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Interview - Basketball Magazine

"Je prends un plaisir fou"

8eme Art Studio - HTV Basket
Antoine Lessard - 28/02/2024
De retour dans son Var natal, Quentin Losser (2,02 m, 24 ans) a changé de dimension. Désormais, le pivot du HTV pèse des deux côtés du terrain.

Le pivot de l’ombre, "celui qui met des brins" en rotation du titulaire. C’était le rôle dévolu à Quentin Losser jusqu’à cette saison. Un rôle accepté par ce fan de MMA et de boxe lors de ses premières années chez les pros. Jean-Louis Borg a vu autre chose en lui. L’entraîneur, qui a repris du service après un long break, en a fait son pivot titulaire et lui a lâché la bride. Quentin Losser assume parfaitement ses nouvelles responsabilités. Il est le deuxième meilleur marqueur du HTV, leader surprise de la poule B à la trêve, et pointe dans le Top 10 de la Nationale 1 à l’évaluation. "Aujourd’hui, je suis plus dangereux des deux côtés du terrain et je prends un plaisir fou dans cette équipe", savoure celui qui a opéré son retour sur la rade toulonnaise cinq ans après son départ.

Originaire de Carnoules, entraîné par ses parents à Solliès-Pont, passé par l’ASPTT Toulon, Quentin Losser est espoir au HTV lorsque le club est rétrogradé en Nationale 3 à l’issue de lasaison 2017-18. Il terminera son cursus espoirs à Champagne Basket. "C’était la première fois que je partais loin de chez moi.Je suis entré en pro quand il y a eu des blessés. Je ne parlais quasiment pas un mot d’anglais. C’était un autre monde." Le vrai apprentissage du monde professionnel aura lieu à Denain. "Deux bonnes années. Je n’ai fréquenté que de bons gars. Le groupe est resté soudé même dans la difficulté, quand il a fallu se maintenir après deux derniers matchs de folie." À l’été 2022, il descend d’un étage. Direction Lorient en NM1, "pour passer un step, avec plus de responsabilités". Finalement, cela n’a pas été fou du tout. L’alchimie collective n’est pas bonne, l’équipe bretonne n’atteint pas ses objectifs, ses statistiques ne décollent pas (6 points et 3 rebonds en 15 minutes). Une saison à oublier. Aussi, quand il reçoit l’appel du HTV, Losser n’hésite pas longtemps. "Je connaissais le GM, William Dumas, et plusieurs gars de l’équipe. Il y avait Jean-Louis Borg. Ma femme et moi sommes d’ici. Cela aurait été bête de refuser." D’emblée, le sorcier Borg va demander au guerrier Losser d’être plus impactant en attaque, plus agressif sous le cercle. "Il m’a dit que je pouvais le faire et que je devais le faire. Quand tu as la confiance du coach et des gars, c’est beaucoup plus simple." Cette confiance rejaillit directement sur le terrain. Il double ses statistiques par rapport au dernier exercice – près de 12 points et 8 rebonds par match - au sein d’une formation en pleine bourre – 11 victoires de rang au moment de la trêve. Maintenu in extremis au printemps, le HTV vit un rêve éveillé. L’équipe varoise caracole en tête de la poule B. "On n’est pas une équipe de grands talentsmais le coach nous fait tous sortir notre côté un peu chien. La philosophie, c’est d’être à fond tout le temps", sourit Quentin."On a un groupe super, c’est très simple de jouer ensemble et de communiquer." La première partie de saison des Varois donne forcément des idées pour la suite. "On a envie de faire le maximum pour voir jusqu’où on est capable d’aller. Ce serait incroyable deramener mon club de coeur en Pro B. On a la qualité pour. Mais ce ne serait pas un échec de ne pas monter." Pour le HTV comme pour Quentin Losser, passé de l’ombre à la lumière, la saison 2023-24 est déjà une réussite.