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Championnat du Monde 2006 - Japon

Dans le Top 8 !

27/08/2006
<P>L’Équipe de France a rempli son premier objectif en se qualifiant pour les quarts de finale du Championnat du Monde, après une démonstration défensive devant l’Angola (68-62). Les Bleus ont dominé le match pendant 40 minutes et attendent désormais leur adversaire, la Grèce ou la Chine.<BR><BR><EM>La France est en quarts de finale – Photo Bellenger/IS/FFBB</EM></P>

On s’est habitué depuis le début du Mondial à prendre très rapidement la température des Bleus. Et lors de ce huitième de finale, les Français nous proposent leur meilleur visage, particulièrement en défense. Pour enrayer la machine offensive angolaise, Claude Bergeaud a décidé de lancer Mickaël Gélabale en défense tout terrain sur Miguel Lutonda. Une option qui fonctionne parfaitement. Sans leur maître à jouer, les champions d’Afrique forcent à répétition les un contre un, un style de jeu bien éloigné de leurs standards habituels. Ceci d’autant plus que les aides défensives tricolores sont bien huilées. Les intérieurs ont en outre la bonne idée de boucler le rebond et Aymeric Jeanneau a ainsi tout loisir de contrôler le rythme. De l’autre côté du terrain, les Bleus exploitent parfaitement leur avantage de taille en amenant le ballon poste bas et en attaquant le panier. En quatre minutes, le trou est fait avec, vrai luxe pour la France, un tir à trois-points de Jeanneau (9-2, 4e). Le premier quart-temps est un modèle du genre défensivement et les Angolais ne réussissent que 3 tirs sur 15, dont deux dunks sur contre-attaque (17-6, 10e).

Cette arme est d’ailleurs la seule qui permet aux troupes d’Alberto Carvalho d’inscrire des points au tableau de marque. Les fixations pour les shoots à trois-points, l’arme préférée des Angolais, sont très rares et les Bleus continuent d’appuyer où cela fait mal, c'est-à-dire près du panier. On retrouve ainsi le Boris Diaw percutant de Belgrade et Ronny Turiaf effectue un bon passage en relais de Frédéric Weis. Mais l’homme du premier acte est bien Aymeric Jeanneau. Le nouveau meneur de l’ASVEL, incertain avant la rencontre du fait d’une blessure aux adducteurs, affiche une belle maîtrise et sur un nouveau missile pris sans l’ombre d’une hésitation à 6,25 m, l’Angola semble au bord de la rupture (34-17). Il reste alors 90 secondes à jouer avant la pause mais un temps-mort télévision vient couper la belle série des Français qui encaissent un 7-0 avant le buzzer. Dommage, même si les points forts des Africains ont été parfaitement bloqués (30,0% de réussite).

L’entraîneur angolais a choisi jusqu'alors de ne pas avoir recours à la défense de zone. Mais devant le festival en pénétration des ailiers, Gélabale et Diaw en tête, il change son fusil d'épaule peu de temps après un dunk gigantesque de la star des Suns (42-28, 25e). Autre sujet d’inquiétude, ce dernier doit regagner le banc de touche avec trois fautes alors qu’il a posé des problèmes insolubles à ses vis-à-vis. Cependant, l’intermède sans Diaw est bref et sans conséquence. Et lorsque débute le quatrième quart-temps, la France trouve en Mamoutou Diarra un shooteur efficace. Deux flèches lointaines font respirer les supporteurs présents dans les tribunes (55-40, 33e). Mais le répit est de courte durée. Les tirs se remettent à rebondir sur l’arceau, la circulation de la balle se fait plus hésitante.

A l’inverse, les Angolais retrouvent la marche avant à l’image de Joaquim Gomes dont l’efficacité dos au panier lance un 10-0 éclair (55-50, 35e). On va donc trembler jusqu’au bout. Une brève embellie est vite oubliée lorsque Mingas réussit un 2+1 à 60 secondes de la fin (60-56). De vieilles images d’une demi-finale de l’Euro perdue dans les dernières secondes remontent à la surface. L’Angola se retrouve cependant vite dans l’obligation de commettre faute sur faute pour stopper le chronomètre. C’est sur la ligne des lancers-francs que va se jouer le quart de finale. Aymeric Jeanneau et Florent Pietrus ne tremblent pas : 8/8. C’est fait, la France est dans le Top 8 mondial !

Réactions
Claude Bergeaud : "On a eu beaucoup de respect pour cette équipe. Nous avions vraiment peur et je crois qu’une équipe de sportifs de haut niveau a besoin d’être effrayée pour avoir la garde haute. Cela s’est joué sur 40 minutes. Et nous avons montré d’entrée qu’ils ne pourraient pas faire ce qu’ils ont l’habitude de faire c'est-à-dire pratiquer un jeu très organisé et une prise de risque à trois-points. Cela veut dire qu’on a été à la hauteur de l’évènement."

Aymeric Jeanneau : "Je suis content de ma performance, c’est certain, mais je suis surtout content de passer en quarts de finale. On aime bien le Japon et on va y rester un peu plus longtemps. On m’aurait dit il y a deux semaines que je serais le meilleur marqueur d’un huitième de finale du Mondial, je ne l’aurais sans doute pas cru. Ça me fait plaisir même si je ne sais même pas combien de points j’ai mis. C’est surtout la façon dont on a joué qui donne du bonheur à tous. On a rempli nos objectifs. On va jouer sans doute plus libéré mais cela ne veut pas dire que l’on va se relâcher sur les petits détails qui font la différence au plus haut niveau. Ce n’est pas une consécration, sinon on va prendre 30 points mardi. Mais c’est tout de même quelque chose de très beau. On est encore là pour une semaine donc autant faire les choses bien."

Les autres huitièmes de finale
Samedi, quatre formations ont gagné leur place en quarts de finale. L’Argentine, tout d’abord, a démontré que même avec une adresse à trois-points ridicule (1/18), il était possible de gagner un match de basket (79-62). Pour ce faire il convient cependant de posséder dans ses rangs un génie comme Manu Ginobili (28 pts) et un intérieur dominant comme Fabricio Oberto (23 pts, 10 rbds). L’Italie a en revanche constaté qu’on ne pouvait pas remporter une rencontre en rendant une fiche de 6/19 aux lancers-francs. Les Transalpins ont pourtant eu toutes les occasions de s’imposer puis d’envoyer le match en prolongation mais les shooteurs ont craqué sur la ligne de réparation, à l’image de Gianluca Basile, auteur d’un 0/3 pour conclure.
Dans le match le plus spectaculaire de la journée, la Turquie a continué de surprendre en éliminant la Slovénie (90-84). Privés de leurs deux stars NBA, Hidayet Turkoglu et Mehmet Okur, les Turcs alignent une équipe extrêmement jeune (six joueurs de 23 ans et moins) dans l’optique des Jeux de Pékin et du Mondial qui se disputera chez eux dans quatre ans. Le nouvel héros du pays, Serkan Erdogan, annoncé blessé il y a quelques semaines, a offert au public de la Saïtama Arena un show extérieur de toute beauté (24 pts). En fin de soirée, l’Espagne n’a guère éprouvé de difficultés pour éliminer les Champions du Monde serbes (87-75) dans le sillage d’un Paul Gasol dominateur (19 pts, 15 rbds, 4 cts).
Avant l’entrée en scène de la France dimanche, l’Allemagne s’est fait une belle frayeur contre un Nigeria étonnement discipliné et emmené par un aérien Ekene Ibekwe (22 pts, 10 rbds), grande révélation de la compétition. Dirk Nowitzki (23 pts) n’a pas dominé les débats et Ime Udoka a eu la balle de match à la dernière seconde, sa pénétration n’étant pas loin de mériter une faute (78-77). Les Américains n’ont quant à eux pas tremblé, atomisant tranquillement de naïfs australiens : +40 ! Une belle démonstration de force. Enfin la Grèce a eu besoin d'un peu plus d'un quart-temps pour prendre la mesure des Chinois. Puis la pieuvre défensive s'est mise en place, étouffant totalement les faibles meneurs de l'empire du milieu et les coupant de leur star Yao Ming, limité à 10 points et 5 tirs tentés (95-64). On notera que six équipes européennes figurent dans le Top 8 !

Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Saïtama