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Euro U18M : Un groupe à réinventer

FIBA
Julien Guérineau - 21/07/2023
Malgré de nombreuses absences de marque, les générations 2005 et 2006, médaillées l’an passé dans leur compétition respective, unissent leur force pour viser un podium à l’Euro U18.

"En Espagne il n’y avait qu’une seule année d’âge et la génération avait beaucoup de talents. J’espère qu’on continuera à être performants même s’il en manque certains." Chez les jeunes comme chez les A, il y a le papier. Et la réalité. Frédéric Crapez a l’expérience pour bien connaître ce fonctionnement et les adaptations qu’il requiert. A la Coupe du Monde U17, l’Equipe de France avait ramené une médaille de bronze qui n’avait pas totalement effacé la déception de sa défaite en demi-finale contre l’Espagne. Un an plus tard, trois de ses meilleurs éléments, Zaccharie Risacher, Noah Penda et Alexandre Sarr, ont été alignés directement avec les U19. L’effectif des U18 aura donc un nouveau visage à l’été 2023, d’autant plus que deux autres prospects de qualité, Pacôme Dadiet et Ilane Fibleuil, manquent à l’appel.

L’entraîneur des Bleuets peut néanmoins envisager sa compétition avec un certain optimisme grâce notamment à la possibilité de travailler sur deux générations, les meilleurs 2006, également en bronze à l’Euro U16, faisant partie du voyage. Ainsi, au Pôle France, Nolan Traore était tout simplement incontournable en Nationale 1. Meilleur marqueur de son équipe (11,2 pts), le combo a été élu deux fois joueur du mois et a pris une nouvelle dimension sur un poste de meneur qu’il apprend à apprivoiser mais où ses qualités d’explosivité et de création peuvent faire des ravages. Noa Essengue, de son côté, a choisi de quitter la structure fédérale alors qu’il commençait à avoir un impact en Nationale 1 (8,5 pts, 3,4 rbds) et qu’il avait dominé lors du tournoi de l’Euroleague juniors de Belgrade. Ailier aux segments interminables Essengue entre pleinement dans la catégorie des prospects à long terme.

La plus-value pourrait potentiellement venir de joueurs qui n’était pas du rendez-vous planétaire mais qui ont brillé pendant la saison. En premier lieu Tidjane Salaun. Grand, technique et adroit l’ailier de Cholet, MVP du Trophée du Futur, voit sa cote monter en flèche depuis quelques semaines. Si le jeune frère de Janelle, internationale féminine, n’a aucune expérience dans un contexte FIBA, il sera particulièrement attendu cet été. Son coéquipier à Cholet, Amaël L’Etang, présente lui aussi un profil rare. Celui d’un 7 pieds qui affectionne le jeu en périphérie. Et dont la courbe de progression spectaculaire attise la curiosité. Roman Domon a quant à lui brillé avec Gravelines.

Autour des nouveaux-venus potentiels, le noyau dur des médaillés de bronze U17 est toujours présente avec 6 éléments dans la sélection. Le talent est donc bien présent, à condition de trouver une unité et un élan collectif qui avait parfois manqué. "Je veux qu’un état d’esprit s’instaure par rapport à la volonté de jouer ensemble. C’est indispensable pour espérer exister", insiste leur entraîneur. "Par rapport aux intérêts des uns et des autres, l’objectif est de former une équipe. On a besoin des autres pour gagner. Il faudra être exigeants. On peut vouloir prouver aux observateurs mais dans un projet collectif. Les absences permettent parfois de développer cela. Quand j’ai eu des résultats c’est avec des générations qui avaient la bonne attitude. Les 2000 moins talentueux au départ ont été des joueurs avec plein d’abnégation et des talents qui ont pu se révéler." Souhaitant conserver "l’identité d’une défense agressive", Frédéric Crapez, qui a fait de la Serbie et de l’Espagne les favoris de la compétition, demeure ambitieux pour ses troupes et insiste : "Il faut croire qu’on peut aller jusqu’au bout." Lundi dernier ses joueurs ont livré une superbe bataille à la Serbie (défaite 81-86) avec 12 éléments utilisés entre 9 et 23 minutes et 7 scoreurs entre 7 et 12 points.