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EuroBasket 2009

Le plein pour Bydgoszcz

par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Gdansk - 09/09/2009
Trois sur trois. En battant la Russie 69-64, la France rejoint la deuxième phase de la compétition avec le plein de victoires. Elle s'est ainsi largement ouvert le chemin vers les quarts de finale qui pourraient être atteints dès vendredi en cas de succès sur la Macédoine, futur adversaire en compagnie de la Croatie et de la Grèce.

La France joue avec le feu depuis le début de l’Eurobasket mais jusqu’à présent elle ne s’est jamais brûlée. Les Bleus ont encore pris un petit coup de chaud contre la Russie mais sont une nouvelle fois sortis vainqueurs de leur duel et terminent la première phase de l’Euro invaincus. Une première depuis 2003.

Un troisième succès obtenu avec une attaque qui continue de faire face aux mêmes difficultés match après match. Avant la rencontre la France pointait à la dernière place du tournoi à l’adresse aux lancers-francs (56,6%) et à la 14e sur 16 à trois-points (26,3%). A la mi-temps, elle était dans la droite ligne de ses précédentes performances avec un trop léger 9/17 sur la ligne et un tristounet 1/6 au-delà des 6,25 m.

Mais cette équipe affiche en revanche un état d’esprit conquérant et une sérénité de tous les instants. Et si l’adresse est en berne, elle semble de plus en plus précise dans la mise en place de son jeu, se montrant capable de trouver de bonnes positions de tirs et poussant le ballon de manière plus efficace. De la course, des relances, les points forts français pas toujours au rendez-vous jusqu’à présent.

Autre nouveauté, contrairement à l’Allemagne et la Lettonie, la France a cette fois trouvé deux joueurs pour délivrer le coup de grâce. Tony Parker a laissé cet honneur à ses deux compères NBA, Ronny Turiaf et Boris Diaw. Un Diaw en mode Bobcats bien plus entreprenant que lundi et mardi. Alors qu’il avait dû attendre les 25e et 26e minutes pour inscrire ses premiers points, il a cette fois imposé sa technique dos au panier dès les premiers instants. Au point que Vincent Collet ne lui trouvera que quelques secondes de repos sur le banc.

Auteur de 19 points, 7 rebonds et 7 passes décisives Diaw a bien évidemment pris plus de responsabilités qu’à l’accoutumée, mais il aura également été mieux servi par ses coéquipiers. Le jeu en post-up bien installé, les pick n’roll bien exécutés, l’ensemble avait incontestablement de la tenue.

Insuffisant néanmoins pour créer un écart. Au contraire, la Russie a par deux fois creusé un léger break (21-28, 14e, 40-47, 24e), s’appuyant notamment sur le mismatch généré par Anton Ponkrashov, un meneur de 2,00 m auteur de 7 points et 8 passes et sur la fluidité de l’Américain Kelly McCarty, parfaitement tenu cependant en deuxième mi-temps.

Après un passage convaincant de ses remplaçants, Vincent Collet a choisi de limiter ses rotations dans la deuxième partie du match. Et le cinq majeur, amputé de Nicolas Batum relayé par Nando De Colo, a fait le travail. Parker tout d’abord qui enquille onze points dans le troisième quart-temps pour virer en tête d’une courte tête à l’approche du money-time (52-51, 30e) puis le duo Turiaf-Diaw (14 pts sur les 17 du dernier quart) pour achever les champions d’Europe en titre, ou plutôt ce qu’il en reste.

La France poursuit donc son parcours dans cet Euro et se présentera à Bydgoszcz avec un bilan immaculé. Elle y affrontera la Macédoine, la Croatie et enfin la Grèce à partir de vendredi.

Les réactions
Vincent Collet :
"Cette victoire a été beaucoup plus aboutie que les précédentes. C’est ce qui me fait le plus plaisir. A la consistance défensive que nous avons affichée hier, nous avons ajouté beaucoup plus de collectif et de mouvement en attaque. J’espère que l’on va continuer sur cette lancée. On sent que des joueurs montent en puissance à l’image de Boris Diaw qui a été exceptionnel. Ce sont des motifs d’encouragement. J’ai trouvé certaines séquences offensives très intéressantes même si nous n’avons pas toujours concrétisé ces bons tirs. Lors de ce premier tour nous avons gagné les matches en sachant que nous pouvons faire mieux. En revanche gardons notre état d’esprit tout en réalisant que notre niveau de jeu ne nous permet pas d’avoir des ambitions au tableau final. Au niveau comptable il n’y a que des points positifs."

Tony Parker : "L’arbitrage était difficile et je m’arrêterai là sinon je vais m’énerver. Il faut que je reste zen. J’en suis à mon quatrième Euro et c’est toujours comme ça. Il faut croire que je ne suis pas Navarro. Et pourtant on a le même corps et on fait les mêmes pénétrations. Mais le principal c’est d’avoir gagné avec un gros match de Boris et de Ronny. On a de nouveau montré du caractère en mettant les paniers et en faisant les stops qu'il fallait en quatrième quart-temps. La balle a bien bougé, tout le monde a plus scoré. C’est comme ça qu’il faut jouer. Mais le chemin est encore long."

Boris Diaw : "Cette victoire était impérative pour nous. Ce soir nous avons produit 40 minutes de qualité avec beaucoup moins de flottement que lors des premiers matches. J’ai été agressif à un moment où je nous trouvais un peu timides. Il fallait les attaquer sinon les Russes deviennent durs à jouer parce qu’ils sont grands et athlétiques."

Ronny Turiaf : "Mon job c’était de finir ce soir. J’ai eu des opportunités et j’ai mis dedans. Ça fait plaisir. Comme hier nous avons cherché à faire voyager le ballon mais avec plus de réussite . En plus le Babac a fait un gros match. Maintenant je vais rentrer à la maison et regarder le match de l’Equipe de France de foot. En plus j’ai des petits soucis aux adducteurs et je suis un peu malade. Donc le jour de repos va vraiment faire du bien."

Dans la poule
Lettonie bat Allemagne  68-62
Les données du problème étaient simples pour les Lettons : gagner de plus de 8 points pour passer au deuxième tour et renvoyer l'Allemagne chez elle. A +11 à 22 secondes de la fin le plus dur était fait. Mais deux erreurs monumentales ont gâché la soirée des plusieurs milliers de supporteurs faisant vibrer la salle de Gdansk. Kestutis Kemzura choisit tout d'abord de ne pas faire faute et Jan Jagla le punit d'un tir à trois-points qui renvoie les deux équipes dos à dos. Puis Ernests Kalve manque deux lancers-francs alors que Jagla ne tremble pas. +6 seulement, la Lettonie n'ira pas à Bydgoszcz.

Le classement : 1- France (3v-0d), 2- Russie (1v-2d), 3- Allemagne (1v-2d), 4- Lettonie (1v-2d).

Les résultats du jour
Poule A
Croatie bat Macédoine  81-71
Grèce bat Israël  106-80
Classement : 1- Grèce (3v-0d), 2- Croatie (2v-1d), 3- Macédoine (1v-2d), 4- Israël (0v-3d).

Poule C
Espagne bat Slovénie  90-84
Serbie bat Grande-Bretagne  77-59
Classement : 1- Slovénie (2v-1d), 2- Serbie (2v-1d), 3- Espagne (2v-1d), 4- Grande-Bretagne (0v-3d)

Poule D
Turquie bat Pologne  87-69
Lituanie bat Bulgarie  84-69
Classement : 1- Turquie (3v-0d), 2- Pologne (2v-1d), 3- Lituanie (1v-2d), 4- Bulgarie (0v-3d)