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Mondial U17 féminin

De Angelis profite de chaque moment

24/07/2010
Après leur belle victoire contre l'Australie vendredi soir (69-59), les françaises paraissaient décontractées à l'heure du déjeuner avant leur demi-finale contre la Belgique ce soir (20h30). Régionale de l'étape, Lola de Angelis profite de chaque moment de la formidable épopée des françaises dans ce Championnat du Monde, elles qui étaient presque considérées comme éliminées après leur deuxième défaite face à la Turquie.

Il y a quelques mois encore, tu n'étais pas sûre de faire partie de l'aventure du Championnat du Monde. Maintenant, tu es titulaire, et ton équipe est en demi-finale. Comment vis tu cette ascension?
"Plutôt bien, c'est sûr. Pendant la préparation, ce n'était pas sûre que j'y sois. J'ai également la chance d'être dans le 5 majeur, même si ce n'est pas le plus important, car le plus important, c'est d'être dans l'equipe. Je l'ai bien vécu, c'est une certaine fierté d'être dans les 12."

On parle de toi comme de la petite toulousaine, tu as grandi et joué ici. Le fait de jouer à domicile t'a aidé dans ce tournoi ?
"C'est sûr que d'avoir toute la famille derrière moi, ça met la pression, on l'a vu hier. T'as envie de bien faire, tu dois toujours faire le meilleur de toi même. Je pense que c'est une bonne pression qui t'aide à te surpasser."

Tu es unes des seules joueuses à ne pas venir de l'INSEP. Est-ce que tu en ressens la différence sur le terrain par rapport à tes coéquipières ? Est-ce que tu as des qualités qu'elles n'ont pas et inversement ?
"Peut être pas la vision du jeu, mais c'est surtout que j'ai côtoyé le monde pro. Je sais qu'elles côtoient autre chose, elles jouent en N1 toute l'année, c'est aussi un bon niveau, elles ont beaucoup de temps de jeu. C'est vrai que quand tu es dans le monde pro, tu vis avec des adultes, tu as peut être une approche différente parfois, mais je pense qu'elles sont très matures. Certaines comme Esther ou Margaux sont en pro. Ne pas venir de l'INSEP n'est ni bénéfique , ni désavantageux. J'ai beaucoup de chance d'être à Toulouse et d'avoir les entraineurs que j'ai, ce qu'on me propose et ce que j'ai la chance de vivre."

Avec Cathy Melain , qui est assistante mais aussi Championne d'Europe, à vos côtés, quels sont ses conseils ?
"Au delà d'être Championne d'Europe, c'est une joueuse...enfin c'est Cathy Melain !...Tous ses conseils nous font avancer, dès qu'elle dit quelque chose, il faut le prendre. Dans l'équipe elle est super importante, dans la cohésion du groupe. Quand tu prends des fautes, elle t'explique pourquoi, elle te remet en confiance. Elle apporte vraiment à tout le monde. Elle discute avec nous elle nous encourage. Elle se complète bien avec Julien et Arnaud."

Pour revenir à la compétition, vous commencez le tournoi avec 2 défaites, tout le monde vous croyait au fond du trou. Et puis derrière, vous enchainez les victoires, dont celle d'hier soir face à l'Australie. Y a t'il eu un déclic ?
"En prenant les USA au premier match, c'était difficile de gagner. Ensuite avec la Turquie, on sait qu'il y a eu des antécédents, c'est toujours compliqué de jouer la Turquie, que tu gagnes ou que tu perdes, ça se joue à rien. L'écart ne dépasse jamais 10 points. L'an dernier, la France a gagné d'un point après 4 prolongations !... On a commencé avec les deux matches les plus durs. Ensuite il y a eu une remise en question, ce n'était plus un Championnat du Monde mais la Coupe du Monde. C'était des matches couperets, on ne passait pas si on ne gagnait pas, donc c'est une motivation en plus."

Comment vois-tu ton avenir dans le basket, notamment avec l'Equipe de France ?
"Je ne sais pas trop. Pour le moment je suis au Championnat du Monde. C'est génial ce qui m'arrive, c'est une expérience extraordinaire à 17 ans. Dans le basket, je sais que je serai à Toulouse l'an prochain en Ligue Féminine, je vais continuer à m'entrainer avec les pros. Mais on ne sait jamais ce qui peut arriver dans le basket, il peut y avoir des blessures. S'il faut, je peux décider d'arrêter du jour au lendemain, vouloir faire plus d'études. S'il faut je peux continuer dans le basket. Tant que ça me plait et que ça marche, je vais continuer. Et si un jour je joue à un moindre niveau, mais que je m'éclate toujours, je continuerai aussi. J'ai pas d'ambition particulière. Je profite du moment présent, et après on verra bien."

Hier contre l'Australie, vous ne partez pas favorites, et pourtant vous avez réussi à prendre l'ascendant et à maintenir l'écart pour gagner ?
"Déjà c'était un quart de finale, il y avait une surmotivation, une envie de gagner. On s'est dit : elles ne passeront pas. Le fait de ne pas les connaitre avant, c'était bien pour nous parce que quand on connait, on appréhende. On était tellement motivées qu'on était toutes à 100%. On a essayé de respecter le plan de match. D'habitude il y a toujours un manque de concentration en seconde mi temps. On n'arrivait pas à gérer nos fins de matches mais on a appris pendant les poules, qui étaient pour nous comme des quarts de finale. On savait quelles étaient les joueuses majeures, on a essayé de les bloquer. Tout le monde a participé à la victoire."

Aujourd'hui, contre la Belgique, avec une finale à la clé, comment vous allez aborder cet match ?
"On a des rêves plein la tête, de cette finale bien sûr, mais l'important c'est de se concentrer sur cette demi finale. Car contre la Belgique l'an dernier, on avait perdu en demi finale de l'euro. Cette année il y aura une motivation supplémentaire, cet esprit de revanche et cette envie. Après on peut perdre comme gagner, c'est une demi finale mais si on est là, c'est qu'on peut gagner. Il faut surtout ne rien avoir à regretter ?

Quel est votre cri de guerre, qu'on a découvert hier à Toulouse ?
"On fait un rythme et on dit : bleu blanc rouge France ! Dans l'équipe tout le monde chante, il y a une bonne ambiance, beaucoup d'entrain, tout le monde tape partout. Le cri est arrivé un peu comme ça, on a voulu quelque chose de simple mais qui nous représente assez bien."