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Ligue Féminine - Découverte

Arras tient son diamant

19/02/2008
Elle n'était pas la plus attendue des sortantes du CFBB. Grand gabarit encore très perfectible, Marielle Amant (1,90 m, 19 ans) réalise pourtant un début de saison tonitruant avec Arras. Après 17 journées, la Martiniquaise figure déjà dans le Top 30 des meilleures évaluations de la Ligue.

Depuis quelques saisons, à peine sorties du Centre Fédéral, de nombreuses jeunes joueuses arrivent à percer en Ligue. Le plus bel exemple est Sandrine Gruda qui s’est imposée d’emblée à Valenciennes, l’année suivant sa sortie du "laboratoire de la FFBB." Mais la top scoreuse de l’Équipe de France au dernier Euro était alors le meilleur prospect européen de sa classe d’âge. Marielle Amant, elle, ne tournait qu’à 2,4 points à 28,6% lors de l’Euro 20 ans et moins cet été (certes avec des joueuses deux ans plus âgées), ponctué par une médaille de bronze.

L’intérieure d’Arras, révélation du début de saison (11,5 pts, 6,9 rbds) s’est pourtant imposée avec aisance dans le cinq majeur nordiste et a permis à l’ASPTT de réussir un début d’exercice convaincant. La Martiniquaise, originaire du Lamentin, semble donc avoir fait le bon choix pour sa sortie du Bois de Vincennes : "Si j’ai signé à Arras, c’est parce que l’effectif est jeune et je connaissais aussi certaines joueuses", annonce-t-elle d’une voix posée, parfaitement en adéquation avec une personnalité calme, lucide et équilibrée. "Je pense que c’est une équipe qui me convient pour parfaire mon basket et où je peux continuer à travailler en confiance. Arras va me permettre de bien m’installer dans la Ligue sans avoir trop de pression et m’offrir du temps de jeu. Je ne pensais d’ailleurs pas avoir autant de minutes aussi rapidement, je savais que je devais les gagner, mais je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite." Si elle bénéficie de minutes sur le terrain (28’ par match), c’est avant tout parce que la jeune femme a franchi un cap : "Cette saison, contrairement à celle de l’an dernier, je ne me prends pas la tête. Je joue plus libérée, je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais je suis bien et cela se ressent sur le terrain." Une nécessité pour affronter la rudesse de la Ligue : "Je suis vraiment surprise de l’intensité ! C’est dur, il n’y a aucun cadeau, c’est vraiment différent de la NF1", constate-t-elle dans un grand sourire. Quand on évoque son avenir, la réponse fuse : "J’ai deux ans de contrat avec Arras, donc pas de problème. Pour la suite, si les choses continuent d’aller très vite je verrai, mais je ne me suis jamais posée la question, pour le moment je suis bien à Arras."

Il ne faut cependant pas creuser bien loin pour voir poindre l’ambition de Marielle Amant. L’Équipe de France ? "Oui, c’est mon objectif dans deux ans", avance-t-elle déterminée. Bruno Blier, son entraîneur, lui fait alors un signe en montrant le chiffre 1, qui lui fait esquisser un sourire. Projetée vers l’avenir l’ancienne pensionnaire du CFBB n’en oublie pas pour autant d’où elle vient, ni ses anciennes partenaires encore pensionnaires à l’INSEP : "Je voudrais faire passer un message à toutes les jeunes joueuses qui arrivent.

Elles ne doivent jamais baisser les bras. En ce qui me concerne, je savais que ça n’arriverait pas tout de suite, mais je savais qu’à force de travail ça finirait bien par payer un jour. L’année dernière je n’arrivais pas à m’exprimer comme j’aurais voulu, sauf en fin de saison. Je sais que je n’ai pas encore fini mon apprentissage mais si je suis arrivée au niveau qui est le mien actuellement, je le dois beaucoup à François Gomez qui a toujours cru en moi."

Article de Claude Jouanserre, paru dans le n° 732 de BasketBall Magazine (Janvier 2008).