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Equipe de France féminine

"On ne peut plus voir la salle, le ballon"

(Crédit : Bacot/FFBB)
À Xi'An (Chine), Kévin Bosi (FFBB) - 06/02/2024
Absente depuis les JO de Tokyo en 2021 en raison de plusieurs blessures, Alix Duchet (1,66m, 26 ans) fait son retour parmi les Bleues pour le Tournoi de Qualification Olympique, qui se déroule en fin de semaine à Xi’An (Chine). L’occasion pour la meneuse tricolore d’évoquer son come-back après avoir vécu des moments difficiles.

À deux jours du début de Tournoi de Qualification Olympique, bien que déjà qualifié, comment abordez-vous cette compétition avec les Bleues ?

On sait qu’on est qualifié, quoiqu’il se passe. Mais comme on en a parlé hier entre nous, c’est un TQO qui reste important en vue de l’été qui approche. D’un point de vue comptable car chaque match international a un impact sur le ranking mondial et donc le tirage au sort (ndlr, la France est actuellement 7ème au classement FIBA). Mais aussi dans le but de se préparer collectivement aux Jeux de Paris 2024. Il ne faut pas prendre ce tournoi à la légère, prendre les matches les uns après les autres, et se concentrer déjà sur le premier match contre Porto Rico.

À titre personnel, vous faites votre retour pour la première fois en bleu depuis le 7 août 2021, et la médaille de bronze olympique remportée à Tokyo, après avoir connu plusieurs forfaits et blessures. Quel a été votre sentiment au moment d’être appelée pour ce TQO ?

J’étais contente d’être dans la liste, d’avoir la chance de participer à ce Tournoi de Qualification Olympique. Après, je ne prends pas la tête. Je suis là pour apporter le meilleur de moi-même à l’Equipe de France. Je suis très heureuse de pouvoir être enfin là avec les Bleues, pourvu que cela continue. Je suis là pour prendre du plaisir, et kiffer avec le maillot bleu, car ça fait en effet longtemps que je ne l’ai pas porté.

Comment avez-vous vécu ces deux années et demie d’absence avec les Bleues ?

C’était dur. Les événements ont fait que je n’ai jamais pu revenir depuis : je me suis blessé aux ligaments croisés du genou pour la troisième fois, le ménisque… Et puis derrière, il y a le mental. Après tout ça, il n’y a pas que le physique, il y a aussi la tête qui fait qu’on ne peut plus. Qu’on n’y arrive plus. On ne peut plus voir la salle, le ballon. Il a fallu savoir accepter, pour revenir de la meilleure des façons et en bonne santé. C’est aussi important, c’est encore un peu tabou. Même si physiquement ça va, il reste que psychologiquement c’était compliqué pendant un moment.

Avez-vous malgré tout cela suivi les Bleues pendant votre absence ? Comment avez-vous vécu cette distance ?

J’ai connu une période où le basket, ce n’était plus possible pour moi. J’ai pris du recul et de la distance avec tout cela, je ne regardais pas trop les matches. C’était compliqué. Au fur et à mesure, j’ai repris à regarder les matches. Tu vois les filles jouer à la télévision, tu as forcément envie de jouer et d’en faire partie, et de pouvoir apporter mes qualités à l’Equipe de France. Avoir connu tout cela ces dernières années, me fait encore plus savourer le plaisir d’être présente aujourd’hui avec les Bleues. Je me dis que j’ai de la chance d’avoir été rappelée par le staff, d’être là aujourd’hui. Je ne veux rien regretter, profiter au maximum pour la première fois depuis près de trois ans, et pouvoir remettre le maillot tricolore.

Vous découvrez aussi pour la première fois ce nouveau staff, ayant pris la relève de celui dirigé à l’époque par Valérie Garnier.

Oui en effet c’est nouveau pour moi. On a participé à un seul entraînement pour le moment, donc c’est encore tout frais. Je suis encore dans un mode d’adaptation et de découverte, quand bien même j’avais déjà participé à des compétitions par le passé. C’est un nouveau staff mais aussi un nouveau groupe avec de nouvelles joueuses et des jeunes qui sont arrivées, un nouveau fonctionnement, que je n’ai pas connu depuis les Jeux de Tokyo en 2021.

La perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024 doit aussi vous réjouir pour votre retour en bleu.

Forcément, les Jeux de Paris 2024, ça galvanise. Tout athlète rêve d’y participer. Après je ne me projette pas trop, je prends étape par étape, et la première c’est ce TQO en Chine et le plaisir de porter à nouveau les couleurs de la France. Pour la suite, on verra plus tard.