien réagi et au fil des semaines, nous avons été rassurées sur notre niveau de jeu. La confiance est contagieuse, nous sommes une équipe totalement différente de celle qui a débuté la saison.

Quelle est la singularité de cette équipe ?

Le danger vient de partout et chaque fois que quelqu’un entre en jeu, le niveau ne baisse pas. Ça déroule et c’est clairement la force de cette équipe. Il y a dix joueuses capables de faire la différence et neuf de ces joueuses sont françaises. C’est une fierté d’être en tête du championnat avec une équipe quasiment 100% française.