De nouveaux bronzés
C'est avec le sourire que les Bleuets ont pénétré sur le parquet de Novi Sad. Un premier signe encourageant après la terrible déception de la veille. Dans ces conditions, les ressources mentales sont bien souvent déterminantes. Mais insuffisantes cependant pour espérer arrêter le monstrueux Paulao, deuxième marqueur (22,3 pts) et meilleur rebondeur (14,8 rbds) du tournoi. Un pivot qui constitue la véritable plaque tournante de l'attaque brésilienne.
Et les premières minutes ne font que confirmer son omniprésence. Alexis Ajinca, bien plus grand mais beaucoup plus frêle, a beau se démener et utiliser son envergure (4 pts, 6 rbds, 3 blks en 8'), il souffre face à la puissance de son vis-à-vis. Paulao s'amuse durant tout le premier quart-temps (13 pts, 5 rbds) tandis que les Français multiplient les balles perdues. La machine finit cepenant par se mettre en branle et le banc, sur lequel Richard Billant comptait particulièrement face à une formation moins riche dans ce domaine, apporte du punch offensivement. Pas assez néanmoins pour décrocher un Brésil qui a fait preuve d'une grande ténacité tout au long du tournoi (19-19).
Dans le deuxième quart-temps, la défense française s'adapte à la problématique Paulao en lançant Ludovic Vaty et en le prenant à plusieurs reprises en tenaille. Pendant quatre minutes les Brésiliens restent muets et encaissent un 10-0 (29-21, 14e) avec un excellent travail de Vaty toujours aussi efficace dans le jeu dos au panier. Les champions d'Europe semblent lancés mais vont commettre trop d'erreurs sur des actions a priori anodines. Des imprécisions dont profitent immédiatement leurs adversaires avec un Paualo qui repointe le nez à la fenêtre pour réduire l'écart à la pause (36-33).
Très discret lors de la première mi-temps, Nicolas Batum lance le second acte sur de meilleures bases. Plus présent au rebond, plus actif, il se met au diapason des deux meilleurs marqueurs tricolores du Mondial : Edwin Jackson et Adrien Moerman. Le premier retrouve la mire à longue distance et le second parvient systématiquement à placer son petit hook à trois mètres. C'est d'ailleurs sur une flèche extérieure de Jackson que la France prend un avantage conséquent (55-43, 29e).
Mais comme on pouvait s'y attendre, rien ne sera facile. Betinho, principal artisan du succès surprise des siens contre l'Australie, se lance dans des raids solitaires et la zone brésilienne met la France au supplice. La réussite de loin s'est évaporée et l'agressivité vers le cercle n'est pas au rendez-vous. L'inquiétude est palpable après un 10-0 des jaunes et bleus alors qu'il ne reste que trois minute au chronomètre (64-60). Dans une atmosphère lourde c'est Antoine Diot qui va libérer les 19 ans et moins. Le meneur du Centre Fédéral fait mouche à trois-points s'assurant ainsi sa quatrième médaille en quatre compétitions internationales.
Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Novi Sad (Serbie)
