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Aurélien Konan : "Si l’occasion se présente j’aimerais faire plus de tournois"

Crédit photo : FIBA
Tom Thuillier - 15/11/2023
Des playgrounds parisiens jusqu’à disputer une étape du World Tour en Inde en passant par le championnat de NM3, c’est la trajectoire peu ordinaire de Aurélien Konan (22 ans, 1,90m).

Raconte-nous ton histoire. Comment un joueur de Juvisy (NM3), adepte des playgrounds parisiens s’est retrouvé en Inde à disputer une étape du FIBA 3x3 World Tour ?

Je fais du 3x3 depuis un petit moment pour m’amuser et à force de faire des tournois j’ai commencé à être remarqué. Au départ je jouais pour le plaisir, je me concentrais sur le 5x5 mais de plus en plus le 3x3 commençait à rentrer dans mon crâne. J’ai rencontré Merouane, le manager de l’équipe Blazers 3x3, sur un tournoi et il voulait vraiment que je m’investisse dans un projet 3x3. Il m’a proposé de découvrir le circuit international et c’est comme ça que je me suis retrouvé à disputer le Challenger de Goa (Inde).

En termes logistique et financier comment ça s’est passé ?

L’équipe Blazers 3x3 cherchait un sponsor et ils se sont associés à 3BL (ligue indienne). C’est donc la 3BL qui nous a invité Balla Kouyate (l’autre joueur français de l’équipe) et moi à venir en Inde et jouer pour Gurugram 3BL avec 2 joueurs indiens.

Au niveau sportif c’était la grande découverte pour cette équipe qui vivait sa première étape du World Tour et présentait un effectif qui ne se connaissait pas 48h avant. Vous terminez 10ème au final (deux défaite, 21-7 face à Antwerp et 21-15 face à Podgorica), c’est un bon résultat ?

Mon niveau d’anglais n’est pas top mais on s’est débrouillé pour communiquer avec les gars de l’équipe, on a essayé de créer des liens avant le tournoi. Pour une première expérience c’était bien, j’ai revu des joueurs que j’avais déjà affronté comme Zagreb. On s’était déjà affronté à Playin'Paris au Forum des Halles et on se parle sur les réseaux sociaux. En termes de niveau je pense qu’avec une équipe qui se connaît mieux on aurait pu faire quelque chose. Ça reste une super expérience, en plus ça te permet de voyager et de voir autre chose j’ai vraiment kiffé.

C’est sûr que c’est une organisation et un univers différent. Comment se passe votre organisaiton habituellement sur Paris ?

Quand on est sur Paris on regarde les tournois avec des prize money ou des dotations. On n’a pas forcément tout le temps les contacts mais on voit ce qui est partagé sur les réseaux sociaux. On retrouve souvent les mêmes têtes sur les tournois donc on se connait à peu près tous. Concernant le niveau ça dépend des tournois, plus il y a de l’argent a gagner plus le niveau est élevé.

Tu as aussi disputé une étape de la Superleague 3x3 FFBB cette saison (Open Plus du Mans), comment as-tu découvert le circuit ? Comment ça s’est passé là-bas ?

On ne savait pas trop comment se passait le circuit Superleague. On a gagné deux tournois de qualification sur Paris et on voulait tester notre niveau sur une étape du circuit. On a cherché à se faire financer notre déplacement au Mans en contactant le club de Goussainville Est Val d’Oise (EVOB) ils ont accepté de nous aider en échange du naming de notre équipe. On a perdu contre les champions de France 2022 (ndlr : Bordeaux Ballistik) en demi-finale pour notre toute première participation.

Est-ce que ces expériences sur le Superleague et le World Tour t’ont donné envi de t’impliquer encore plus dans le 3x3 ?

Si l’occasion se présente j’aimerais faire plus de tournois du World Tour. Je commence à penser à intégrer une équipe mais les démarches restent compliquées. Actuellement il n’y a que Paris qui tourne régulièrement. Même Ermont qui fait des résultats sur le circuit national et international ne se déplace pas beaucoup sur le World Tour (ndlr : Porto Rico, Suisse, Pays-Bas…). C’est dommage qu’une structure comme Ermont ne puisse pas faire plus d’étapes.

On a vu passer sur les réseaux sociaux quelques highlights de ta participation au Challenger de Goa. Est-ce que ton jeu change entre le 5x5 et le 3x3 ?

J’ai un jeu qui n’est pas académique donc ça surprend certaines équipes. Mon jeu change complètement lorsque je suis en 3x3. En club je sais ce que je dois faire, il y a moins de tirs et la sélection est plus propre. Si je dois mettre 4 points dans le match parce que le jeu n’est pas pour moi c’est ok. Dans le 3x3 je joue vraiment libéré, je me fais plaisir dans la sélection de tirs, dans le dribble. En 3x3 tu as plus d’espace et tu es un peu livré a toi-même.

On parle beaucoup d’individualités dans le 3x3 mais est-ce que tu penses que le collectif peut vraiment la différence en 3x3 ?

Déjà le niveau varie beaucoup en fonction des tournois. Le collectif fait la différence c’est certain. Les équipes qui se connaissent depuis longtemps vont plus facilement avoir des résultats. Plus tu joues avec la même équipe plus tu as de chances de gagner. Après il y a des joueurs qui sont vraiment exceptionnels individuellement.

Quel évènement t’a le plus marqué jusqu’à présent ?

Les deux tournois Playin’Paris de Chatelet étaient assez dingue, il y avait beaucoup de monde. L’été il y a beaucoup d’engouement parce que des pros retrouvent des joueurs amateurs forts.

Tu penses que le 3x3 peut vivre en dehors de l’été ?

Je pense que le 3x3 vit déjà en dehors de l’été. Ce qui est dommage c’est que si tu veux rentrer sur le World Tour par exemple il faut avoir de l’argent et des gens qui te suivent. Même si tu as le niveau ça reste difficile de rentrer sur le circuit. En tout cas on voit que le 3x3 prend de l’ampleur.