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Equipe de France masculine

Dans la douleur

18/08/2007
La France a souffert pour signer sa deuxième victoire consécutive lors du Tournoi de Paris face à la République Tchèque (76-72). Une victoire obtenue grâce à une accélération bienvenue lors du quatrième quart-temps dans le sillage de ses arrières, Tony Parker (20 pts) et Joseph Gomis (15 pts).

Claude Bergeaud attendait ce moment depuis le 23 juillet dernier : aligner le cinq majeur qu'il avait imaginé débuter l'Euro espagnol mais que les problèmes de blessures ou d'assurance ont décapité durant la préparation. Tony Parker en meneur, Joseph Gomis en deuxième arrière, Boris Diaw à l'aile, Florent Pietrus et Frédéric Weis à l'intérieur. Une escouade avec deux têtes de pont créatrices qui ont vite retrouvé leur vieille complémentarité développée depuis le Centre Fédéral. Diaw et Parker trouvent également en début de rencontre un troisième compagnon de jeu. Fred Weis impose ses centimètres au coeur de la raquette et offre une cible idéale pour les extérieurs. Le pivot de Bilbao a le bon goût de convertir ses lancers-francs et le trio infernal signe tous les points français au bout de sept minutes (22-13, 7e).

La suite va s'avérer beaucoup plus poussive. Avec les rotations, le jeu offensif des Tricolores se délite tandis que leurs adversaires s'appuient largement sur les deux grands talents du pays. L'ancien des Celtics, Jiri Welsch (Malaga) et son compère Lubos Barton (Badalone) ont plutôt des bons souvenirs de l'Hexagone puisque c'est à l'occasion de l'Euro 99 en France qu'ils s'étaient tous les deux révélés au grand public. Ils remettent le couvert à Coubertin face à des Bleus qui vivent un deuxième quart-temps cauchemardesque. L'adresse est en berne, des rebonds offensifs sont concédés en nombre aux Tchèques qui provoquent des fautes et rendent une copie parfaite aux lancers en première mi-temps (11/11). Un moment décrochés ils recollent, passent en tête et vont même compter jusqu'à six points d'avance (28-34, 17e) avant que deux tirs de loin de Florent Pietrus puis de Parker ne mettent fin à une terrible disette offensive (34-37 à la pause). Deux shoots qui sont les seuls réussis en dix minutes !

Le mano a mano va se poursuivre durant tout le troisième quart-temps. Parker se démène pourtant des deux côtés du terrain et exhorte ses troupes. Il manque cependant de réussite lors de ses raids vers le cercle et malgré la présence sur le parquet de Diaw et Kirksay, le jeu en attaque n'affiche toujours pas la fluidité recherchée. Les systèmes de jeu créent rarement les décalages désirés et Claude Bergeaud s'impatiente sur la touche. La France est toujours en rôdage. Les deux équipes restent roue dans roue. Les Tchèques jouent intelligement les "miscmatches" et Welsch continue de diriger parfaitement la manoeuvre. Et pourtant Barton est laissé sur le banc par son entraîneur. En face c'est Joseph Gomis qui virevolte. De près, de loin, en pression défensive le joueur de Valladolid est partout. Il se fend de 11 points mais les Bleus ne parviennent toujours pas à reprendre le contrôle des opérations (55-56, 30e).

La différence va finalement se faire au milieu du dernier quart-temps avec un Parker de plus en plus patron. Le MVP des Finals NBA multiplient les slaloms, vite imité par Boris Diaw. Les deux hommes parviennent à écarter la défense tchèque et les tirs deviennent plus propres. Diawara, Pietrus et Parker font mouche au-delà des 6,25 m pour passer un 17-6 qui va s'avérer décisif (72-62, 36e), ponctué d'un somptueux alley-oop du Yak. Les troupes de Zdenek Hummel se lancent dans un rush final qui les voit même obtenir une chance d'égaliser sur un tir primé. Un shoot heureusement raté et qui offre l'occasion à Gomis d'assurer l'essentiel sur la ligne de réparation (76-72).

France bat République Tchèque 76 - 72

Déclarations
Joseph Gomis : "On a fait beaucoup d'erreurs en première mi-temps. Mais on apprend de ces erreurs et c'est bien de gagner des matches dans ces conditions. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Personnellement j'ai essayé de hausser mon niveau de jeu en deuxième mi-temps parce que je n'étais pas du tout content de ce que j'avais produit auparavant. Sur le terrain je trouve que mon association avec Tony produit des choses intéressantes même s'il nous reste encore des choses à améliorer."

Claude Bergeaud : "On prend le match par le mauvais bout : attaque à tout va et portes ouvertes en défense. Dès l'instant où on hausse notre niveau défensif on se retrouve avec des balles d'attaque. Parce que le rythme se donne grâce à la défense. Quand on parle de cohésion c'est là qu'il faut regarder même si cela se voit moins. Avec le retour de Boris on voit des choses intéressantes même s'il manque d'entraînement et donc il a des petits problèmes : une ampoule, des balles perdues de niveau d'un minime. Mais nous n'avons pas de temps à perdre car lundi, mardi et mercredi les joueurs sont au repos donc ne pourra pas travailler. On le fera en Slovénie et en Espagne. C'est pour cette raison qu'on limite les rotations. Nous partirons avec 12 joueurs et mon choix sera fait demain soir."

L'autre match
Russie bat Portugal 80-58
Contrairement à la veille la Russie n'a cette fois pas mis bien longtemps avant de prendre la mesure d'un Portugal sans doute fatigué par sa belle résistance contre la France. Andrei Kirilenko n'a pas franchement l'air de forcer son talent à Paris mais l'araignée moscovite n'en demeure pas moins un danger constant pour le triple-double et un plaisir pour les yeux de par sa rapidité gestuelle et son fabuleux timing au contre. Déjà crédité de 27 d'évaluation à la mi-temps (+20 pour la Russie), la star de Utah a ensuite été économisée en prévision du choc face aux Bleus. Ses coéquipiers ont tranquillement géré leur avance grâce notamment à une belle adresse de loin.

Service de Presse FFBB