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Le retour attendu de Théo Maledon

Bellenger/IS/FFBB
Julien Guérineau - 29/06/2022
Après avoir fait l’impasse sur la préparation pour les Jeux Olympiques, le meneur du Thunder est de retour avec les Bleus pour les qualifications à la Coupe du Monde 2023.
Alors qu’il n’a que 21 ans, difficile d’imaginer que Théo Maledon n’a plus porté le maillot de l’Equipe de France depuis trois ans. C’était à l’occasion de la préparation pour la Coupe du Monde 2019. Le jeune meneur de l’ASVEL, à peine majeur, avait poussé l’expérience jusqu’en Chine, séduisant le staff technique par son éthique de travail et son impressionnante maîtrise. Depuis, le champion d’Europe U16 et vice-champion du Monde U17 a bien grandi : "A l’époque je découvrais encore le monde professionnel. Gagner avec l’ASVEL, deux ans entre la NBA et G-League, tout ça m’a fait engranger beaucoup d’expérience. Physiquement, mentalement j’ai beaucoup changé." Les premiers entraînements à Nanterre l’ont confirmé, Maledon est un talent hors-normes et un candidat évident pour un bail à long terme avec les Bleus, et ceci dès cet été avec l’EuroBasket de septembre en ligne de mire. "Ce n’est pas moi qui fais la sélection…", coupe-t-il court lorsqu’on évoque cette perspective. "J’essaye de me concentrer sur ce qu’on a à faire sur les deux prochains matchs, continuer sur la lancée des premières fenêtres."
 
Une réponse logique pour un joueur qui doit renouer le fil de son histoire avec la sélection. Après sa draft en 2020 et une saison rookie réussie avec le Thunder (10,1 pts, 3,5 pds en 27’), Maledon avait fait délibérément l’impasse sur la préparation des Jeux Olympiques de Tokyo pour se concentrer sur sa deuxième année en NBA. Un exercice bien plus frustrant que le premier, qu’il a passé entre le banc de touche et la ligue de développement avant de finir en trombe (12,5 pts, 3,9 pds sur les 20 derniers matches) au sein d’une franchise qui poursuit sa reconstruction après l’époque dorée du duo Durant-Westbrook et les éphémères passages de Paul George et Chris Paul. Une politique assumée d’accumulation de choix de draft qui offre à Oklahoma City un roster incroyablement jeune et talentueux, renforcé il y a quelques jours par le phénomène Chet Holmgren et le Français Ousmane Dieng. La concurrence sur les postes arrières y est rude, même si Maledon bénéficie d’un contrat courant potentiellement jusqu’en 2024, son contrat pour la saison 2022-23 devant être garanti le 30 juin. "Je ne suis pas là pour montrer quelque chose à ma franchise. Simplement représenter mon pays", précise-t-il d’ailleurs.
 
Après quelques jours passés en France à l’issue de la saison régulière, l’ancien élève du Pôle France était retourné aux Etats-Unis réviser ses gammes et entretenir un physique impressionnant. Sa réputation de Stakhanoviste lui colle à la peau et la double confrontation face au Monténégro puis la Hongrie sont l’occasion de mesurer l’apport que peut avoir le seul meneur pur du groupe France, avec Andrew Albicy. "Vincent Collet m’a dit qu’il attendait juste que je me fonde dans le groupe, sachant qu’il y a un noyau bien en place. Donc prendre mes marques et apporter mes qualités, ce que je sais faire. Ne pas se prendre pour quelqu’un d’autre."

Clin d’œil du destin, mercredi après-midi, Maledon a retrouvé la salle où il avait remporté, en 2017, l’Euro U16, face au Monténégro en finale. Il y fêtera sa 6e sélection, avec un rôle sans doute plus important que lors de sa dernière apparition. "Je trouve qu’il est devenu plus combo, il s’est ouvert, notamment dans la prise de responsabilités et d’initiatives, il est plus scoreur et plus costaud", note Ruddy Nelhomme, l’assistant coach des Bleus. "Il faut qu’il se remette dans un contexte du jeu européen et ces fenêtres sont parfaites pour le faire. Les habitudes qu’il avait au Pôle France puis à l’ASVEL ont été bousculées en NBA puisqu’on lui a demandé d’autrers choses." Une évolution qui ouvre des possibilités pour un staff technique qui l’a parfois aligné avec Andrew Albicy ou Elie Okobo lors des phases de jeu. Des combinaisons multiples qui permettent à l’Equipe de France de "créer du jeu" et de se présenter avec confiance et ambition pour conforter la première place de sa poule.