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Mondial 3x3 à Athènes

"une aventure sportive et humaine extraordinaire"

Propos recueillis par Syra Sylla pour la FFBB - 28/08/2012
Richard Billant, sélectionneur des Equipes de France de 3x3, revient sur les Championnats du Monde d'Athènes pendant lesquels les Equipes de France se sont illustrées en décrochant une médaille d'or et deux médailles d'argent.
Trois médailles françaises sur ce premier Mondial 3x3. Quel bilan tirez-vous de ces quelques jours à Athènes ?
Richard Billant : On a vécu une aventure sportive et humaine extraordinaire. C’est quelque chose que j’ai rarement vécu avec les équipes que j’ai eu en 5x5. C’est particulier parce qu’on avait un petit groupe, que les filles et les garçons étaient ensemble et on a fait quelque chose d’exceptionnel. Les joueurs ont vraiment joué le jeu et on sentait cette solidarité entre eux. Je suis content parce que quand j’ai commencé l’aventure 3x3, la première réaction des gens étaient de dire que c’était un truc individualiste. Ce sont les retours que j’avais. Que ça allait être du un contre un et tout ça. Alors que c’est totalement l’inverse. J’ai rarement vu autant de solidarité que dans ces deux équipes de 3x3. Ce n’est pas du streetball où chacun joue sans se soucier de l’autre. A travers cette compétition, on a vu des valeurs humaines extraordinaires. Et en dehors des médailles, on a vraiment vécu une aventure fabuleuse.
Outre les différences de niveau, on a aussi vu un écart entre le nombre de personnes dans chaque délégation. La France comptait par exemple huit joueurs et joueuses mais aussi six personnes dans le staff alors que d’autres équipes ne sont venues qu’avec des joueurs. Cet aspect a-t-il fait la différence ?
Richard Billant : Je tiens d’abord à remercier tout le monde. Le staff médical a fait un travail considérable. Avec la chaleur et l’enchaînement des matches, les joueurs sont très éprouvés. Il y a peu de temps de repos entre les matches mais aussi pendant. C’est d’une grande intensité et ça nécessite des joueurs en forme et un staff médical performant qui a travaillé jusque 3h du matin pour remettre les joueurs sur pied chaque jour. Le staff technique, avec Romain (Chenaud) et Irène (Ottenhof), a également fait un travail remarquable pendant la préparation et ici. Et puis, Nathalie (Lesdema) nous a rejoint en tant que chef de délégation. C’est quelque chose qui restera gravé dans ma mémoire à vie. On a vu les différences entre des nations comme l’Ukraine, les USA ou la France qui avaient un staff conséquent et d’autres nations qui sont venues avec 4 joueurs et parfois sans coach. On a pris ça très au sérieux.
Ce ne sont pas partout les mêmes moyens financiers.
Richard Billant : Oui certes. Mais il y a des Fédérations qui ont des moyens aussi importants que les nôtres mais qui n’ont pas fait l’effort, du moins pas pour l’instant. Quelque part, on va être une référence au niveau mondial parce qu’on a quand même eu trois équipes en finale, une dans chaque tournoi. Autant bien démarré. On ne va pas s’enflammer mais il y a quelque chose à faire.
Qu’avez-vous pensé du travail de la FIBA et de l’organisation de ce premier Mondial ?
Richard Billant : J’ai adoré la compétition, le lieu, l’organisation. Le fait d’avoir quatre matchs qui se jouent en même temps, il y a toujours quelque chose qui se passe. Il y a eu la musique, les jeux de lumière, c’était féérique quelque part. La FIBA a bien fait les choses, ils l’ont fait différemment du 5x5 et je pense que le 3x3 a un très bel avenir.
Vous pensez que c’est une discipline qui peut vraiment prendre ?
Richard Billant : Oui parce que d’abord ça balaye tous les genres de joueurs. Semi-débutant ou expérimentés comme on a pu le voir avec la présence de Jorge Garbajosa ou de nombreux joueurs d’un très haut-niveau. Il y en a pour tous les goûts. Il y a même eu ce tournoi mixte qui n’était pas prévu initialement. Ça a été décidé à Londres lorsque les gens de la FIBA ont rencontré le CIO. Ils ont décidé de tester sur le Mondial. Je pense que ça peut-être amélioré et je ne sais pas quel sera son avenir mais on l’a pris très au sérieux de notre côté. D’ailleurs tous nos joueurs voulaient participer, on a du faire une sélection.
Le 3x3 va apporter une alternative pour ceux qui ne se retrouvent pas dans le 5x5 traditionnel. Ce n’est pas en opposition mais c’est une complémentarité. Je pense que si on fait un bon travail, ces bons résultats vont nous aider à avoir une crédibilité et à lancer le 3x3 en France.
La suite, c’est quoi ?
Richard Billant : Le plus dur va arriver. Les joueurs et joueuses qui étaient là vont vouloir revenir plus fort, ils me l’ont déjà dit. Ils font partie des pionniers, ils ont tracé la voie. A nous maintenant de maintenir ce niveau ou plutôt de l’améliorer. Mais ça fait plaisir d’avoir vécu cette aventure et d’avoir eu le succès que l’on a eu, en toute modestie malgré tout.
Dans un mois, vous serez sur le Mondial 3x3 jeunes. Comment allez-vous procéder pour la sélection des joueurs ?
Richard Billant : Oui, du 27 au 30 septembre, on sera à Madrid pour la catégorie « Moins de 18 ans ». On va d’ailleurs organiser un tournoi à l’INSEP. On va prendre des jeunes du Centre Fédéral. Parce que d’abord c’est financièrement moins onéreux d’aller chercher les joueurs à l’INSEP. Et il y a le problème de calendrier. Les jeunes auront repris les cours et la compétition en club. On ne veut pas se heurter aux clubs. On va partir sur cette politique pour cette première année. Les garçons seront ceux qui ont participé au Mondial U17 et les filles ont fait le championnat d’Europe U18. On va partir avec une génération qui a un an de moins que ce qu’on pourrait présenter. On va être plus jeunes mais ce n’est pas grave. On va profiter de l’expérience acquise à Athènes pour aller plus vite sur le plan tactique et technique. On a déjà vu ce qui fonctionnait.
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