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FINAL FOUR EUROLIGUE FEMININE 2004

Buffard : « Etre très solide mentalement »

16/04/2004
A l’issue de l’entraînement de Valenciennes jeudi après-midi, l’entraîneur de l’USVO, Laurent Buffard (photo), a livré son sentiment sur la demi-finale cruciale que joue son équipe face au champion de Hongrie, le Mizo Pecsi, diminué par l’absence probable de sa vedette Andrea Karolyi.

Comment réagissez vous au forfait probable de l’ailière titulaire de Pecs, Andrea Karolyi ?

Laurent Buffard (LB) : Il est clair que c’est une bonne nouvelle. De plus, Chantelle Anderson (blessée et retournée aux Etats-Unis) constituait leur seul point de fixation intérieur. Cela va sans doute rendre meilleures des joueuses telles que Boiko, Szakacs, Tranquilli et faire évoluer le basket de Pecs en un schéma de jeu avec quatre extérieures et une seule intérieure qui pourrait nous piéger. Ce jeu atypique peut parfois être bien difficile à maîtriser. Face aux vraies intérieures de Gdynia, nous savons à quoi nous en tenir. Là, Branzova la seule grande de Pecs se distingue plutôt à trois points que dans la raquette. J’émets donc beaucoup de réserve par rapport à cette nouvelle donne. Comme en saison régulière au Hainaut où nous avions pris le match par le bon bout avec nos forces, le jeu intérieur, face au duo Branzova-Anderson, nous ne devrons pas nous poser trop de questions par rapport à leur basket.



Les trois dernières demi-finales que vous avez jouées ont été remportées sur des écarts avérés. Face à Pecs, sera-ce la plus difficile à jouer ?

LB : Ce Final Four 2004 est le plus relevé de tous ceux auxquels nous avons participé. Cette année, nous nous sommes frottés aux trois équipes présentes (rappel : les 4 équipes étaient dans le groupe B). Défaits chez eux, nous avons gagné au Hainaut. La compétition n’a jamais été aussi ouverte. Toutes les formations ont une réelle chance de gagner. Mais le public de Pecs leur permet de se surpasser, de produire un très bon basket de mouvement, à la « yougoslave », très difficile à maîtriser défensivement. Et puis c’est la première fois que le club organise l’événement. Il est évident que nous devrons tout donner sur ce match-là. Après, la finale sur une rencontre sèche, on connaît. Tout se jouera sur la précision, la moindre balle perdue, le moindre lancer-franc manqué, le détail sera fatal.



Comment sens tu ton équipe ?

LB : Certaines joueuses ont l’expérience du Final Four. Rushia Brown, qui est pourtant expérimentée, joue son premier Final Four et a très envie de le gagner, c’est bien. D’autres joueuses l’ont manqué de peu l’année dernière et ont envie de réaliser de belles choses. Puis les anciennes qui l’ont déjà gagné veulent revivre ces instants de bonheur. Cela passe nécessairement par la demi-finale. Toutes les joueuses sont bien conscientes de l’enjeu majeur de cette rencontre, de devoir donner le maximum. C’est vrai qu’il y a un climat de sérénité. Ce soir (hier), on s’est entraîné en rythme, sérieusement mais sans trop se lâcher non plus car demain (aujourd’hui), il faudra en avoir sous la pédale. Surtout, il faudra être très solide mentalement. Le public est nombreux, c’est l’aboutissement d’une saison, c’est la dernière page d’Euroligue qui s’écrit et puis surtout, c’est l’objectif premier du club.



Vous avez beaucoup travaillé le secteur défensif dernièrement. Où en êtes vous maintenant ?

LB : Effectivement, nous avons beaucoup avancé sur notre défense. Nous impliquons toutes les joueuses collectivement, avec la motivation et la récompense de gagner le ballon. Bien défendre nous met en rythme pour bien attaquer. Comme résultante du travail accompli, au Tournoi de la Fédération, nous avons bien défendu et bien attaqué sur deux matches face à de très bonnes équipes, notamment Bourges dont le jeu se rapproche de celui de Pecs dans l’attaque du panier en un contre un, les duels. Hormis Marcauskaité, très peu de joueuses évoluent près du panier. Il faudra faire preuve de confiance et de concentration. Oui, notre défense a progressé car c’est la seule chose qui nous permet de voyager sereinement.



Le poste de meneuse de jeu aura une grande responsabilité dans la gestion du jeu, non ?

LB : Il va falloir une grande sérénité, notamment par rapport à l’arbitrage, rester zen tout le match. C’est capital. La moindre réflexion pourra se retourner contre nous et s’avérer fatale. Par exemple, nous avons eu deux coups de sifflet à Gdynia dans les deux dernières minutes de jeu qui nous font perdre le match. Une joueuse à ce niveau de jeu doit avoir une stabilité émotionnelle au top, faire abstraction de ce qui est autour d’elle pour se concentrer uniquement sur le jeu. C’est déjà beaucoup. En quelque sorte, le public permet de rester concentré, dans une sorte de brouhaha permanent. L’entame de match sera très importante et peut changer les données. De même, Pecs est annoncé comme favori et a la pression terrible de bien faire à domicile. Avoir un petit matelas de points serait bien pour aborder la fin du match dans une salle aussi chaude. Si nous pouvons nous mettre à l’abri avant la fin, nous ne priverons pas !





En bref



L’adversaire de Valenciennes, Pecs, a remporté 7 championnats de Hongrie et 7 Coupes de Hongrie ! La formation dirigée par le truculent Laszlö Ratgeber a également fini 3ème du Final Four 2001 de Messine, remporté par Bourges devant Valenciennes. C’était Bourges qui avait vaincu Pecs en demi-finale. Au tour de VO ?



L’ailière majeure du Mizo Pecsi, Andrea Karolyi (1.83m, 28ans), sera probablement absente vendredi en raison d’un pneumothorax. Il s’agit d’une côte cassée qui perfore sensiblement la plèvre thoracique. Avec le départ de Chantelle Anderson, c’est un nouveau coup dur porté aux espoirs de victoire de Pecs.



La phrase du jour, par Timea Beres-Ivkovicne (1,90m), l’ex-intérieure de Valenciennes lors du sacre à Liévin en 2002, désormais de retour à Pecs : « Mon cœur me dit que nous allons gagner mais je pense que nous allons perdre. »



Après l’entraînement du matin, les Valenciennoises sont allées marcher dans un parc zoologique, jouxtant leur hôtel. Une bonne manière de se détendre et de s’oxygéner avant un si rude combat.



Alors que Pecs arrivait à la salle pour s’entraîner, les « Aussies » des deux camps, Suzy Batkovic (VO) et Allison Tranquilli (Pecs) en ont profité pour se rappeler le bon temps de la sélection Opal. En effet, toutes deux sont des Internationales australiennes qui iront sans nul doute aux JO d’Athènes.





FINAL FOUR EUROLIGUE FEMININE 2004



LE PROGRAMME




*Vendredi 16 avril 2004 :



18h00 - 1ère demi-finale - PECS (HUN) – VALENCIENNES (FRA)

20h30 - 2ème demi-finale – BRNO (CZE) – GDYNIA (POL)



*Dimanche 18 avril 2004 :



15h00 – Match pour la 3ème place – Perdant 1 contre Perdant 2

17h30 – FINALE – Vainqueur 1 contre Vainqueur 2





Sur place à Pecs (Hongrie),

Yann KAPPES.