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Ligue Féminine, Interview

Dufrène : "Une phase délicate"

05/02/2007
<P>Après un bon début de saison, Montpellier fléchit un peu au classement. Le président du LMAB, René Dufrène, se montre pourtant optimiste pour la suite d'un exercice dont l'objectif reste une place dans le Top 4. Entre le pari des 11 pros et l'avenir européen, le patron du club montpelliérain prend des risques. Entretien...</P>&#13; <P><I>Le président montpelliérain entend bien que le LMAB s'inscrive dès cette saison dans le Top 4 - Bellenger/IS/LFB</I></P>

Montpellier est 5ème du championnat, avec un bilan de 2 victoires pour 4 défaites en 2007. Le club traverse une zone de turbulence ?
A l'Open parisien, je me rappelle aussi que nous étions 5 ou 6 à afficher cette ambition. L'objectif reste toujours de finir dans les 4 premiers. Aujourd'hui nous sommes à un palier. Après un bon démarrage illustré par notre succès sur Bourges, nous ne nous sommes pas montés la tête pour autant. Perdre contre Villeneuve ou Mondeville n'a rien de déshonorant, par contre je regrette plus nos défaites à Challes et à Tarbes. Je sais aussi que ces équipes sont capables de bien jouer au basket. Nous construisons le club et cette démarche n'est pas toujours un long fleuve tranquille. A l'inverse de Bourges ou Valenciennes, nous n'avons pas pérennisé les résultats mais notre histoire est jeune. On s'attendait un peu à vivre une phase plus délicate.



"La construction d'un club n'est pas un long fleuve tranquille"



Votre club est le seul à présenter aujourd'hui dans ses rangs onze joueuses professionnelles. Est ce difficile à gérer ?
Si notre réflexion globale est portée sur le futur, le fait d'être 11 actuellement est plus le résultat d'une opportunité que d'une réelle volonté de départ. La blessure de Christelle Jouandon nous a poussés à prendre un joker médical. La soeur jumelle de Kelly Miller, Coco, s'est présentée. Pourquoi chercher ailleurs ? Ce devait être un CDD, comme pour Podkovalnikova. Maintenant, à choisir entre Coco Miller et Olga Podkovalnikova... personne n'aurait voulu être confronté à ce dilemme. Beaucoup pensait même que c'était une bêtise de resigner les deux. Olga est un prospect européen, Coco est une numéro 2 de très bon niveau. Le pari de jouer à 11 n'est pas facile, il étonne et il peut nous être reprochés mais il faut savoir prend des risques pour avancer. Cette donnée a déstabilisé le groupe, sa gestion s'est un peu compliquée mais j'espère que l'avenir nous donnera raison.



Quel est l'état d'esprit du groupe ?
Les joueuses se sont engagées pour jouer, avoir du temps du jeu et il leur est parfois difficile d'accepter de ne pas jouer. Mais le jugement des joueuses ne se fait pas sur le temps de jeu mais sur leur rendement. En coupe d'Europe, 12 joueuses sont autorisées à jouer donc il n'y a pas de problème. A ce jour, nous n'avons réellement dû faire un choix qu'à deux occasions. A l'avenir, compte tenu de la somme des matchs (championnat, coupe de France et d'Europe), il vaudra mieux être bien armé pour tenir le cap. Mais les joueuses ont un état d'esprit excellent et sont conscientes du potentiel collectif. S'il n'est jamais évident d'écarter une joueuse, nous faisons toujours notre choix selon trois critères : tactico-sportif, médical et comportemental.



L'Euroligue dans 2 ans



Montpellier joue la coupe d'Europe pour la première année. Au regard de l'effectif, pensez vous déjà à l'Euroligue ?
Aujourd'hui nous jouons l'EuroCoupe et un huitième de finale contre les italiennes de Tarente [NDLR: interview réalisée le 1er février, avant la courte victoire en Italie, 62-61]. Notre but est d'atteindre les quarts de finale, après ce serait la cerise sur le gâteau. Je pense que Parme est aussi fort que Tarente, aussi nos chances sont réelles. Maintenant, pour revenir à l'EuroLigue, ce serait être faux jeton que de dire non. Le club, les dirigeants, les partenaires, les collectivités ont toutes les raisons d'y penser. J'espère que les résultats sportifs vont aller dans ce sens. La saison prochaine, nous afficherons l'ambition d'être dans les 3, mais rien n'est écrit d'avance. En majorité, nous allons reconduire le groupe en place en misant sur la stabilité, à l'exception d'épineux choix de renouvellement. Nous voulons bâtir solidement le club, le pérenniser dans le temps. Nous sommes conscients d'aller vite, ce n'est pas forcément très bon mais nous tâchons d'être vigilants, même si le basket féminin n'a pas encore l'attention qui devrait lui être accordée.



Propos recueillis par Yann Kappes.