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EuroBasket 2009

Un massacre et un quart

par Julien Guérineau, sur place à Bydgoszcz - 11/09/2009
La France a pulvérisé une équipe de Macédoine totalement dépassée par l’intensité et la vitesse des Bleus (83-57). Ce quatrième succès lui assure déjà une place dans le top 8 et c’est désormais les deux premières places de la poule que visent Vincent Collet et ses troupes.

Les Bleus sont décidément de très bons élèves. A l’écoute, appliqués et en plus soucieux de l’humeur de leurs camarades de classe. Lorsque le professeur Collet a demandé à ses ouailles d’impliquer un peu plus offensivement Florent Pietrus et de relancer Nicolas Batum après son non match face à la Russie, ceux-ci se sont immédiatement exécutés. Pour la première rencontre du deuxième tour Boris Diaw et Tony Parker ont distribué le caviar à la louche, transformant rapidement le premier quart-temps en un spectaculaire concours de dunks. Déterminés en défense, coupant les relations de passes extérieurs-intérieurs les Français ont assommé d’entrée la Macédoine, incapable de ralentir les remontées de balle et dont la défense est très loin du niveau des adversaires de Gdansk.

Un 17-3 en sept minutes a tué dans l’œuf tout semblant de suspense. Le meilleur moyen de se mettre à l’abri dans l’ambiance feutrée de la Sports Arena Luczniczka (8.000 places). Une enceinte aux trois-quarts vide et une Macédoine sans pression qualifiée pour la première fois de son histoire pour la deuxième phase d’un Euro auraient pu composer les ingrédients d’un match piège. Il n’en a rien été.

+14, +22, +31 avant même la fin de la première mi-temps, l’addition est sacrément corsée pour Jovica Arsic qui va cependant trouver les mots pour que ses hommes relèvent quelque peu la tête au retour des vestiaires.

Ils sont aidés en cela par les 20 spectateurs macédoniens qui se déchaînent dans les tribunes. Admirable alors que leurs idoles ont 30 points dans la musette (52-22). Plus de 500 à Poznan les supporteurs jaunes et rouges n’avaient pas prévu la qualification de Vrbica Stefanov and co et ont levé le camp direction Skopje. Ceux qui sont restés constatent avec plaisir que le costaud Pero Antic continue de se battre et que la Macédoine fait jeu égal avec une France qui a logiquement levé le pied (18-17 au troisième quart-temps).

"C’est un huitième de finale, un match capital", répétait avant ce rendez-vous un Vincent Collet qui craignait un "relâchement" après le sans-faute de Gdansk. Sérieux jusqu’au bout le coach de l’ASVEL a fait tourner son effectif mais n’a pas hésité à recadrer ses remplaçants coupables de quelques oublis défensifs en fin de rencontre. Anecdotique cependant. La France s’impose de 26 points, le plus gros écart depuis le +30 infligé à l’Espagne lors du match pour le bronze de l’Euro 2005.


Les réactions
Ali Traore
: "C'était un match facile qui nous a permis de travailler plein de choses. Des joueurs ont pris du plaisir ce soir. Nous avons essayé de continuer à jouer dur malgré l'écart mais c'est vraiment difficile de ne pas se relâcher. Je trouve que l'on joue de mieux en mieux. D'accord ce soir il n'y avait aucune intensité physique en face mais nous avons déroulé nos systèmes pour se préparer aux rencontres plus difficiles."

Florent Pietrus : "Maintenant il faut se placer le mieux possible avant les quarts de finale. Ce soir peut-être qu'inconsciemment je me suis plus impliqué en attaque. Mais mes coéquipiers m'ont également facilité le travail. Je m'étais sans doute trop effacé auparavant mais je n'ai jamais perdu confiance. Mon entraîneur et mes coéquipiers non plus. Ce soir c'est tombé sur moi mais chaque joueur doit être prêt à faire des sacrifices. Boris par exemple fait une grosse défense ce soir et termine à 0 point. Tout le monde dans cette équipe a cet état d'esprit."

Vincent Collet : "Nous avons moins bien joué en deuxième mi-temps mais il était normal de ralentir. Nous sommes très bien rentrés dans le match, avec beaucoup d'agressivité. On savait que face à cette agressivité défensive, les Macédoniens souffraient. Les Grecs l'ont prouvé lors du premier tour. Par contre lorsqu'on les laisse développer leur jeu, ils peuvent être très dangeureux. En plus nous avons été servis par une adresse hors norme et l'écart s'est vite creusé. Mais il faut aussi se rendre compte que la Macédoine est une équipe qui ne touche pas, qui ne conteste pas les déplacements. Avec la Croatie et la Grèce ont change de catégorie. Ce qui est bien c'est d'être qualifié. Si on s'impose dimanche soir nous serions dans les deux premiers ce qui est maintenant mon objectif."

Les matches du jour
Russie bat Croatie  62-59
Fantomatique. La Croatie, formidable associations de talents, a erré comme une âme en peine contre une équipe de Russie qui aurait été éliminée de la course aux quarts en cas de défaite. David Blatt avait visiblement fait le choix de ne pas subir sous le cercle et sa tactique s’est avérée d’autant plus payante que les arrières dalmates sont salement passés au travers. Ukic à 2/9, Kus à 0/7, Popovic à 2/7, Planinic à 4/12, le bilan chiffré est édifiant. Le pourtant expérimenté Nikola Vujcic s’est mis au diapason dans la peinture (1/10) et les hommes de Jasmin Repesa ont constamment couru après le score. En face le sculptural Timofey Mozgov s’est régalé sur les fixations russes (18 pts, 8 rbds). Un lancer-franc raté sur deux de Vujcic à 57-55 et une mauvaise inspiration de Popovic auront scellé le sort du match. Interrogé sur son match face à la France qui prend désormais une importance capitale, un Repesa dépité et peu loquace s’est contenté d’un lapidaire "la France est favori du tournoi."

Grèce bat Allemagne 84-76
Sans vraiment convaincre, la Grèce a remporté son quatrième succès consécutif à l’Euro. Faisant désormais figure d’épouvantails, les Grecs sont par moment apparus comme le rouleau compresseur tant redouté mais en ne parvenant pas à tuer définitivement le match, ils ont laissé les jeunes allemands espérer et même revenir à 4 points à quatre minutes de la fin dans le sillage de Robin Benzing (20 ans, 14 pts) et du surprenant Heiko Schaffartzik, dans un état second offensivement (23 pts à 8/8). "Je suis très fier de mes joueurs et de leur performance. Les Grecs étaient juste un peu trop bons et trop expérimentés pour nous", a commenté Henrik Dettmann. Pour éviter toute surprise, Vasilis Spanoulis a dû s’employer pendant 34 minutes (20 pts, 7 pds) : "L’Allemagne n’a pas beaucoup de talent mais énormément de discipline et parvient à contrôler le tempo des matches. On ne peut pas gagner tous nos matches de 20 points. Mais nous sommes forts mentalement et à chaque match notre alchimie est meilleure."

Classement
1- Grèce et France (3v-0d), 3- Russie, Croatie et Allemagne (1v-2d), 6- Macédoine (0v-3d).