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Nationale Masculine 1 - BasketBall Magazine

Un promu dans l'histoire

AK Photographies
Antoine Lessard - 27/06/2023
C’est l’improbable success story de la saison de Nationale 1. Loon-Plage ou comment le club d’une petite commune de 6 000 habitants, s’est hissé directement en haut de classement jusqu’à remporter les playoffs au nez et à la barbe des favoris.

Un promu vainqueur des playoffs de Nationale 1 ? Ne cherchez pas. C’est du jamais vu. L’AS Loon-Plage Basket a réalisé une entrée fracassante au plus haut niveau fédéral, poursuivant sa dynamique sportive assez folle. Cinq montées sur les neuf saisons précédentes, pour passer de la Régionale 3 à la Nationale 1. Une sixième accession aurait validé son incroyable parcours 2022-23 si le club avait déposé un dossier d’accession lors de son engagement. Mais ce n’était pas dans les plans du néophyte de la division. Après avoir conservé le noyau dur de l’équipe de Nationale 2, l’objectif affiché était le maintien. Les premiers matchs amicaux ont vite balayé les doutes et envoyé des signaux positifs.

De cette incroyable saison 2022-23, le président Laurent Loquet retient une image. Celle du premier match, face à Tours. "Tout le monde disait que c’était la grosse écurie. Quand j’ai vu l’équipe en face, je me suis dit, on va prendre cher. Et finalement on les a battus chez nous, dans la liesse générale. Dès lors, on s’est dit : on peut le faire." En pleine confiance, les hommes de Thibault Wolicki vont semer la terreur dans les salles de Nationale 1. Victoires à Challans, aux Sables d’Olonnes, à Vitré, Chartres, Poitiers, Tours, Rueil… des coupeurs de têtes venus du Nord. "Très rapidement, il y a eu une alchimie entre anciens et nouveaux (Christopher Dauby, Séraphin Saumont, Ron Anderson et l’Ukrainien Klym Artamonov). Personne n’a joué pour ses stats."

Le partage des responsabilités couplé à une bonne assise défensive débouchent sur un bilan de 19-7 lors de la première phase (1er ex aequo) et une qualification en poule haute. À ce stade, la saison des Nordistes est déjà plus qu’aboutie. Les Toons ne vont pas s’arrêter là. "En playoffs, on s’est pris au jeu", poursuit Laurent Loquet. "Sachant qu’on ne pouvait pas monter, on ne jouait pas avec le frein à main, le risque d’échouer parce qu’on ne pouvait que bien faire." Un avantage psychologique certain face aux grosses écuries sous pression.

Tours, Le Havre, Caen vont mordre la poussière. Tableau de chasse impressionnant pour se hisser en finale face à Poitiers. Après un clinic défensif dans la Futuroscope Arena (60-47), le bouquet final a lieu lors du match retour délocalisé au Sportica de Gravelines, devant 2 200 personnes (81-71). "Les grandes victoires sont le cimetière des petites équipes", avait affirmé le Serbe Bozidar Maljkovic, l’ancien sorcier du Limoges CSP. De fait, l’AS Loon-Plage connait la rançon du succès. Son entraineur et la plupart de ses cadres ont rejoint d’autres projets. Le coach, Thibault Wolicki, bien que sous contrat, a bénéficié d’un bon de sortie pour signer à Quimper. Le meilleur marqueur, Christopher Dauby, va poursuivre sa carrière en Pro B. Le capitaine Tony Housieaux, Pierre Hannequin et Antoine Rojewski ont rejoint des clubs plus huppés de Nationale 1. Cette vague de départ marque la fin d’un cycle. Et celle des ambitions nordistes ? "On aura une belle petite équipe", promet Laurent Loquet. Les arrivées de Paul-Lou Duwiquet (1,93 m, 27 ans), arrière formé chez les voisins du BCM, et sortant de huit années en Pro B, et d’Hugo Desseignet (1,72 m, 21 ans, ex-Limoges) envoient des premiers signaux positifs. "Avec Quentin Wadoux (le nouvel entraîneur), on n’est pas en train de faire une équipe pour jouer le maintien", glisse Laurent Loquet. "Je suis président depuis 1999. Chaque fois qu’on est monté, on m’a dit que la deuxième année serait difficile mais jusqu’à présent, on a toujours été aussi fort la deuxième année. Je ne vais pas demander à Quentin de faire mieux que cette saison, mais je pense qu’on va continuer à titiller de belles écuries et, cette fois, on va faire le dossier Pro B."

Des travaux vont être entrepris pendant l’été pour mettre la petite salle Léo Lagrange – 600 places dont 150 debout – aux normes requises. Le club cherche à s’étoffer au niveau administratif – une seule salariée et beaucoup de bénévoles, et s’est rapproché des voisins du BCM Gravelines-Dunkerque "pour mutualiser des choses, sur l’aspect transport ou le staff médical." L’effort de structuration est indispensable afin de confirmer cette première saison historique. Et déjouer encore une fois tous les pronostics ?