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EUROBASKET FEMININ 2003 (GRECE)

Jardel « Etat de vigilance absolue »

18/09/2003
Fort de son titre de champion d’Europe en 2001 et de sa deuxième place continentale en 1999, l’entraîneur Tricolore s’exprime avec beaucoup de lucidité sur les chances de l’équipe de France féminine lors du championnat d’Europe féminin des nations 2003 qui débute demain, en Grèce. Les Bleues affronteront l’équipe méconnue d’Israël, vendredi à 15h30 (heure française), à Pyrgos.

A un jour du premier match de poule face à Israël, quel est l’état de forme des troupes tricolores ?
Alain Jardel (AJ) : L’état physique des filles est bon, en dépit de la petite indisponibilité de Nathalie Lesdema, légèrement touchée aux lombaires. Selon le staff médical, elle devrait rejoindre le groupe très rapidement. En revanche, l’état mental des joueuses est plutôt perturbé. Entre l’attente de la compétition, la peur de la blessure, nous et notamment les joueuses avons hâte que l’Euro commence enfin.

Quels enseignements tirez vous du dernier tournoi en Grèce, et notamment de la défaite face à la Grèce, un de vos futurs adversaires dans le groupe A ?
AJ : En dépit de notre analyse, aussi objective soit elle, la Grèce sera un sérieux concurrent, comme toutes les autres équipes à vrai dire. On est passé au révélateur grec. C’est une formation organisée qui joue très bien et qui vaut beaucoup mieux que ce que j’en pensais. Lors de notre voyage en novembre, on avait fait jeu égal sans avoir nos « expertes ». Aujourd’hui, j’estime qu’elle est un réel danger. La poule A est d’ailleurs le plus ouvert et le plus difficile des groupes en présence. Dans le groupe B, on finirait 3ème minimum derrière la Russie et l’Espagne, mais devant la Hongrie, la Belgique et la Slovaquie. Je suis soucieux, soucieux notamment du match contre Israël où j’espère que nous montrerons vite que le match est à notre portée mais aussi du dernier match face à la Grèce qui risque de se jouer pour la qualification en quarts de finale. On jouera avec l’ambition de nous qualifier au mieux.

Quels adversaires craignez vous le plus dans la course aux quarts de finale ?
AJ : Je crains tout le monde. Il faudra que nous soyons dans un état de vigilance absolue. Ceci dit, nous pouvons être craints nous aussi par nos adversaires. De toute façon, le verdict des matches nous donnera la vérité du moment. Il faut arrêter de nous voir comme une équipe montante comme en 1999. Nous sommes une équipe en reconstruction et en proie au questionnement et aux incertitudes.

Avez vous l’impression que le collectif tant offensif que défensif est au point ?
AJ : Effectivement, je crois que la défense est en place malgré les grincements, la permissivité et quelques fautes personnelles inhabituelles aperçus face à la Grèce. Dans le secteur offensif, nous avons trouvé notre style de jeu mais l’équilibre global reste toujours à trouver. Nous sommes capables de produire de très bonnes séquences tout comme nous sommes hésitants sur d’autres phases. Loin d’être égoïstes, nous forçons parfois certaines actions. Nous ne sommes pas rôdés offensivement. A l’avenir, car nous travaillons aussi pour le futur, il faudra soigner cet aspect du jeu de l’équipe. Une partie des joueuses n’est pas exempte de tout reproche. En France, nous sommes très connaisseur du basket, mais nous avons quelques manques qui relèvent d’actions de jeu simples, comme le tir en course, le tir sans opposition, le lancer-franc, la passe. Nous avons un déficit technique alors que je trouve que les Grecques ont un registre de jeu individuel bien maîtrisé. Attention, on peut être mis en difficulté sur ce point. Alors, on disait que la cause principale de nos problèmes était un déficit de taille. Je dirais plutôt que c’est un déficit technique et il n’est pas étonnant de nous voir mieux jouer contre une équipe telle que la Russie, avec son cortège de grandes joueuses.

Quel regard portez vous sur l’ensemble du plateau européen proposé en Grèce par rapport à celui de 2001?
AJ : En 2001, il y avait un grand favori : la France. Nous jouions à domicile et bon, nous avons confirmé. C’était formidable ! Cette année, je ferais ressortir plusieurs équipes dont la Russie, avec un bémol toutefois car elle est beaucoup moins dominatrice. Elle joue avec beaucoup de qualités mais il y a quand même certaines lacunes. Quant à l’Espagne, j’ai peu d’information. C’est la meilleure équipe du moment avec le retour notable après une année sabbatique de la pivot Cebrian, mais aussi de l’ailière Valdemoro ou les jeunes telles que Martinez. De même, on dit que la Serbie-Monténégro est limitée par l’aspect mental de ses joueuses mais elle présente une équipe redoutable dont les éléments ont réussi à s’imposer dans les clubs en Europe telles que Grubin, Tuvic, Mandic ou Bogojevic. La Pologne dispose avec Dydek de l’arme absolue. Si notre résultat à Lorient face à cette équipe est bon, elle est transfigurée avec cette joueuse dans l’effectif. La République tchèque exporte très peu ses éléments en Europe mais regroupe ses internationales à Brno ce qui lui donne une cohésion, un liant évident. Quant à nous, c’est le grand point d’interrogation qu’on aimerait voir virer en exclamation plutôt qu’en suspension. J’espère qu’on sera tout de même dans les 8 meilleures équipes de l’Euro.


CHAMPIONNAT D’EUROPE FEMININ (19-28.09.2003)

Le programme des Bleues :


POULE A

Vendredi 19.09 :
15h30 France - Israël
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Samedi 20.09 :
15h30 France - Serbie-Monténégro
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Dimanche 21.09 :
20h30 France - Pologne
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Lundi 22.09 : REPOS

Mardi 23.09 :
20h30 France - République tchèque
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Mercredi 24.09 :
18h00 France - Grèce
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*Tous les horaires télévisuels sont en heures françaises.
Pour information, la Grèce a 1 heure de décalage en plus.



Propos recueillis par Yann KAPPES,
Photo de Philippe LEMOINE.