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Interview - Basketball Magazine

"Je ne me fixe pas de limites"

BC Montbrison Féminin
Jérémy Barbier - 20/03/2024
C’est sans aucun doute la révélation de la saison en LF2. Très discrète lors de sa première année professionnelle, l’intérieure Emma Villas-Gomis (1,92 m, 25 ans) est aujourd’hui l’une des meilleures intérieures du championnat à Montbrison.

En 2022, vous reveniez en France et signiez à Feytiat votre premier contrat professionnel. Après cinq années de formation aux Etats-Unis, quels débuts espériez-vous ?

J’étais très contente de rentrer car cinq années à l’étranger, c’est assez long. Je jouais au Texas, dans la banlieue de Dallas et forcément, on se fait un peu oublier du circuit lorsqu’on part si loin. Ma première année chez les pros a plutôt bien commencé mais au fil de la saison, la situation est devenue plus compliquée individuellement. Je n’étais pas performante mais je ne cherche pas de fautif ni ne blâme le coach, je n’entrais simplement pas dans ce qu’il me demandait.

Il y a tout juste un an, lorsque votre rôle commençait à réduire significativement, imaginiez-vous pouvoir inverser la tendance en quelques mois seulement ?

Oui, complètement. Je m’imaginais performer dans une situation différente, simplement car j’ai bossé pour ça. J’ai trimé aux Etats-Unis en m’entraînant jusqu’à trois fois par jour donc je savais que mon travail allait payer. J’attendais la bonne opportunité.

Et c’est donc à Montbrison qu’elle est finalement arrivée…

C’était l’offre la plus concrète en LF2 et la présence de Corinne Benintendi a fait pencher la balance. Elle est très forte pour monter des équipes de joueuses qui ont la hargne ou une revanche à prendre. J’ai signé en tant que remplaçante mais comme je peux évoluer sur les postes 4 et 5, ça offrait potentiellement plus de temps de jeu. Corinne m’avait dit que j’aurais ma chance, j’ai su la saisir.

Concrètement, comment passe-t-on d’une ligne de statistiques anecdotique (2,6 points et 1,7 rebond la saison dernière) à des chiffres de joueuse majeure (12,9 points et 4,8 rebonds) ?

Ça parait un peu aberrant mais c’est simplement grâce à un système qui me convient et dans lequel je peux apporter. Evidemment, tout n’a pas changé en six mois. Ce sont des années de travail qui paient maintenant.

Avez-vous réalisé un travail particulier l’été dernier pour mieux appréhender le basket pratiqué en LF2 ?

Je suis partie m’entraîner aux Etats-Unis, j’ai passé six semaines sur mon ancien campus. Je travaillais individuellement le matin puis avec l’équipe l’après-midi. C’était intense mais au niveau professionnel, on sait que nos saisons se jouent pendant l’été.

Vos statistiques sont valorisées par la 2e place du BCMF au classement. Les ambitions du club sont-elles revues à la hausse ?

Sur le papier, je pense que peu de gens auraient mis une pièce sur nous, même nos dirigeants. Ce groupe est extraordinaire, je n’ai pas les mots pour le décrire. On joue bien au basket ensemble et on s’adore. C’est une chance de vivre une saison comme celle-ci. Aujourd’hui, on vise simplement le plus haut possible. Nous devons rêver de finale car nous travaillons dur pour ça.

Avez-vous esquissé un plan de carrière ? Que souhaitiez-vous en revenant en France ?

L’objectif était clairement de prendre du plaisir en se réadaptant au jeu français. Je ne me fixe pas de limites. J’ai bossé dur pour devenir joueuse professionnelle dans mon pays et je veux profiter de cette situation.