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Mondial U19

Un remake réussi

12/07/2007
En ouverture du Mondial U19 en Serbie, la France a réussi son entrée en piste en arrachant la victoire face à la Lituanie (85-82) lors de la revanche de la finale du dernier Championnat d'Europe. Après avoir menés toute la rencontre, les Bleuets ont bien failli tout perdre sur la dernière possession mais ont préservé l'essentiel.

La France a frôlé la correctionnelle lors de l'ouverture du Championnat du Monde. Il faut dire que le menu proposé était particulièrement copieux avec la Lituanie, finaliste de l'Euro 2006 au programme. Une entrée en matière corsée mais finalement bien terminée avec la mention "peut mieux faire" décernée par Richard Billant, conscient de l'avoir emporté avec son trio extérieur titulaire M'Baye, Diot, Batum à 5/17 aux tirs. Mais la profondeur du banc sera une force pour les Bleuets et lors de ce match c'est Edwin Jackson qui a fait parler la poudre (25 points).

Le temps d'oublier que la France dispute son premier Mondial de la catégorie depuis 1995 et les Champions d'Europe rentrent dans le match dans le sillage d'un Abdoulaye M'Baye agressif et d'un Adrien Moerman aussi actif qu'à l'accoutumée. Après seulement quatre minutes, le coach lituanien est obligé de griller un premier temps-mort (8-2). L'objectif, trouver une solution face à une défense bien en place où les longs segments d'Alexis Ajinca font la loi au contre et au rebond. Opération plutôt réussie même si l'entrée d'Edwin Jackson permet aux Bleuets de continuer à contrôler les débats. Le meilleur marqueur de Nationale 1 cette saison fait étalage de tout son répertoire offensif. Shoot en suspension à mi-distance, tir à trois-points, pénétration avec la faute, tout y passe. Bilan des dégâts : 12 points d'affilée en trois minutes pour finir le premier quart-temps (20-15).

Mais sans s'affoler, les Baltes en reviennent à leur recette préférée, le shoot de loin. Grand spécialiste en la matière Paulius Kleiza allume la mèche, rapidement imité par l'autre artificier de service, Martynas Gecevicius, qui avait passé 31 points à la défense tricolore il y a un an en match de poule. Le bombardement extérieur fait son office et la Lituanie recolle (27-27, 14e). La sortie du cerveau Zygimantas Janavicius perturbe cependant cette belle mécanique et l'entrée d'Olivier Romain apporte une pression défensive bienvenue. Les fautes pénalisent la Lituanie et c'est aux lancers-francs que la France s'offre de l'air. Suivent un rebond offensif de Moerman puis une passe lumineuse du Roannais pour un dunk énorme d'Ajinca : 9-0 en quelques secondes. Un écart que les Bleuets vont maintenir jusqu'à la pause (40-31).

Seul problème, les troupes de Richard Billant vont laisser une partie de leur intensité aux vestiaires. Les Lituaniens dominent outrageusement le rebond offensif et développent un jeu collectif efficace. En cinq minutes, ils ont effacé leur retard (48-47, 25e). Un terrible chassé-croisé commence alors et qui va durer près de dix minutes. La doublette infernale Gecevicius-Janavicius alimente la marque tandis qu'Ajinca fait parler sa taille. Malgré un tir à huit mètres de Jackson et un autre tir primé d'un Nicolas Batum globalement très discret (70-63, 33e), puis un excellent passage du ramasse miettes Moerman (75-69, 35e), les Lituaniens n'abdiquent pas. Deux flèches lointaines garantissent un final au couteau (77-77, 37e).

Richard Billant tente alors un pari tactique en passant brièvement en zone. Pari gagnant avec deux balles volées. Mais rien ne sera facile pour la France qui joue tout sur une dernière possession contrôlé par Gecevicius (83-82). L'arrière de Lietuvos rytas laisse couler le chrono, attaque le cercle mais échappe la balle. Edwin Jackson s'en empare et va claquer un dunk qui offre la première victoire du Mondial aux Bleuets en dépit d'une dernière tentavive désespérée de Gecevicius. Ouf.... Suite du premier tour demain face au Brésil, vainqueur du Liban 83-67.

Adrien Moerman, 16 points, 10 rebonds, 2 contres
"On a eu chaud parce que nous n'avons jamais su tuer le match et qu'en deuxième mi-temps ils avaient plus envie que nous. C'est une équipe très dur à jouer avec deux tireurs à trois-points qui libèrent le jeu pour les intérieurs et les drives de Janavicius. Mais c'est ce qu'il nous faut pour rentrer direct dans le tournoi. Comme ça on voit ce qu'on vaut. Je nous trouve plus solidaires encore que l'an passé même dans les moments difficiles. Personnellement je joue sur mes qualités, l'engagement, l'agressivité. Cela m'a réussi jusqu'à présent donc je continue. En plus ça fait plaisir de pouvoir s'exprimer après avoir passé un an depuis le banc à regarder ses coéquipiers. Pareil pour Alexis Ajinca (8 pts, 7 rbds,  3 blks). Pour Edwin Jackson je ne suis pas surpris. Il a beaucoup joué avec le Centre Fédéral et est en confiance. Il faut simplement le mettre dans de bonnes positions et c'est ce qu'on a fait."

Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Novi Sad (Serbie)