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Ligue Féminine de Basket

Laure Savasta : "Monter un réseau"

25/10/2005
<P>Déjà gestionnaire de sa propre société Laure Savasta Sport Management, la capitaine de Tarbes s'active à créer un réseau de joueuses professionnelles, préalable indispensable à leur Union syndicale. Une facette supplémentaire qui montre la volonté de structurer davantage le basket féminin d'élite. </P>&#13; <P><STRONG><EM>Savasta a la tête et les jambes actives dans la Ligue - FFBB/Stadium</EM></STRONG></P>

A l'occasion de l'Open à Paris début octobre, les joueuses professionnelles ont assisté à la réunion du Syndicat des joueurs présidé par Maurice Beyina. Qu'en est-il ressorti ?
Beaucoup de filles sont venues et se sont senties concernées par l'objet. Le problème pour nous est de mettre en place une construction, une mise en oeuvre. Rallier le Syndicat des joueurs est une piste, les filles sont partagées. Peu importe le moyen. Dans un premier temps, il nous faut coordonner les joueuses, monter un réseau, une solidarité commune. Il faut trouver 2-3 joueuses françaises par club -environ 30/40 filles au total- qui se fassent passer les informations et fassent remonter les opinions des filles. Alors il sera peut-être possible de créer une union ou intégrer le syndicat. Si nous faisons comme il y a 5 ans, ce sera sans suite. Ce serait dommage.



Vous êtes l'instigatrice de toute cette réflexion ?
Une bonne partie des joueuses étaient intéressées mais peu peuvent donner du temps pour ce type d'activité. Entre les voyages, les matches, les entraînements, les sollicitations diverses, le repos et la vie personnelle, un entraîneur ne peut pas laisser ses filles s'impliquer de cette manière, c'est tout à fait compréhensible. Indviduellement, je crois qu'il est possible de responsabiliser un petit peu une trentaine de filles, avec une mission précise. Mon rôle n'est pas de diriger mais plutôt d'initier le montage du réseau d'informations pour permettre de mettre les plus jeunes sur la voie. C'est une tâche très intéressante, qui ouvre des portes, permet des rencontres mais ce n'est pas pour moi. Quant aux joueuses retraitées telles que Isabelle Fijalkowski ou Yannick Souvré, étant donné leurs activités, ce n'est pas possible non plus. Sandra Le Dréan est aussi très attachée à ce projet. Mais ce n'est pas une question de charisme au fond. C'est une histoire de groupe, de solidarité et de confiance mutuelle. A la tête, j'imagine une joueuse de 27-28 ans avec un certain statut, qui connaît bien le milieu. Ce poste propose de sérieux débouchés de reconversion. Il faut vouloir s'occuper des autres, c'est une question de motivation. Le projet est actuellement en gestation.



"Une histoire de groupe, de solidarité et de confiance !"



Sur le plan sportif, votre équipe Tarbes est invaincue (5v, 0d). Vous vous déplacez samedi à Mondeville, pour le premier vrai test national. D'après vous, il y a un coup à jouer ?
Je ne vois pas ce match comme ça. A Nice c'était déjà difficile, à Challes ou lors de l'Open à Paris contre Strasbourg aussi. Contre Mourenx, il y avait aussi beaucoup d'animosité et de pression. Vraiment nous avons déjà connu des rencontres difficiles cette saison. Notre équipe est jeune avec tout ce que cela comporte comme avantages et inconvénients. A Mondeville, le match sera loin d'être facile mais nous n'avons pas la prétention de déclarer que nous allons gagner là bas. Je ne me rappelle même plus la dernière fois où nous y avons gagné ! Nous jouerons de la manière que les autres matches, en jouant notre jeu avec la même intensité, en donnant le meilleur de nous mêmes. On verra mais Mondeville est vraiment une formation solide, imposante avec une bonne ossature de filles. Ce sera un gros client.



Avec Sandra Le Dréan et Cathy Melain, vous faites partie des doyennes des 12 filles en Or. Avec votre grande expérience, comment voyez vous la relève ?
Elle est très intéressante. Les jeunes gagnent des médailles et je pense que c'est une bonne chose. Jouer une finale ou une demi-finale est un moment qui restera gravé en elles et surtout un gain important d'expérience. Les jeunes pousses, que ce soient les nouvelles arrivées du Centr fédéral ou les plus chevronnées, montrent de la présence et une grande compétitivité. Je ne me fais pas trop de souci pour le futur. Elles vont contribuer à pérenniser la Ligue féminine en tant que meillure ligue d'Europe. Cependant persistent quelques lacunes, notamment au poste 3 (ailière) et 5 (pivot). Derrière Le Dréan, il n'y a pas de solide ailière. Il s'agit de carence dont l'équipe de France était prémunie à l'Euro 2001.



Vous êtes intéressée par le projet d'union des joueuses professionnelles, faites le savoir par e-mail à Laure Savasta : 

savasta.sport-management@wanadoo.fr



Le site Internet de Laure Savasta : www.lauresavasta.com




Propos recueillis par Yann Kappes
Photo : FFBB/Stadium/Bellenger