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EQUIPE DE FRANCE A FEMININE

Une question d’équilibre

Bellenger/IS/FFBB
par Julien Guérineau, à Rio - 19/08/2016
Tenter l’impossible sans entamer ses ressources physiques dans l’optique du match pour le bronze. C’est l’équation délicate que sont parvenues à résoudre les Bleus face aux Etats-Unis.

"On voit que quand elle décide de passer la deuxième, ça va un peu vite !" Isabelle Yacoubou a le sens de la formule. Lorsque les Etats-Unis ont accéléré au retour des vestiaires, l’Equipe de France n’a pu que constater les dégâts. Comme tant d’autres avant elle. "On savait qu’elles rentreraient dans le troisième quart-temps en colère", abonde Valérie Garnier. Mais mis à part ces dix minutes décisives, les Bleus peuvent se targuer d’avoir livré un impressionnant 59-61 sur les trente autre. "Je suis très fière de l’équipe, de voir les sourires sur les visages, de voir des jeunes décomplexées défier ces géantes du basket", positivait Yacoubou.

Les Américaines n’ont pas exactement tremblé jeudi soir à la Carioca Arena, mais malgré tout, les rotations de Geno Auriemma et l’intensité de Diana Taurasi ou Seimone Augustus témoignent du sérieux avec lequel elles ont traité leur adversaire du jour. "Tout ce qu’elles font est rapide. Au niveau des tirs ça mitraille à une vitesse !", remarquait, impressionnée, Helena Ciak. "Mais on les a défiées et à un moment je pense même qu’elles ont douté." La puissance, l’adresse et la vitesse US ont fini par faire la différence, d’autant que les Bleues, une fois décrochées, ne pouvaient se permettre de jeter toutes leurs forces dans la bataille avant le match pour le bronze face à la Serbie. "Physiquement il faut piocher pour revenir alors qu’on essaye également de ne pas trop se cramer parce qu’on sait qu’il y a un match capital samedi", note Sarah Michel. "Quand on joue les Etats-Unis il faut se faire plaisir avant tout. Ce sont des joueuses qu’on regarde à la télé et c’est impressionnant. Après si physiquement ou techniquement elles sont au-dessus, ça reste des joueuses de basket, elles font des erreurs comme nous. On a essayé de les pousser dans ces travers et ça a fonctionné un temps. Mais sur 40 minutes c’est dur. Sur le long terme, elles savent que l’adversaire va craquer physiquement."

Avec 12 joueuses entre 8 et 25 minutes de temps de jeu et 10 marqueuses différentes, l’Equipe de France est parvenue à faire plus que bonne figure sans épuiser ses cadres. "Tout le monde a joué, tout le monde a été impliqué et nous avons essayé de ne pas trop tirer sur des organismes déjà impactés par la longue campagne qu’on vient de faire", acquiesce Valérie Garnier, déterminer à "jouer ce match, en connaissant la domination des Etats-Unis" et surtout à "finir la compétition sur une victoire." Quant aux esprits chagrins qui auraient souhaité un peu plus de vice et de calculs de la part des Bleues, Isabelle Yacoubou avait préparé une de ses traditionnelles punchline : "On nous avait dit : vous auriez pu finir troisième de votre groupe, ça vous aurait évité les Etats-Unis. On est aux Jeux les enfants ! Et aux Jeux on joue tous les matches pour gagner."