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Championnat du Monde 2006 - Japon

Ginobili, trop fort

19/08/2006
<P>La France a débuté son Mondial sur une défaite face à l’Argentine, championne olympique (80-70), portée par un superbe Emanuel Ginobili (25 pts). Mais les Bleus ont tout de même présenté un visage séduisant et qui laisse des raisons d’espérer pour la suite de la compétition.<BR><BR><EM>Mickaël Pietrus et la France stoppés par Manu Ginobili – Photo Bellenger/IS/FFBB</EM></P>

Championne olympique en titre et présentant une escouade au complet, l’Argentine était particulièrement attendue au Japon. Mais la France, même privée de Tony Parker, n’a que faire de ce statut lors des premières minutes, à l’image d’un Mickaël Gélabale aérien (7-4). Mais la machine de guerre sud-américaine finit par se mettre en branle avec comme fer de lance sa star, Emanuel Ginobili. A longue distance comme sur les drives, le joueur des Spurs accumule les points, bien aidé en cela par un corps arbitral ne laissant aucune latitude aux défenseurs tricolores. Le cinq argentin fait alors étalage de sa complémentarité. Ses éléments se connaissent par cœur et se trouvent avec une belle fluidité. Résultat des courses 8 sur 12 aux tirs en six minutes et une avance de neuf unités (11-20).

Mais la France s’accroche avec notamment l’entrée en jeu de Florent Pietrus, qui marque un durcissement de la défense et une plus grande présence sur les lignes de passe. Les remplaçants argentins sont peu convaincants alors que Yannick Bokolo par exemple, apporte du peps à des Bleus qui signent un 12-2 pour repasser en tête avant que Ginobili, toujours lui, ne convertisse trois lancers-francs juste avant la fin du quart-temps (23-25).

La suite est plus poussive pour la France qui peine à trouver des solutions sur jeu placé. Ginobili reprend son festival et trouve en Ruben Wolkowyski un soutien de poids. L’ancien Sonic fait apprécier son opportunisme et son fameux shoot de loin pour refaire un écart (29-36), imité quelques secondes plus tard par le taureau Nocioni. Les frères Pietrus ont bien tenté d’alimenter la marque mais le bilan est sévère pour la France : 33-44 à la pause.

Le scenario est relativement similaire à la reprise. L’Argentine reste muette trois longues minutes mais les Bleus n’en profitent pas. Luis Scola, assez discret jusqu’alors, en profite pour remettre son équipe sur les rails. La France est au bord de la rupture (40-54) mais une nouvelle fois, c’est la panthère Bokolo qui sonne la révolte. Le jeune manceau est d’une agressivité exceptionnelle et ramène les siens à coup de pénétrations et d’interceptions, l’une d’entre-elles ponctuée d’un somptueux dunk à deux mains. Et lorsque Boris Diaw retrouve le chemin du panier, un 10-2 a replacé les hommes de Claude Bergeaud à portée de fusil (50-56, 30e). Dommage simplement d’avoir laissé échapper quelques lancers-francs en cours de route.

Les deux adversaires sont désormais bien en rythme et échangent les paniers. Sentant sans doute le pays en danger, Ginobili remet le nez à la fenêtre et deux de ses coups de patte donnent de l’air aux bleus et blancs (60-70). La zone mise en place par les coaches français a toutefois bien gêné les Argentins qui sont ensuite fébriles sur le pressing tricolore, alors que les dernières secondes s’approchent. Après une interception conclue par Joseph Gomis, un tir à trois-points avec la faute de Bokolo flirte avec le cercle. Ce shoot aurait pu changer la donne même si la France est à cinq longueurs dans la dernière minute (68-73). Ginobili prend alors ses responsabilités et malgré une superbe défense de Turiaf, décoche un tir fabuleux à sept mètres au buzzer des 24 secondes. C’est le coup de grâce. Les dernières actions sont anecdotiques et l’Argentine s’impose 80-70.

Dans la poule
C’est du groupe de la France qu’est venu la première surprise du Mondial 2006. Les Serbes, double champions du Monde en titre, ont en effet été dominés de bout en bout par le Nigeria. Privés de ses plus grandes stars, retraitées ou absentes, la Serbie a envoyé au Japon une équipe extrêmement jeune et dépourvue d’expérience internationale. Et ces novices ont terriblement souffert face à des Africains aux qualités athlétiques impressionnantes et qui ont habilement masqué leur faiblesse en meneur en décalant sur le poste Ime Udoka. L’ancien joueur de Vichy, aux New York Knicks l’an passé, a parfaitement dirigé la manœuvre (18 pts, 7 rbds, 5 pds) face à un Igor Rakocevic trop esseulé (20 pts). Le Liban a quant à lui signé une victoire symbole contre le Venezuela, après une préparation très perturbée par la situation au Moyen-Orient. Mais les deux équipes ont présenté un niveau de jeu particulièrement faible qui ne devrait pas leur permettre de prétendre à la qualification.
Liban bat Venezuela 82-72
Nigeria bat Serbie 82-75

Groupe B
Angola bat Panama 83-70
Allemagne bat Japon 81-70
Espagne bat Nouvelle-Zélande  86-70

Groupe C
Australie bat Brésil 83-77
Grèce bat Qatar 84-64
Turquie bat Lituanie  76-74

Groupe D
Etats-Unis bat Porto-Rico 111-100
Slovenie bat Senegal 96-79
Italie bat Chine  84-69

Par Julien Guérineau, Service de Presse FFBB, sur place à Sendaï (Japon)